Plusieurs ONG de défense des droits humains, dont Amnesty International, ont appelé jeudi les autorités algériennes à libérer le journaliste Khaled Drareni, en détention depuis fin mars, et à mettre fin au « harcèlement ciblé des médias indépendants », rapporte l’AFP.
« Les autorités doivent immédiatement et sans condition libérer Khaled et mettre fin à ces poursuites scandaleuses. Il est puni simplement pour avoir osé faire son travail journalistique de façon indépendante et courageuse », a dénoncé Heba Morayef, directrice d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, dans un communiqué repris par la même source.
Pour rappel, Khaled Drareni est le fondateur et directeur du site d’informations en ligne Casbah Tribune. Il est aussi correspondant de la chaîne de télévision française TV5 Monde et représentant de Reporters sans frontières (RSF) en Algérie.
Le site Casbah Tribune a rapporté jeudi que le comité de défense de Drareni a déposé une demande de libération provisoire devant le tribunal de Sidi M’hamed à Alger.
Les avocats du journaliste ont affirmé que celui-ci « offre toutes les garanties pour se présenter le jour de son procès » et que son emprisonnement est d’autant plus « arbitraire » qu’il exerçait ses fonctions de reporter lors de son arrestation.
Khaled Drareni a été placé le 29 mars en détention préventive. Il est incarcéré au centre pénitentiaire de Kolea (wilaya de Tipaza). Le journaliste est accusé « d’incitation à un attroupement non armé et d’atteinte à l’intégrité du territoire national » après avoir couvert à Alger une manifestation du « Hirak », le mouvement populaire interrompu dans les rues en raison de l’épidémie de Covid-19.
Un autre journaliste algérien, Sofiane Merakchi, correspondant de la chaîne libanaise Al Mayadeen, est en détention préventive depuis fin septembre. Il est accusé notamment de « fourniture des images des manifestations du vendredi 20 septembre (2019) à la chaîne Al Jazeera et d’autres médias étrangers ». Son procès en appel a été renvoyé au 21 mai prochain.
A l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai, Amnesty appelle les autorités à « mettre fin aux restrictions injustifiées imposées aux journalistes et aux médias indépendants en Algérie ».
Trois médias en ligne algériens, actifs dans la couverture du « Hirak », ont été la cible de censure: deux sites du groupe Interface Médias, Maghreb Émergent et la radio web Radio M, et le site d’information généraliste Interlignes.