Contrairement aux idées reçues les investissements directs étrangers (IDE) en Algérie sont en progression.
En effet le stock IDE en Algérie a progressé à 26,2 milliards de dollars (mds usd) à fin 2015 contre 19,5 mds usd à fin 2010, selon le rapport 2016 de la Cnuced sur l’investissement dans le monde, publié mardi par les Nations unies.
Le stock d’IDE entrants, qui représente le total des investissements directs étrangers captés par l’Algérie, a nettement progressé en 15 ans, passant de 3,3 mds usd à fin 2000 à 19,5 mds usd à fin 2010 et à 26,2 mds usds en 2015, précise la Conférence des Nations unies pour le commerce et l’investissement (Cnuced) dans son rapport.
Le stock d’IDE sortants se sont chiffrés à 1,8 milliard usd à fin 2015 contre 1,5 milliard usd en 2010, représentant principalement des investissements du groupe Sonatrach à l’étranger, précise la Cnuced.
Le groupe Sonatrach détient des participations en Europe ainsi que dans plusieurs pays africains comme le Mali, le Niger, la Libye et l’Egypte, rappelle la Cnuced qui s’attend à une hausse des flux d’investissements à destination de l’Algérie avec la cession d’actions dans 20 champs pétroliers et gaziers envisagée par Sonatrach.
Le changement de cap en matière de politiques d’investissements et la reconfiguration du capital des entreprises d’Etat devraient conduire à une amélioration des IDE dans plusieurs pays africains, prévoit l’organisation qui cite, à ce titre, l’exemple de l’Algérie.
L’année 2015 a marqué, cependant, un recul en termes de flux d’investissements étrangers en Algérie à -587 millions de dollars contre 1,5 milliard de dollars en 2014, selon les mêmes chiffres.
Durant le même exercice, le flux d’IDE sortants a progressé à 103 millions de dollars contre -18 millions de dollars.
Forte reprise des IDE en 2015 dans le monde
Le rapport fait état, par ailleurs, d’une hausse importante des flux d’IDE dans le monde en 2015 qui ont atteint 1,76 trillion de dollars, un plus haut jamais enregistré depuis la crise financière.
« Un rebond de 38% à 1,76 trillion de dollars donne l’espoir que les IDE dans le monde vont enfin revenir à une trajectoire de croissance », commente Mukhisa Kituyi, secrétaire général de la Cnuced.
Cette hausse a été essentiellement tirée par l’augmentation des fusions acquisitions dans le monde qui se sont établies à 721 mds de dollars en 2015 contre 432 mds de dollars l’année d’avant.
Ces acquisitions ont été le résultat des grandes reconfigurations des multinationales, principalement aux Etats-Unis et en Europe, qui ont transféré leurs sièges pour échapper à une forte taxation dans leur pays d’origine.
Sans ces reconfigurations, la hausse des flux d’IDE aurait été moins importante oscillant autour de 15%, avance l’organisation onusienne.
Les flux d’IDE entrants captés par les pays développés ont presque doublé en 2015 dernière pour atteindre 961 mds de dollars. Comme conséquence la part de ces pays dans les flux mondiaux a bondi de 41% en 2014 à 55% en 2015, inversant une tendance de cinq ans durant lesquelles les économies en développement ont été les principaux récepteurs d’investissements directs dans le monde.
Afrique: les flux d’IDE en baisse
Dans les économies en développement, les Flux d’IDE entrant ont atteint un Nouveau record à 765 mds de dollars, en hausse de 9%, selon les mêmes données, principalement tirés par l’Asie qui a drainé 500 mds de dollars d’investissements étrangers.
En parallèle les flux captés par l’Afrique, l’Amérique Latine et les caraïbes se sont réduits en 2015.
En Afrique les investissements directs étrangers ont chuté de 7% en 2015 à 54 mds de dollars, indique la Cnuced en expliquant que la hausse des IDE enregistrée en Afrique du nord a été compensée par la diminution des flux en Afrique subsaharienne.
La Cnuced s’attend à une progression modérée des investissements dans le continent qui sera soutenue par les mesures de libéralisation et les privatisations prévues pour plusieurs entreprises publiques.
Pour 2016, la Cnuced anticipe déjà une contraction des flux mondiaux entre 10 et 15%, qui sera le résultat de la fragilité de l’économie mondiale, une baisse qui pourrait s’amplifier avec les risques géopolitiques et les tensions régionales, prévient-elle.