Le premier trimestre 2021 a été marqué par une augmentation modérée de l’activité agricole de l’ordre de 0,6% au lieu d’une croissance de 2% durant la même période de l’année 2020, selon les données de l’Office national des statistiques (ONS) publiées samedi par l’agence officielle APS.
L’ONS a relevé que ce secteur a été de nouveau confronté à des « conditions climatiques sévères » et à un « stress hydrique important » qui influeront sur ses performances.
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) prévoit un recul de 38% de la récolte céréalière en Algérie en 2021 par rapport à l’année précédente. Dans une note publiée le 2 août, la FAO a indiqué que le rendement de la production céréalière de l’Algérie a été notamment impacté par la faible pluviométrie qu’a connu le pays depuis la mi-février dernier.
« La récolte des céréales d’hiver 2021 devrait être terminée d’ici la mi-août. Étant en grande partie pluvial, les rendements céréaliers sont très variables et dépendent de la quantité et de la répartition des précipitations. Les céréales ont été semées dans des conditions climatiques favorables. Cependant, à la mi-février 2021, la sécheresse sévissait dans la plupart des zones de culture après des précipitations inférieures à la moyenne depuis la mi-janvier », lit-on dans la note de la FAO.
« Bien que les pluies adéquates qui ont suivi aient contribué à une reprise partielle des conditions de récolte dans le nord-est du pays, des conditions de sécheresse ont prévalu ailleurs », selon la même note, qui a souligné : « En plus d’affecter les rendements du fait des températures inhabituellement élevées, la production de blé devrait être légèrement inférieure à la moyenne de 2,5 millions de tonnes. » Selon la même source : « La production totale de céréales en 2021 est estimée à 3,5 millions de tonnes, ce qui est inférieur à la moyenne quinquennale et environ 38 pour cent de moins que l’année précédente. »
Rebond de la croissance économique à 2,3% au 1er trimestre 2021
Selon les données de l’ONS, l’économie algérienne a renoué avec la croissance au premier trimestre 2021 avec un bond du Produit intérieur brut (PIB) de 2,3% sur un an. La croissance économique est ainsi repartie après quatre trimestres de contraction en raison des impacts directs et indirects de la pandémie de Covid-19, souligne l’ONS, rappelant que sur toute l’année 2020, le PIB a baissé de 4,9%. Le premier trimestre 2021 a été marqué, en effet, par « des croissances positives de tous les secteurs d’activité économique », a fait remarquer l’office.
La hausse du PIB a été tirée principalement par l’accroissement de la valeur ajoutée du secteur des hydrocarbures de 7,5% au premier trimestre 2021, contre une forte baisse de 13,3% à la même période de 2020. Cette performance s’est réalisée dans un contexte de hausse des prix remarquable sur le marché pétrolier, à 61,7 dollars le baril au premier trimestre 2021 contre 52,2 dollars une année auparavant (+18,1%). Les augmentations de prix des hydrocarbures ont conduit à une hausse du déflateur de la valeur ajoutée des hydrocarbures de 11,9% au premier trimestre 2021 après la forte baisse de 19,3% au premier trimestre 2020.
Hors hydrocarbures, la croissance est également de retour au premier trimestre. Le PIB hors hydrocarbures a enregistré un accroissement de 1,4 % contre une baisse de 1,2 % une année auparavant. Elle est tirée essentiellement par la croissance de l’industrie et celles des secteurs du Bâtiment-Travaux Publics et Hydraulique (BTPH y compris services et travaux publics pétroliers) et des services non marchands qui connaissent des taux d’accroissement de, respectivement, 3,3%, 4,0% et 2,5%.
En valeurs courantes, le PIB du premier trimestre 2021 a connu une croissance de 8,6% au lieu d’une baisse de 5,0% durant la même période de l’année 2020, suite à une hausse de son déflateur de 6,2% conjuguée à une croissance positive en volume de 2,3%. Ainsi, la hausse du niveau général des prix au premier trimestre 2021 a été de 6,2% contre une baisse de 1,4% durant la même période de l’année précédente.
Par secteur d’activité
Outre le secteur agricole traité plus haut, dans celui de l’industrie, la valeur ajoutée globale réalisée au premier trimestre 2021 a conduit à une croissance de 3,3% au lieu d’une baisse de 0,2% par rapport à la même période de l’année précédente. Cette croissance est tirée essentiellement par la valeur ajoutée des industries agro-alimentaires, des ISMME (industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques et électriques) et des matériaux de construction.
Pour celui du BTPH (y compris les services et travaux publics pétroliers), il a enregistré une croissance de 3,9% au premier trimestre 2021, contre 1,8% pendant la même période de l’année précédente. Le sous-secteur des services et travaux publics pétroliers a rebondit fortement avec une hausse de 10,1% alors qu’il avait enregistré une baisse importante de 8,0% au premier trimestre 2020.
Quant aux services marchands, ils affichent une légère croissance de 0,3% contre une décroissance de 2,7% une année auparavant. Le sous-secteur des Transports et Communications et celui des Hôtels-Cafés-Restaurants ont enregistré des baisses respectives de 1,5% (contre -4,8% au premier trimestre 2020) et 7,0% (contre -3,5%) alors que le sous-secteur du Commerce ont crû de 2,8% (contre -1,5%), celui des Services fournis aux entreprises de 2,1% (contre 1,2%), et des Services fournis aux ménages de 1,2% (contre -0,9%).
Pour ce qui est des services non marchands, durant le premier trimestre 2021, la valeur ajoutée a enregistré une augmentation de 2,5% contre une baisse de 0,5% une année auparavant. Ceci est le résultat conjugué de l’accroissement en volume des valeurs ajoutées des activités des Administrations publiques (2,5% contre -0,7%), des Services financiers (1,9% contre 2,4%), et des Affaires immobilières (3,0% contre 2,3%).
Le bilan de l’ONS fait ressortir, par ailleurs, une hausse de la demande finale totale (+1,2%) du fait notamment, de l’augmentation du volume des exportations de biens et services de 11,2% et l’augmentation du volume de la consommation finale des ménages au 1er trimestre 2021 qui a enregistré une croissance de 1,8% après la baisse 0,7% au 1er trimestre 2020.
A l’inverse, la demande intérieure (PIB +importations de biens et services-exportations de biens et services) a évolué en volume à un rythme de -0,5% par rapport au premier trimestre 2020.
Cette légère baisse de la dépense intérieure s’explique par le recul de l’accumulation, même si l’investissement a augmenté en volume de 3,3% au premier trimestre 2021 contre une baisse de 4,5% au premier trimestre 2021. Elle s’explique également par le recul de 3% du volume des importations de biens et services après la baisse de 16,6% au premier trimestre 2020.