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Après des années de tâtonnements, la Bourse d’Alger commence à trouver ses marques

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Créée par les Fonds de participation en janvier 1990 sous le nom de Société des Valeurs Mobilières, puis transformée deux années après en Société de Gestion des Valeurs Mobilières, avant de devenir sous l’impulsion des Holdings Publics la Bourse d’Alger en 1997, cette institution emblématique de l’économie de marché a connu bien des déboires avant de se stabiliser et de préparer dans la sérénité les conditions nécessaires au meilleur décollage possible.

Il faut dire que depuis la dissolution des Holdings Publics auxquels on doit l’introduction en bourse de trois entreprises publiques économiques, l’Eriad Sétif, l’EGT El Aurassi et Saidal en l’occurrence, la Bourse d’Alger n’a jamais pu trouver ses marques du fait d’une législation qui n’était pas encore au point, mais aussi et surtout, en raison d’une absence totale de volonté politique.

Cette absence d’intérêt au plus haut sommet de l’Etat pour cette institution qui venait de démarrer grâce au courage et à la persévérance de quelques dirigeants des ex-Holdings Publics, a été perçue à l’occasion de l’inauguration en 1999 du siège de la Bourse d’Alger (Boulevard Colonel Amirouche) que le Président de la République avait déléguée au Président Sénat. Peu d’intérêt sera accordée depuis à cette institution qui n’enregistrera plus aucun titre supplémentaire et verra même une entreprise disparaître de son portefeuille, l’Eriad Sétif en l’occurrence.

Faute d’activité, la dizaine d’intermédiaires en bourse constituée au démarrage de la Bourse d’Alger disparaîtront pratiquement tous, laissant la place aux banques commerciales qui se sont, pour la plupart, contentées d’affecter occasionnellement un employé à cette tâche. L’employé ne se comporte pas comme un intermédiaire en bourse, chargé de renseigner et de conseiller les actionnaires en quête de vente ou d’achat d’actions, mais comme un simple comptable payeur de dividendes au profit des quelques actionnaires domiciliés dans sa banque.

L’instabilité a également touché les directeurs généraux de la Bourse d’Alger et même ceux de la Cosob, nombreux à avoir quitté l’institution faute de perspectives. Ce n’est qu’en 1993 que la Bourse d’Alger a retrouvé sa stabilité avec la nomination de yazid Benmouhoub à la tête de l’institution. Un économiste qui semble bien maîtriser les rouages fort compliqués du marché boursier et qui s’applique à mettre en place les atouts nécessaires pour un décollage sûr et durable.

A son actif l’entrée en Bourse réussie de l’entreprise privée Biopaharm , de la compagnie Alliance Assurance et de la société agroalimentaire NCA Rouiba. Une autre entreprise privée de tourisme thermal se prépare à une très prochaine cotation.

En dépit de ces quelques avancées le marché boursier algérien reste le parent pauvre du financement de l’économie, outrageusement dominé comme on le sait, par le crédit bancaire (plus de 90%). La capitalisation de la Bourse d’Alger ne dépasse guère 45 milliards de dinars.

Les petites et moyennes entreprises constituant l’essentiel du tissu entrepreneurial algérien, a bien compris que c’est vers ces entreprises qu’il faut aller si on veut être utile au pays tout en se donnant les moyens d’accroître l’activité et la croissance de l’institution boursière qu’il dirige. Bon nombre d’innovations susceptibles de susciter de nouvelles cotations en bourse ont été mises à jour. Parmi les plus attractives on citera entre autres, la possibilité pour les PME qui ont un capital social inférieur à 500.000 dinars et qui ne sont pas nécessairement bénéficiaires de prétendre à une cotation en bourse et celle, non moins importante, offerte aux hommes d’affaires de créer des sociétés au moyen de la capitalisation boursière.

Autant d’innovations de grande importance qui sont malheureusement peu connues, faute d’une communication offensive que les faibles moyens financiers de la Bourse d’Alger ne permettent sans doute pas d’engager. C’est pourtant une nécessité vitale pour l’essor de l’institution et ses dirigeants doivent s’y atteler au plus tôt au risque de voir ce déficit de communication s’ériger progressivement en talon d’Achille.

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