Le port de Béjaïa a lancé, lundi 10 mars, un train destiné au transport de conteneurs vers la zone logistique extra portuaire (port sec) de Tixter, située dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj. Cette opération, première du genre, vise à optimiser l’utilisation de la voie ferrée pour acheminer les marchandises vers l’arrière-pays, a rapporté le journal El Moudjahid dans son édition de mercredi 12 mars.
La même source a expliqué que cette nouvelle liaison ferroviaire offre une alternative au transport routier, permettant de fluidifier le trafic, de réduire les coûts logistiques et de limiter l’impact environnemental du transport des marchandises. Le train conteneurisé est perçu comme un levier pour renforcer l’activité économique et améliorer l’efficacité des chaînes d’approvisionnement.
L’Entreprise Portuaire de Béjaïa (EPB) a rappelé que la zone logistique extra portuaire de Tixter a été inaugurée le 22 mars 2016 et a accueilli sa première opération de débarquement de conteneurs le 4 août de la même année. Fonctionnant sous un régime de « Port sec » dédié aux cargaisons conteneurisées, ce site est rattaché exclusivement au port de Béjaïa.
Il dessert un bassin économique comprenant les wilayas de Sétif, Bordj Bou Arreridj et M’sila. Grâce à sa connexion multimodale, le site permet un acheminement par voie ferroviaire et routière. Les services de contrôle aux frontières y sont regroupés sous forme de guichet unique afin de simplifier les formalités pour les opérateurs économiques.
Les activités menées au terminal à conteneurs du port de Béjaïa y sont reproduites à l’identique, à l’exception du mode de transport, qui repose ici sur le rail et la route. Depuis 2017, un dispositif de transfert partiel permet aux opérateurs d’expédier leurs marchandises vers la zone de Tixter sous la responsabilité de l’Entreprise Portuaire de Béjaïa, sans obligation de transfert total du navire. Le site peut également servir de point de restitution des conteneurs vides, réduisant ainsi les surcoûts pour les réceptionnaires.
Le lancement du train à conteneurs intervient dans le cadre de la réouverture du port sec de Tixter, effective depuis mardi 11 mars. Le ministre des Transports, Saïd Sayoud, a déclaré que cette infrastructure contribuera à « désengorger les ports et à redynamiser les exportations dans la région ».
Réouverture du port sec de Tixter
Lors de cette visite, il était accompagné des ministres du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Mohamed Boukhari, et du Commerce intérieur et de la Régulation du marché, Tayeb Zitouni. Il a précisé que cette réouverture répond à une décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à mettre les ports secs au service des ports publics pour améliorer la fluidité du transport des marchandises.
Le ministre a également souligné que cette infrastructure « permettra aux opérateurs économiques de la région des Hauts Plateaux de réduire les coûts de transport, que ce soit pour l’exportation de leurs produits ou l’importation de matières premières et ce, à travers l’utilisation de la voie ferrée ». Il a mis en avant « le travail d’équipe » entre les différents acteurs institutionnels ayant permis d’atteindre cet objectif et annoncé que d’autres espaces similaires seront bientôt rouverts dans plusieurs régions du pays.
De son côté, Mohamed Boukhari a insisté sur l’importance de cette infrastructure pour améliorer la fluidité des opérations portuaires et transformer la wilaya de Bordj Bou Arreridj en un pôle logistique stratégique. « L’objectif ultime des pouvoirs publics est de transformer notre pays en pôle de première importance en matière logistique », a-t-il déclaré.
L’espace rouvert à Tixter est présenté comme le plus grand terminal à conteneurs du pays. Il s’étend sur 20 hectares, dont 16 exploités, avec une capacité d’accueil d’environ 7 000 conteneurs. Grâce à sa liaison directe avec les ports de Béjaïa, Alger et Skikda, via le rail et l’autoroute Est-Ouest, il constitue un maillon clé du réseau logistique national. La délégation ministérielle a conclu sa visite par une inspection des installations et a assisté au déchargement d’un train de conteneurs en provenance du port de Béjaïa.
Les ports secs fermés dans plusieurs wilayas seront mis à la disposition des entreprises portuaires afin de les exploiter, dans le but de décongestionner les ports et d’améliorer les opérations de chargement et de déchargement, a annoncé le ministre Saïd Sayoud, lors d’une plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN), le 7 mars. « Le président de la République a décidé de mettre les ports secs à la disposition des ports relevant de l’Etat pour leur exploitation », a-t-il précisé.
Le président Tebboune, avait chargé le gouvernement d’élaborer une approche globale pour une nouvelle stratégie de gestion des ports, visant à réduire les délais de passage portuaire des marchandises importées. Cette décision a été prise après une étude approfondie sur la possibilité d’une réutilisation optimale des ports secs, a ajouté le ministre, selon l’APS, indiquant que la première phase de l’opération a concerné les ports de Skikda, Béjaïa et Alger.
Concernant le fonctionnement des ports maritimes, le chef de l’Etat a instruit le ministre des Transports de modifier le système de travail dans les ports avant la fin du mois de février écoulé, « selon le système 24/24 h, en particulier dans les ports à activité économique à savoir : Djendjen, Alger, Béjaïa, Annaba, Oran et Mostaganem, en associant tous les opérateurs présents dans les ports », est-il précisé dans le communiqué du Conseil des ministres, et de préciser : « L’objectif de cette décision étant de suivre la dynamique économique et de réduire les dépenses supplémentaires des navires en attente d’accostage pour de longues périodes ».