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Faire de l’Algérie un hub africain du médicament : Benbahmed s’exprime

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Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, veut fait de l’Algérie un hub africain du médicament. « Notre plan d’action c’est d’être une base pour l’Afrique en termes de production de médicaments. D’être un hub. Et ne le serons », a-t-il déclaré ce lundi sur les ondes de la radio chaîne 3.

Selon M. Benbahmed : « Tous les indices sont là. Nous avons les ressources humaines, l’énergie pas chère, disponible et qui est une matière essentielle dans le monde aujourd’hui. Nous avons une politique qui est totalement intégrée, nous avons des investisseurs locaux, pas seulement des multinationales, qui sont convaincus et qui avancent. Et nous avons de nombreux pays qui viennent parfois de très loin, de Malaisie, qui veulent mettre en place des unités de production totalement intégrées dédiées à l’Afrique ou à l’Europe. »

« Avec notre situation stratégique, notre stabilité politique, la qualité de nos ressources humaines, notre compétitivité, et surtout l’environnement réglementaire, pas seulement celui du secteur, mais celui du pays, avec toutes les réformes qui sont en train d’accompagner la relance économique, ils clairement que nous allons sur la création d’un hub pharmaceutique, comme l’avait fait l’Inde pour une partie de l’Asie où la Corée du Sud. D’ailleurs, ça été nos exemples. Ce sont les deux seuls pays au monde qui ont un ministère de l’Industrie pharmaceutique. Ils ont créé des hubs dans leurs régions et ce sont devenus des hubs mondiaux », a expliqué le ministre.

Intégrer la chaîne de valeur mondiale

Et d’ajouter : « Aujourd’hui, notre volonté c’est d’intégrer la chaîne de valeur mondiale des produits pharmaceutiques ».

« Si on doit se contenter de produire que pour notre pays et ne pas s’intégrer dans la chaîne de valeur mondiale, ça passe par la production d’un certains nombre de matières premières. Avec la Covid-19, l’Europe a compris, par exemple, que dépendre de pays lointains, c’était compliqué. Aujourd’hui, à travers nos relations avec les italiens, les français et d’autres pays, nous leur expliquons qu’intégrer l’Algérie dans leurs chaînes de valeurs africaines ou européennes c’est un plus pour eux et pour nous. ça garantit la disponibilité et de la valeur ajoutée pour les deux parties », a-t-il dit.

« Donc, c’est une optique, pas simplement, d’import-comptoir, comme nous étions, mais d’intégrer la chaîne de valeur mondiale et assurer à l’Algérie un rôle pérenne, une économie consolidée et une valeur ajoutée et des emplois », a-t-il insisté.

Agence africaine du médicament

L’Algérie a échoué d’obtenir le siège de l’Agence africaine du médicament. Interrogé si cela ne compromettrait pas la politique que son département met en place, M. Benbahmed a indiqué : « Pas du tout, dans le sens où la candidature de l’Algérie c’était de mettre à disposition un siège et des moyens pour accélérer l’intégration africaine ».

« Nous avions incontestablement la meilleure offre technique, mais malheureusement, d’autres considérations, de manière inattendue, ont été privilégiées. Certains pays considéraient ç plutôt comme une opportunité d’avoir un siège administratif et recruter quelques fonctionnaires. D’autres étaient certainement sensibles aux sirènes d’un certain lobby (…) », a-t-il estimé, en ajoutant que « nous serons attentifs à ce qui se passera dans l’agence, qu’il s’agisse du siège de l’agence, son fonctionnement, sa politique et nous sommes partie prenante ».

Le plafond des objectifs d’autonomie fixés dépassé

Lotfi Benbahmed s’est félicité d’avoir dépassé le plafond des objectifs d’autonomie fixés initialement à 70%. « Objectivement parlant, on a très largement dépassé ce plafond. Pour la pharmacie d’officine, nous produisons 80% de la nomenclature nationale », a-t-il dit.

Il a estimé que « nous avons cassé le plafond de verre » et les Algériens doivent être fiers puisqu’on fabrique désormais des produits d’oncologie, l’insuline, toutes les molécules à forte valeur ajoutée et cette production équivaut à plus d’un milliard de dollars.

Il a fait savoir que le chiffre d’affaires de Saidal qui augmentera de 50% en 2022, il passera de 12 milliards de dinars à 18 milliards de dinars. Et d’ajouter qu’au regard des résultats des entreprises en activité, les chiffres d’affaires sont augmentés de 30% à 50%, parfois même plus.

Ces indicateurs, selon lui, sont clairement édifiants, d’une évolution exponentielle en concrétisant tous les programmes mis en exécution, rappelant au passage la Covid, pour laquelle l’Algérie a produit de l’oxygène et le vaccin anti-viral. « Aujourd’hui le vaccin anti-covid validé est disponible en quantité (3 millions de doses) à Constantine », a-t-il précisé.

M. Benbahmed a rappelé que six unités de production de produits d’oncologie ont été inaugurées à l’occasion du soixantenaire de l’Indépendance de l’Algérie et une nouvelle unité sera inaugurée durant le mois de septembre en cours à Oran. Il a également rappelé qu’il y a 48 unités de production de médicaments et des centaines de nouveaux produits.

L’Algérie n’est plus un comptoir d’importation

Il a expliqué que l’augmentation locale de la production a fait baisser l’importation. « Tout ce qui est produit localement et interdit à l’importation a fait baisser de beaucoup la facture d’importation », a-t-il dit, en précisant que cette facture a baissé de 800 millions de dollars. Selon lui, avant, nous importions pour 2 millions de dollars, mais maintenant, nous importons pour 1,2 milliards de dollars.

Le ministre a rappelé que dépensait 400 millions de dollars pour l’importation de l’insuline et 600 millions de dollars pour les produits d’oncologie, soit un milliard de dollars. « Fin 2023, plus de la moitié de cette facture sera produit localement », a-t-il dit.

Interrogé sur l’importance du partenariat avec les étrangers, Lotfi Benbahmed a cité ceux avec les coréens, les chinois, les russes, les indiens, et avec toutes les puissances pharmaceutiques, qui permettaient aux opérateurs algériens publics et privés de faires transferts technologiques.

« Bien sur, c’était dans une relation totalement différente de ce qu’elle a été avant », a-t-il souligné. « Avant, les partenariats qui existaient avec l’Algérie, très souvent, ce n’était pas du Win Win. Toute la valeur ajoutée était focalisée sur la matière première », a-t-il dit, en ajoutant que « nous avons clairement une équation pharmaco-économique, c’est-à-dire, quand un produit passe de l’importation à la production, il commence par un minimum de 30% (taux d’intégration, ndlr) ». « Aujourd’hui, nous avons des produits qui sont à 80% de taux d’intégration », a-t-il fait savoir, en ajoutant que l’Algérie n’est plus un comptoir d’importation.

Benbahmed a également évoqué la problématique des médicaments qui manquent sur le marché algérien. Il a avancé le chiffre de 32 produits sur lesquels il y a des problématiques récurrentes. Il a comparé la situation de l’Algérie à celle de la France où 500 produits manquent, en Belgique (200), en Suisse (300). « Nous, c’est 32, parce que nous avons réduits la nomenclature des médicaments essentiels », a-t-il expliqué, en imputant cela à « des causes exogènes ».

« Nous nions pas qu’il y a des perturbations, mais nous les traitons au fur et à mesure. la trentaine de produits qui manquent de manière récurrente, ce ne sont pas les mêmes. C’est d’autres produits, et à chaque fois que nous corrigeons, au fur et à mesure, à travers cette veille stratégique et cet instrument informatique, à travers les propositions réglementaires que nous faisons. Dans la prochaine loi des finances (2023), nous proposerons des amendes pours les gens qui ne respectent leurs programmes d’importation ou de production », a-t-il expliqué, en rappelant que c’est ce qui est fait en Europe.

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