L’Algérie veut alimenter en électricité une partie de l’Europe par le moyen de d’un câble sous-marin qui passera par l’Italie. La volonté de relancer ce projet d’interconnexion électrique entre l’Algérie et l’Italiea été confirmée ce jeudi par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors d’une conférence de presse animée conjointement avec son homologue italien, Sergio Mattarella, dans le cadre de sa visite en Italie.
Lors de ce point de presse, le Président Tebboune a évoqué l’approvisionnement de l’Italie et de l’Europe en gaz et en électricité. « Concernant l’électricité, nous avons proposé, à nos amis italiens, la réalisation d’un câble sous-marin entre l’Algérie et l’Italie, à travers lequel nous pourrons approvisionner l’Italie et une partie de l’Europe en énergie électrique », a fait savoir le chef de l’Etat.
Lundi dernier, le ministère de l’Energie et des Mines a indiqué, dans un communiqué, que la réactivation du projet d’interconnexion électrique entre l’Algérie et l’Italie a été au centre des discussions à Rome entre le PDG du groupe Sonelgaz, Mourad Adjal, et le ministre italien de la Transition énergétique, Roberto Cingolani.
« En marge des travaux de l’Assemblée générale de l’Association des opérateurs des réseaux de transport d’électricité de la Méditerranée Med-TSO, présidée par l’Algérie, le Président directeur général du groupe Sonelgaz, M. Mourad Adjal, a été reçu en audience, mardi 17 mai à Rome, par le ministre italien de la Transition énergétique, M. Roberto Cingolani », est-il noté dans le communiqué, repris par l’APS.
Cette rencontre a porté sur la réactivation du projet d’interconnexion électrique par câble sous-marin entre l’Algérie (Cheffia) et l’Italie (Sardaigne) pour une capacité de 1.000 à 2.000 MW, précise la même source.
« La partie Italienne a montré un intérêt particulier à ce projet et souhaite mettre en place des groupes de travail pour discuter des modalités de sa mise en oeuvre et propose également d’impliquer la commission européenne pour participer au financement du projet à travers les banques européennes », selon le ministère, qui a ajouté que ce projet, une fois relancé, sera conduit conjointement par Sonelgaz, pour la partie algérienne, et Terna, société de transport d’électricité italienne.
Depuis le début de la guerre en Ukraine le en février dernier, plusieurs pays européens dont l’Italie, veulent réduire leur dépendance au gaz russe. La Russie founit 40% des besoins européens en gaz, et l’Algérie fournit à l’Europe 11%, via des gazoducs qui la relient à l’Espagne et l’Italie.
Plusieurs dirigeants italiens se sont rendus en Algérie depuis l’avèvenement du conflit russo-ukranien. Le 28 février, le ministre italien des affaires étrangères, Luigi Di Maio. Ensuite, il y a eu la visite du Premier ministre italien, Mario Draghi, qui a été couronnée par la signature le 11 avril dernier d’un accord entre Sonatrach et Eni pour augmenter l’approvisionnement de l’Italie en gaz naturel algérien.
A ce propos, le Président Tebboune a assuré ce jeudi qu’en matière d’énergie, « nous demeurons engagés et disposés à satisfaire la demande de l’Italie ». Le Chef de l’Etat, qui a relevé l’existence d’un « lien organique » entre les deux pays dans le domaine énergétique, a fait part de l’éventualité de développer cette coopération en menant une exploration commune entre les sociétés Sonatrach et ENI. « Tout surplus dans la production devant être orienté, en fonction de la demande, vers l’Italie, pays ami qui pourra devenir distributeur pour l’Europe », a-t-il dit.