Le Commissariat aux Energies Renouvelables et à l’Efficacité Energétique (CEREFE), vient de publier son rapport 2020 sur la transition énergétique en Algérie. Ce document d’une centaine de pages comporte trois parties : la première retrace l’évolution du mix énergétique dans le monde, la deuxième est consacrée à retracer l’historique et l’état des lieux des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique en Algérie quant à la troisième partie elle aborde la Contribution de cette institution à l’élaboration d’une stratégie nationale de transition énergétique adaptée à l’Algérie.
En guise d’introduction à ce rapport, le premier ministre A. Djerad a rappelé que la question de la transition énergétique figure comme une priorité majeure dans le programme du président A. Tebboun et « Dans cette perspective, le plan d’action du gouvernement pour la mise en œuvre du programme du Président de la République a d’emblée placé la transition énergétique au cœur des politiques de développement du pays ». Avant de rajouter « que l’Algérie recèle un gisement de ressources renouvelables, notamment solaire, parmi les plus importants du monde, dispose également d’une étendue territoriale qui lui permet de tirer pleinement profit d’une politique énergétique tournée vers l’avenir »
Dans ce rapport très documenté, Le CEREFE considère à juste titre que « le développement des énergies renouvelables à l’échelle d’une nation, devrait être intégré dans une perspective globale, dont les contours deviennent de plus en plus visibles en présence d’objectifs environnementaux pressants mais également une transition énergétique marquée par des modes de consommation que les divers progrès techniques sont entrain de façonner …C’est dans ce contexte général que le Commissariat aux Energies Renouvelables et à l’Efficacité Energétique (CEREFE) se propose d’élaborer une feuille de route qui s’inscrit dans une stratégie intégrée de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique dans le pays tout en veillant à assurer au mieux les conditions de sa mise sur rail dès que possible ».
Contacté par AE pour avoir sa réaction sur le contenu du rapport, Mouloud Bakli expert reconnu en matière de déploiement des EnR, s’est félicité de ce premier rapport qu’il considère comme « un travail de grande qualité ». Mais il a en même temps déploré « le retard pris dans la mise en œuvre du programme national des EnR malgré les engagements pris par la plus haute autorité du pays ». Dr Mouloud Bakli s’est dit frustré par l’absence d’écoute au niveau des structures chargées de la mise en œuvre de la politique nationale des EnR en précisant qu’il a eu à proposer des projets dans le solaire et l’éolien mais qu’il n’y a eu aucune réaction malgré l’importance de ces projets et la disponibilité des financements, il a en outre souligné que le retard pris dans la mise en œuvre du plan de développement des EnR fait perdre à l’Algérie des opportunités d’investissement et de création d’emplois dont notre pays a grandement besoin. Aussi il est surpris que le secteur industriel des EnR en Algérie qui n’est a pas loin de 500MW par an de capacité industrielle (Modules, Structures, Ingénierie, EPC, …) soit totalement ignore par les structures en charges du dossier des EnR.
Notons que Le Commissariat aux Energies Renouvelables et à l’Efficacité Energétique (CEREFE) est un établissement public doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Il est créé auprès du Premier Ministre par décret exécutif n°19-280 du 21 Safar 1441 correspondant au 20 Octobre 2019. Il est chargé d’élaborer les instruments de prospective à moyen et long terme en vue d’anticiper les grandes mutations énergétiques et contribuer à la définition des grandes orientations de la politique nationale de développement des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique. Organe indépendant, le CEREFE est également chargé d’évaluer la politique nationale de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, les outils mobilisés pour sa mise en œuvre et proposer toute mesure de nature à l’améliorer. CEREFE est dirigé par le professeur Noureddine Yassa.
Le rapport complet est disponible sur le site du CEREFE : http://www.cerefe.gov.dz