La nouvelle loi régissant les activités minières a été approuvée dimanche 9 février par le Conseil des ministres présidé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a donné une série de consignes et d’orientations à prendre en compte dans le cadre du nouveau ce texte.
Le président Tebboune affirmé que « l’activité minière revêt une importance particulière pour l’Etat et exige la garantie de moyens modernes pour le développement et le contrôle de cette activité vitale. »
Il a ordonné « d’introduire les nouvelles technologies et les solutions scientifiques, d’écarter tout ce qui est bureaucratique dans les opérations de recherche et d’exploitation, au regard des potentialités dont dispose le pays dans le domaine des mines, comme c’est le cas concernant l’activité du marbre. »
Le chef de l’Etat a également a ordonné « l’élaboration d’une approche globale sur les méthodes les plus efficaces pour investir davantage dans ce secteur, à travers de nouvelles études plus approfondies et à même de garantir l’avenir des générations futures. » Il a ordonné « d’exclure, pour le moment, l’exploitation de certaines terres rares, des investissements étant un bien destiné aux générations futures. »
De grandes attentes de la loi à venir
Evoquant ce lundi l’impact qu’aura cette loi, le Pr Issaad Mouloud, de l’université des Sciences et Technologies Houari Boumediene (USTHB), n’a pas caché son satisfecit d’une « loi minière explicite quand à « octroyer à chacun des intervenants sa place », saluant au passage « l’interdiction par le président de la République de l’exploitation des terres rares et de les préserver pour les générations futures, surtout que ces matières y comprise sont mal connues dans le domaine ».
« L’actuel remaniement, (le troisième après ceux de 2001 et de 2014-ndlr) s’inscrit dans une politique de réactivation de plusieurs projets miniers structurants ou d’exploration », a souligné Pr. Mouloud Issaad sur les ondes de la radio Chaîne 3, ajoutant que « le secteur aspire à de grands changements dans un domaine grandiose et budgétivore pour relancer le secteur et celui de l’industrialisation ».
Il n’a pas manqué de relever que « cette nouvelle loi touchera plusieurs aspects qui seront abordés par cette réforme se répartissant sur trois chapitres, à savoir le cadre institutionnel, de la place et son rôle dans le giron des principales agences d’exploration et de régulation minière, des aspects relatifs à la promotion de l’investissement dans le secteur miniers et définir la place du public, du privé et l’investissement étranger », insistant sur « les incitations financières et les facilitations des procédés administratifs ».
Promouvoir la recherche et la formation
Considérant l’investissement dans le secteur minier comme étant un investissement à risque et extrêmement « capitalistique », M. Issaad estime que « l’aspect fiscal et douanier ne soit pas ignoré », ajoutant que « les spécialistes s’attendent à beaucoup de changement afin de promouvoir la recherche et la prospection et leur corollaire environnemental ».
« Désormais, fait-il rappeler, à travers le monde on est en train de vivre un changement de paradigmes, l’exploitation minière inclut dès le départ des procédés de protection de l’environnement (…) On ne parle plus d’impact mais de gestion des aspects environnementaux lors de la prospection minière et de l’exploitation », rappelant que le secteur minier a un impact direct sur l’environnement. Et d’assurer que « la nouvelle loi, qui sera promulguée prochainement, s’occupe en effet davantage des aspects environnementaux ».
Toutes les lois au monde, à l’instar du Chili, du Canada, de l’Australie cadrent de manière intégrée l’exploitation à l’environnement, fait-il savoir.
La technologie est chère, mais indispensable
Pour le volet technologique dont dépendent, étroitement, l’exploitation et l’exploration qui ont une importance, il dira que « ces technologies permettent de prendre des décisions rapides ».
« On ne peut s’en passer de l’imagerie satellitaire qui, explique-t-il, intervient très tôt dans la géolocalisation des cartes minières, les systèmes d’information géographique, qui aident dans l’analyse des données par intelligence artificielle qui anticipe assurant beaucoup de gains économiques, de temps et aide à la prise décisions ». Et d’ajouter qu’il faut prendre du temps « pour sortir des schémas d’exploitation et d’exporter nos matière premières à l’état brut comme le lithium ».
L’expert estime que le maillon faible de la chaine minière reste la formation qui est « à 100% pratique », suggérant la sortie sur terrain des étudiants pour combler, selon lui, une des lacunes dans ce secteur. Le traitement des déchets, inhérents à l’exploitation minière en est un autre aspect négatif dans le secteur et qui, selon lui, « exige, encore une fois, une technologie coûteuse pour leur traitement ».
Avec Radio Algérienne