Plusieurs organisations syndicales des transporteurs de voyageurs ont appelé mardi à Alger la tutelle à leur accorder des aides pour la couverture partielle des coûts de maintenance et d’assurance des véhicules qui constituent désormais un lourd fardeau qui pèse sur leur marge bénéficiaire, en sus des grosses pertes induites par la suspension de leurs activités à cause de la covid-19.
Contactés par l’APS, ces syndicats ont expliqué que les coûts de maintenance et d’assurance des véhicules impactent leur marge bénéficiaire notamment après l’augmentation des prix du carburant dans le cadre de la Loi des Finances complémentaire (LFC 2020).
A ce propos, ces syndicats ont sollicité la tutelle pour examiner les voies devant résorber une partie de ces charges de manière à permettre aux transporteurs de poursuivre leurs activités sans toucher au pouvoir d’achat du citoyen.
De son côté, le président de l’Organisation nationale des transporteurs algériens (ONTA), Hocine Bouraya, a souligné l’impératif de mettre en place une stratégie à long terme pour remédier aux dysfonctionnements relevés dans le secteur des transports à travers l’examen de toutes les charges supportées par les transporteurs afin de parvenir à des solutions durables.
80 000 transporteurs par bus à travers le territoire national
Selon M. Bouraya, les transporteurs inter-wilayas sont les seuls à avoir bénéficier des augmentations appliquées de 10% du tarif de transport, ajoutant que les aides revendiquées par les transporteurs permettront de compenser les coûts de maintenance et des pièces de rechange, sachant qu’ils sont contraints à effectuer ce genre d’opérations deux fois par mois.
Le même responsable a plaidé pour une aide aux transporteurs en vue de renouveler leur parc d’autobus, en leur permettant d’acquérir de nouveaux soit par facilité ou via des crédits bancaires, sachant que 40% du parc national des bus fonctionnent depuis 25 ans.
Il a également fait état de 80.000 transporteurs par bus à travers tout le territoire national (privé et public) transportant 12 millions citoyens au quotidien.
Pour sa part, le Secrétaire général du Syndicat national des chauffeurs de taxi et des transporteurs (SNTT), Aidrous Bouadjmi, a indiqué qu’une étude est en cours concernant les impacts des dernières augmentations des prix du carburant pour la soumettre, la semaine prochaine, à la tutelle, ajoutant que l’activité des transporteurs est à l’arrêt depuis mars dernier en raison de la suspension du transport urbain, suburbain et inter-wilaya, une situation qui a causé de grandes pertes.
160 000 taxieurs au niveau national
Les avis des taxieurs, suite à la reprise de leurs activités à partir du 14 juin, sont divergents, vu qu’il y a plus de 160.000 taxieurs au niveau national, ce qui nécessite l’élargissement du champs de concertations avec les autorités concernées pour trouver un terrain d’entente entre les deux parties.
L’intervenant a proposé d’aider les chauffeurs de taxi par des mécanismes indirects leur permettant d’absorber une partie des augmentations et de poursuivre l’activité.
La reprise de l’activité des taxieurs était « timide » voire complètement inexistante dans certaines wilayas, car, selon les déclarations de plusieurs d’entre eux, les dernières mesures préventives qu’ils doivent respecter ne font que creuser davantage leurs pertes.
« L’obligation de transporter un seul client sur une distance (…), en sus des coûts des produits de désinfection et d’hygiène, creuseront davantage nos pertes », a déclaré B.Samir, un taxieur à Alger.
Ce genre de mesures contraindra la majorité des taxieurs à travailler dans la clandestinité, a estimé un autre taxieur de Boumerdes.
Réunion avec la tutelle la semaine prochaine
Quant au Secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de transport (FNTT) affiliée à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Berrama Seddik, il a affirmé que la réunion à laquelle a appelé le ministre des Travaux publics et des Transports, prévue la semaine prochaine, constituera un terrain propice au dialogue et au débat des différentes propositions des transporteurs.
Pour M. Berrama, il sera procédé, durant cette réunion, à l’examen des répercussions de la hausse des prix de carburant et les modalités de leur traitement notamment en ce qui concerne les charges supportées par les transporteurs, à savoir la maintenance, les pièces de rechange, les assurances et autres.
Il sera question également des mesures préventives après la levée du confinement.
APS