En faisant des comparaisons, avec les récentes révolutions qu’a connu l’Algérie, à l’instar de celle de la guerre de libération et celle des années 88, Said Sadi a appelé à éviter le cycle de la violence, qui a déjà coûté cher auparavant au pays.
L’ex-président du RCD, Said Sadi, a pris encore sa plume pour analyser la situation politique actuelle du pays. Dans une contribution publiée ce dimanche, le Dr Sadi a averti à ce que la révolution actuelle ne connaîtra pas le sort de celle de 1988, qui a provoqué « plus de cinq cents morts. Faute d’avoir été analysé avec courage et responsabilité, l’événement a été instrumentalisé pour régénérer le système».
Said Sadi, n’a pas manqué de rappeler, qu’actuellement, « des Algériens sont enlevés par des tontons macoutes dans les cafés ou dans la rue. Stratégie vaine et folle qui veut semer dans la société une terreur qui cache mal la panique habitant le sérail».
Selon lui, le peuple en quête de changement a toujours surpris les dirigeants, dans le monde, à commencer par la guerre de libération, lorsqu’en « novembre 1954, l’administration coloniale française n’a vu qu’un coup de tonnerre dans un ciel serein », alors que « le dictateur tunisien Ben Ali, dopé par un entourage vénal, ne fut pas capable d’entendre un pays en éruption généralisée ». « Décollant en catastrophe, son avion n’a même pas eu le temps de préparer son plan de vol » a-t-il ajouté. Bouteflika, a aussi, « confiné dans un univers familial prédateur, avait salué des manifestations qui, selon lui, attestaient de la liberté d’expression qui prévaut dans un pays libéré par ses réformes. « Un délire » a jugé l’ex président du RCD.
Dans son opinion, le Dr Sadi, a indiqué que «le chef d’état-major soit prisonnier des mêmes aveuglements. Les postures hebdomadaires du vieux soldat sont une opérette tragi-comique». « Les protections recherchées à travers le port de l’uniforme et les radotages émis à partir des casernes sont ses boucliers. Ce monde pathétique, factice et sans connexion avec le réel est son refuge d’où rien ni personne ne peut l’extraire » a-t-il signalé. De ce fait, « Il est donc illusoire d’essayer de lui faire entendre raison».
Un miracle est toujours rare et précieux
À ce stade de rupture morale et psychologique, la seule réflexion qui vaille est celle qui peut prévenir des coûts humain et politique trop lourds après la chute du régime. Par conséquent, «la décision irréfléchie d’un homme traqué conduit généralement à l’irréparable » a estimé Said Sadi, qui appelle à lever le défis et « éviter que ces malheurs arrivent».
Évoquant les élections présidentielles du 12 décembre, le Dr Sadi se demande, « Comment peut-on postuler à un scrutin massivement rejeté par le peuple ? Plus concrètement, qu’est ce qui peut persuader un candidat qu’il pourra faire campagne dans un pays où les ministres sont persona non grata ? Enfin, comment exercer son autorité contre le peuple, si tant est que l’élection puisse se dérouler ? ». Ainsi, il a rappelé « qu’aucune ambition, aucun intérêt personnel ne peut justifier l’hypothèque de l’avenir d’un peuple».
L’intervenant a considéré, que « jusque-là, et contre toute attente, la mobilisation a globalement tenu et la dynamique unitaire a résisté aussi bien aux manœuvres de division qu’aux abus répressifs ». « Un miracle est toujours rare et précieux. C’est pour cela qu’il ne faut pas trop lui en demander » a-t-il souligné.
Le Dr Sadi appelle à diversifier des actions pacifiques afin « d’augmenter la pression sur le pouvoir afin d’écourter ces périodes grises propices aux provocations ». Car « face aux kidnappings ordonnés par des dirigeants hantés par le doute, la colère est de plus en plus perceptible dans la rue. Mieux vaut assumer des luttes pacifiques à la hauteur des enjeux dans la discipline que de les subir dans le désordre ».