L’accord de limitation de la production de pétrole devrait permettre aux réserves des pays riches de poursuivre leur baisse en 2017, a estimé mardi le secrétaire général de l’Opep, qui espère une intensification des efforts des membres du cartel.
Alors que le niveau des réserves mondiales grimpait depuis 2015, faisant chuter les cours de l’or noir, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a annoncé fin 2016 un accord pour limiter sa production et permettre aux marchés de se rééquilibrer.
« Il était apparent que les réserves commerciales de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique regroupant les pays riches de la planète, ndlr) ont commencé à reculer au quatrième trimestre de 2016, et nous nous attendons à ce qu’elles continuent de baisser en 2017 », a estimé Mohammed Barkindo, secrétaire général de l’organisation.
L’accord sur la production « lie des membres de l’Opep et des pays qui n’en font pas partie, et malgré cela, nous avons réussi à nous allier et à donner tort aux sceptiques », s’est-il félicité, à l’occasion de la conférence professionnelle de l’International Petroleum Week à Londres.
Selon le secrétaire général, les pays de l’Opep, qui respectent actuellement à 90% l’objectif fixé entre 32,5 et 33 millions de barils par jour, vont chercher à dépasser ce seuil.
« Malgré le haut niveau d’adhésion à l’objectif, les réserves mondiales sont encore bien au delà de leur moyenne des cinq dernières années », a-t-il noté, jugeant par ailleurs qu’il était trop tôt pour évoquer un possible renouvellement de l’accord au delà des six premiers mois de l’année.
Interrogé sur la production des pays non-membres de l’Opep, alors que les extractions russes inquiètent les marchés, le secrétaire général a préféré mettre en avant la bonne volonté de l’Arabie Saoudite, figure de proue du cartel.
« Khalid al-Falih (ministre saoudien de l’Energie, ndlr) est un perfectionniste, il va chercher à atteindre les 100% pour l’Opep a tout prix », a-t-il plaisanté, notant que le premier exportateur mondial avait dores et déjà dépassé son objectif national.
Il a également écarté le risque que la hausse de la production de pétrole de schiste américain gâche l’impact des baisses d’extraction de l’Opep.
« Dans le futur, la demande va grimper. Si il n’y avait pas eu la révolution du pétrole de schiste, où en serions-nous aujourd’hui ? Nous allons avoir besoin de toutes les sources, conventionnelles et non-conventionnelles, pour faire face à la demande », a-t-il estimé.
« Que nous agissions ou non, le marché aurait forcément retrouvé l’équilibre, mais cela aurait pris beaucoup trop de temps », a-t-il justifié.
Les coupes budgétaires des grands groupes pétroliers pour s’adapter aux prix bas du pétrole ont entraîné une baisse de l’investissement en 2015 puis en 2016.
« Cela représente 300 milliards de dollars d’investissement, des projets non lancés et des ressources non découvertes », a estimé le secrétaire général.
Selon les analystes de l’Opep, les investissements nécessaires pour répondre à la demande de pétrole d’ici à 2040 représentent 10.000 milliards de dollars sur cette période.
Afp