Une centaine de chauffeurs de taxi ont manifesté lundi à Alger pour dénoncer les conditions jugées « drastiques » de la reprise de leurs activités, annoncée par le gouvernement dans le cadre d’une nouvelle phase de déconfinement en Algérie, rapporte l’AFP
Selon la même source, les protestataires se sont rassemblés sans incidents devant le siège du syndicat national des chauffeurs de taxi à Alger, surveillés par des véhicules de la police.
Pour rappel, dans le cadre de la deuxième phase de déconfinement entamée dimanche 14 juin, le gouvernement a autorisé la reprise de la circulation des transports urbains (taxis, bus et tramways), mais, en imposant des conditions très strictes savoir : l’installation d’une séparation en plexiglas entre le chauffeur et le passager et mettre une solution hydroalcoolique à la disposition de leurs clients. En outre, ils ne peuvent transporter qu’un seul client, qui doit s’installer sur la banquette arrière.
Plusieurs chauffeurs interrogés par l’AFP ont dénoncé ces conditions drastiques imposées par les autorités. « Nous avons consenti d’énormes sacrifices en raison de la pandémie. Et aujourd’hui, nous sommes étonnés de découvrir les conditions drastiques dictées par le gouvernement », a expliqué à l’AFP Saïd, un chauffeur syndicaliste d’Alger.
Pour Karim, 31 ans, père de cinq enfants, les autorités doivent payer « le coût de la mise en oeuvre de toutes les dispositions sanitaires dans les taxis ». « Si je dois payer pour le gel, le masque et le plexiglas, je ne pourrais jamais m’en sortir », a-t-il souligné.
Le port du masque sanitaire est obligatoire depuis le 24 mai et les contrevenants sont condamnés à de lourdes amendes. « Mon frère, si tu as peur du corona, ben, c’est à toi de me fournir la vitre séparatrice, de refaire l’intérieur de la voiture », s’exclame Abdelkrim, un chauffeur âgé de 38 ans.
« Quand je fais une course de 50 dinars (0,50 euro), je dois fournir au client un masque de 80 dinars et du gel hydroalcoolique, combien je dois dépenser pour un client ? 200 dinars ? Ce n’est pas normal », expose-t-il.