Les appels à « une trêve du Hirak » se multiplient afin d’éviter une propagation de l’épidémie du coronavirus en Algérie qui a contaminé jusqu’à dimanche 54 personnes à travers huit wilayas et fait quatre décès.
Après le gouvernement qui a appelé les manifestants à faire preuve de vigilance, des personnalités de l’opposition et impliquées dans le mouvement populaire ont appelé à « une trêve » et faire prévaloir la santé des citoyens. Ce matin, le ministre de la santé Abderrahmane Benbouzid a déclaré : « Au-delà des revendications populaires que je respecte, le Hirak est avant tout un regroupement de personnes parmi lesquelles il pourrait y avoir des porteurs du coronavirus qui risquent de contaminer d’autres. Donc, scientifiquement, il est très dangereux de poursuivre le Hirak », a-t-il soutenu, lors de son passage sur les ondes de la radio Chaîne III.
Said Sadi
Ainsi, Said Sadi, ex-président du RCD, Mohcine Belabbes, président du RCD, l’avocat et militant des droits humains Me Mostefa Bouchachi et d’autres ont appelé via les réseaux sociaux à suspendre temporairement les marches du Hirak de mardi et vendredi.
« En révolution, la raison prime sur la passion. Pour vivre libre, il faut être vivant », a écrit Said Sadi sur sa page Facebook.
Mohcine Belabbes
De son côté, le président du RCD, Mohcine Belabbes a écrit : « Faire prévaloir et prioriser la santé des algériens est de la responsabilité de tous. »
Me Mostefa Bouchachi
« La sagesse impose la suspension momentanée des marches afin de préserver la santé publique. En attendant l’évolution de la situation, il s’agit de la meilleure voie pour préserver le caractère civilisé du Hirak, tout en réfléchissant ensemble à des alternatives », a-t-il déclaré.
Dimanche, l’ancien ministre Abdelaziz Rahabi a appelé lui aussi à la suspension des marches du Hirak par mesure de prévention contre la propagation du coronavirus en Algérie.
L’ancien diplomate a affirmé que « la suspension temporaire des marches, en raison des risques sanitaire s’impose comme un devoir national qui préserve la sécurité du pays et préserve notre droit à manifester librement pour une Algérie plus juste et plus forte ».
Il a souligné que « l’Algérie vit un état d’urgence sanitaire non déclarée imposée par la gravité du coronavirus, la fragilité de notre système de santé et le non-respect des mesures préventives nécessaires, comme tous les autres pays du monde ».
#Algérie vit un état d’urgence sanitaire non déclaré . La suspension temporaire des marches, en raison des risques sanitaires, s’impose comme un devoir national et préserve notre droit à manifester librement pour une Algérie plus juste et plus forte .
— Abdelaziz Rahabi (@AbdelazizRahabi) March 15, 2020
Samedi, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad a appelé à partir de Blida, les citoyens qui participent hebdomadairement au Hirak populaire à faire preuve de vigilance car il y va de « leur santé et de leur vie ».