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Le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Chems Eddine Chitour, est revenu, lundi matin sur les ondes de la radio nationale, sur l’enseignement de la langue anglaise au sein de l’université algérienne.
Chitour a souligné « l’obligation d’aller vite vers la langue anglaise ». « Il n’est pas question de supprimer le français qui est une langue scientifique, néanmoins le mouvement dans le monde fait que l’anglais demeure la langue la plus parlée et l’Algérie ne doit pas rester en marge », a-t-il encore commenté, soulignant que « l’Algérie doit y aller de façon résolue sans catastrophisme ».
En ce sens, il a relevé que « désormais, les thèses devront être soutenues en anglais pour permettre aux chercheurs de publier leurs travaux », appelant en même temps les universitaires à consentir des efforts pour que les projets de fin d’études soient élaborés en anglais.
« L’université algérienne n’a pas de visibilité »
A une question sur le dernier classement de l’université algérienne dans le monde, M. Chitour a fait remarquer que « l’université algérienne n’a pas de visibilité, malgré une création intellectuelle qui se fait dans les disciplines technologiques ».
« Nos universitaires créent de l’information scientifique et technique, et réalisent des travaux scientifiques, mais ils ne publient pas dans des revues qui ont une visibilité, d’où la nécessité de les aider à mettre en place des sociétés savantes et des revues dans lesquelles ils auront la possibilité de publier leurs travaux », a-t-il recommandé.
« Il n’y aura pas d’université payante »
A une question sur l’instauration d’une « université payante », M. Chitour a affirmé qu' »il n’y aura pas d’université payante », plaidant en revanche pour une université qui « crée de la richesse ».
« En créant de la richesse, l’enseignant pourrait voir son salaire doubler, ce qui va le motiver et permettre ainsi au pays d’aller vers des universités qui bouillonnent d’idées », a-t-il expliqué.
Pour ce qui est de l’instauration d’une université privée, il a estimé qu’elle sera « un complément de manière à prendre en charge une partie des étudiants disposant de moyens pour poursuivre leurs études », relevant qu’il préférait la « création d’écoles et d’instituts étrangers en Algérie, telle que l’université américaine tout en respectant les fondamentaux de l’Algérie ».
Les œuvres universitaires représentent 1/3 du budget de l’Enseignement supérieur
Sur un autre registre, M. Chitour a rappelé que la « priorité est de préserver l’université de toutes les perturbations », mettant ainsi l’accent sur « la nécessité de séparer l’aspect pédagogique qui relève strictement de l’enseignant, de l’aspect gestion qui est du ressort du recteur ».
Le ministre a également évoqué les œuvres sociales universitaires qu’il a qualifiées de « gros problème dont a hérité son ministère », relevant que ce volet représente 1/3 du budget de l’Enseignement supérieur, soit 120 milliards DA ».
Soulignant que « la vocation du ministère, qui est jugé sur l’acte pédagogique, consistait à améliorer le niveau intellectuel de l’étudiant », M. Chitour a regretté que son département soit confronté à des grèves sur la restauration et le transport.
« Il est temps d’ouvrir le dossier des œuvres sociales avec tous les acteurs pouvant apporter des solutions et ramener de la transparence dans ce domaine », a-t-il recommandé, estimant qu' »il ne faut pas continuer à gérer de cette manière ce volet sachant qu’en 2030, l’université algérienne comptera 3 millions d’étudiants ».
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