La Banque mondiale a évoqué, dans son dernier rapport de suivi de la situation de l’économie algérienne, l’évolution des Investissement directs étrangers (IDE) captés par l’Algérie. Selon l’institution financière internationale, au premier semestre 2025, les annonces d’IDE ont franchi le seuil de 1 milliard de dollars, « un niveau inédit depuis la pandémie de Covid-19 ».
La Banque mondiale rappelle d’abord l’évolution des IDE de l’Algérie. « Les flux entrants d’investissement direct étranger (IDE) en Algérie ont historiquement connu une forte volatilité, reflétant à la fois les cycles économiques mondiaux et les changements de politique intérieure », note le rapport.
Et de rappeler : « Après un pic d’environ 2,58 milliards d’USD en 2011, les entrées d’IDE ont fortement chuté lors de la baisse des prix du pétrole, enregistrant même un flux net sortant d’environ 580 millions d’USD en 2015. À partir de 2016, les IDE ont progressivement repris, tout en demeurant modestes par rapport aux pays comparables de la région, en raison de réglementations restrictives en matière d’investissement et d’une forte dépendance aux hydrocarbures. »
« Cette volatilité est encore plus marquée pour les annonces d’IDE, qui reflètent les intentions ou projets d’investissement des entreprises », explique la Banque mondiale, et de rappeler : « En 2016 et 2018, ces annonces ont atteint des sommets respectifs de 7,3 milliards et 9,3 milliards d’USD, portés par un nombre limité de projets de grande envergure dans les secteurs de la chimie, des transports et de la logistique. »
Les annonces d’IDE ont franchi le seuil de 1 milliard de dollars au premier semestres 2025
« Les réformes réglementaires récentes visant à attirer les capitaux étrangers commencent à produire des effets, accompagnées d’un rééquilibrage progressif vers les investisseurs chinois », selon la Banque mondiale, et d’annoncer : « Au premier semestre 2025, les annonces d’IDE ont franchi le seuil de 1 milliard d’USD, un niveau inédit depuis la pandémie de Covid-19. »
« Ce regain témoigne vraisemblablement d’une future hausse des flux officiels d’IDE, qui ont atteint 1,4 milliard d’USD en 2024, soutenus par des prix du pétrole élevés, un environnement réglementaire plus favorable aux investisseurs étrangers, et une augmentation des investissements dans le secteur des hydrocarbures », explique la même source.
« La Chine a représenté un tiers des annonces d’IDE entre 2020 et 2025 »
Et de souligner : « La Chine a représenté un tiers des annonces d’IDE entre 2020 et 2025, une progression notable par rapport à il y a dix ans, lorsque sa part était inférieure à 2 %. Les parts de la Turquie et du Qatar sont restées relativement stables, tandis que la contribution des entreprises européennes a diminué. »
Au cours de la dernière décennie, précise le rapport, « les secteurs de la chimie, des transports et des minéraux ont concentré la plus grande part des investissements en capital, mais le secteur automobile les a surpassés en termes de création d’emplois estimée. »
« Sur la période 2010 2014, les annonces d’IDE étaient principalement concentrées dans la métallurgie (31,8 %), l’immobilier (22,1 %) et le textile (14,8 %) », relève le document, et d’ajouter : « Entre 2020 et 2025, la répartition sectorielle s’est modifiée au profit de la métallurgie (28,4 %), de l’automobile (22,9 %) et de la chimie (16 %), traduisant une évolution vers les industries manufacturières. »
En termes de création d’emplois, les écarts sectoriels sont significatifs, note encore la Banque mondiale. « Si la chimie a attiré la plus grande part des investissements en capital depuis 2010 (environ 9 milliards de dollars), elle n’a généré qu’environ 6 000 emplois, contre 22 000 emplois pour le secteur automobile, qui n’a mobilisé qu’environ 2,5 milliards d’USD », relève la même source, et d’expliquer : « Cela correspond à des différences marquées d’intensité en main-d’œuvre : environ 0,7 emploi par million de dollars investi dans la chimie, contre 9 emplois pour le secteur automobile. »






