Réunis à Alger à l’occasion de la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), les ministres africains du commerce ont échangé sur les moyens de dynamiser les échanges économiques sur le continent. Leur message est clair : il faut aller plus vite dans l’activation complète de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour bâtir un véritable marché commun.
Lors de cette table ronde, organisée vendredi autour du thème « Le commerce intra-africain : de la vision à la réalité, vers la multiplication des échanges commerciaux à l’horizon 2030 », le ministre algérien du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a rappelé que la réussite de ce projet dépend d’infrastructures solides, de procédures douanières simplifiées et d’un soutien accru à la production locale. Il a également insisté sur la création de chaînes de valeur régionales pour transformer les ressources sur place et générer de la valeur ajoutée.
Les participants ont souligné que le secteur privé, les PME, les start-up ainsi que les jeunes et les femmes doivent être pleinement intégrés dans cette dynamique. Ils ont appelé à coordonner les politiques économiques pour lever les obstacles qui freinent encore les échanges.
Pour l’Algérie, l’enjeu est stratégique. Kamel Rezig a affirmé que le pays mettra en œuvre les recommandations issues de cette rencontre afin d’accroître le commerce intra-africain, réduire la dépendance aux marchés extérieurs et avancer vers la souveraineté économique. Aujourd’hui, les échanges entre pays africains ne dépassent pas 15 %, un chiffre jugé trop faible par les participants.
Cette foire, a souligné le ministre, est l’occasion de rencontrer des partenaires, conclure de nouveaux accords et lancer des investissements. Il a rappelé les projets réalisés par l’Algérie, comme la route transsaharienne, les ports et les zones franches avec les pays voisins.
Le secrétaire général de la ZLECAf, Wamkele Mene, a de son côté appelé à mieux utiliser les ressources disponibles et à construire un marché intérieur solide. La vice-présidente exécutive de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), Kanayo Awani, a présenté les programmes de soutien aux PME, notamment dans l’agriculture et l’industrie, et annoncé de nouvelles initiatives à venir.
Les discussions ont porté sur deux axes majeurs : la facilitation du commerce dans le cadre de la ZLECAf et la mise en place de chaînes de valeur régionales, avec l’objectif d’élargir les exportations africaines et de créer des emplois.
En marge de la rencontre, le ministre algérien des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, a indiqué que l’Algérie était prête à partager son expérience en matière d’infrastructures. Il a cité la route reliant Alger à Lagos et le projet de ligne ferroviaire vers le Niger et le Mali, qui devraient renforcer la connexion entre les pays et favoriser le commerce.
