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Crise de l’eau à Tiaret : le wali fait le point sur la situation

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L’Algérie, comme d’autres pays du pourtour méditerranéen, est confrontée à un stress hydrique marqué par le manque de précipitations pluviales ces dernières années. La région ouest du pays étant la plus touchée, par rapport aux régions du centre et de l’est.

Cela s’illustre notamment par les disparités du taux de remplissage des barrages au niveau national qui a atteint 39 %. Jusqu’à mai dernier, le taux de remplissage était de 65 % à l’Est du pays, 27 % au Centre et seulement de 17 % à l’Ouest du pays. Malgré une amélioration de 4 % par rapport à l’année dernière, ce taux reste faible, par rapport aux années précédentes, où le taux de remplissage était supérieur à 50 %.

Cette année, c’est la wilaya de Tiaret, environ 270 km à l’ouest d’Alger, qui connait une crise de l’eau sans précédent. En effet, les habitants de Tiaret se sont retrouvés sans eau depuis des semaines, mais aussi durant l’Aïd El Adha, où la demande sur cette ressource vitale augmente considérablement. Cette crise est due principalement à l’assèchement du barrage de Ben Khedda qui alimentait cette wilaya des hauts plateaux.

La crise de l’eau dans à Tiaret est arrivée jusqu’au sommet de l’Etat. En effet, l’approvisionnement en eau potable de cette wilaya a été au centre des discussions du Conseil des ministres du 2 juin dernier. Lors de cette réunion, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné plusieurs instructions pour résoudre la crise de l’eau dans la wilaya.

Il avait ordonné aux ministres de l’Intérieur et de l’Hydraulique « de mettre en place un programme spécifique d’urgence, dans les 48 heures qui suivent la clôture des travaux du Conseil des ministres au plus tard, pour résoudre le problème des perturbations de l’approvisionnement en eau potable de la population de la wilaya de Tiaret, en associant la société civile et les élus de la wilaya à l’élaboration de ce programme d’urgence. »

La » réalisation d’un projet de transfert des eaux depuis la région de Chott Chergui sur une distance de 42 km, les travaux étant toujours en cours. Les instructions du président de la République ont été données à l’effet de renforcer les chantiers et de parachever le projet dans un délai n’excédant pas 20 jours. »

Cela a été fait vendredi dernier, la veille de l’Aïd El Adha. Le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a supervisé la mise en service du projet d’alimentation de la ville de Tiaret en eau potable à partir du bassin Chott Chergui, qui fournit 10.000 mètres cubes par jour. Dans la foulée, le ministre a annoncé l’allocation de plus de 27 milliards de dinars pour mettre en œuvre des projets urgents au profit des zones exposées au stress hydrique à travers le pays, en application des directives du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.

Malgré la mise en service du projet, la situation ne s’est pas améliorée. Des actions de protestation ont eu lieu durant les jours de l’Aïd El Adha, notamment dans les communes de Frenda et Rahouia, où les habitants ont fermé des axes routiers pour réclamer la résolution du problème de l’approvisionnement en eau. Les commentaires laissés par des internautes sous la page Facebook de l’Algérienne des eaux de Tiaret, signalent que la situation perdure.

Le wali fait le point sur la situation

Mardi 18 juin, le wali de Tiaret, Ali Bouguerra, s’est exprimé sur les ondes de la radio locale (Radio Tiaret) pour expliquer et faire le point de la situation. Il a reconnu que la demande d’eau des citoyens est un droit légitime et que la gestion et la distribution de l’eau dépendent du remplissage des réservoirs. C’est pourquoi il a fallu du temps pour que l’eau arrive dans les robinets après la mise en service du projet d’alimentation en eau potable, a expliqué M. Bouguerra, concernant la ville de Tiaret.

A ce propos, il a également précisé que la distribution a d’abord concerné les habitations collectives à forte densité de population dans les immeubles, en particulier les habitants des étages supérieurs, dans une première phase, avant de se poursuivre selon un programme défini.

Le wali a également évoqué le problème du raccordement au réseau qui ne touche pas tous les quartiers. Il a appelé ses cadres à faire preuve de responsabilité en mettant en place un nouveau programme garantissant une distribution équitable de l’eau, basée essentiellement sur la quantité d’eau acheminée.

Il a rassuré les habitants que des efforts seront déployés pour augmenter l’approvisionnement en eau dans les prochaines semaines. Un puits sera mis en service dans la commune de Sidi Abdelghani et des travaux de réalisation de trois puits profonds à Ain Dzarit ont été lancés. Le programme d’approvisionnement par camions citernes se poursuivra pour couvrir les besoins des citoyens.

Le wali a également donné des informations concernant la situation dans les communes de Frenda, Mahdia et Rahouia. S’agissant de la commune de Mahdia, le wali Bouguerra a déclaré que les quantités d’eau qui parviennent aux citoyens restent insuffisantes compte tenu de la densité de population. Pour améliorer le service public de l’eau à Mahdia, la construction d’un puits profond a été lancée à une distance de 500 mètres, ce qui répondra aux besoins des habitants.

A Rahouia, le wali de Tiaret a déclaré qu’il s’est rendu hier (lundi) au siège de la daïra où il a rencontré des jeunes, des notables de la ville et des élus, et écouté leurs préoccupations concernant la crise de l’eau qui a touché la commune.

Selon lui, dix camions citernes ont été mobilisés par Sonatrach et des travaux de forage de puits profonds sont en cours. La distribution débutera ensuite selon un programme quotidien qui touchera tous les quartiers et sera porté à la connaissance des habitants des différents quartiers.

Pour ce qui est de la commune de Frenda, le wali a rassuré les habitants que l’opération de distribution d’eau reprendra normalement et avec les mêmes quantités qu’auparavant, après la réparation de la panne survenue au niveau de la vanne de régulation d’eau de la station de Frenda, problème qui a été résolu dans les dernières heures d’hier.

Pour faire face à au stress hydrique, pallier au manque de précipitations pluviales et assurer sa sécurité hydrique, l’Algérie a décidé de recourir au dessalement de l’eau de mer avec la réalisation de stations de dessalement tout au long du littoral.

Actuellement, le pays dispose de 14 stations. Ce nombre sera porté à 19 d’ici la fin de l’année en cours, avec l’entrée en production de cinq nouvelles stations à Cap Blanc (Oran), Tighremet (Béjaïa), Cap Djinet (Boumerdès), El Tarf et Foûka 2 (Tipaza).

Ces stations permettront aussi d’alimenter les localités situées jusqu’à 150 km à l’intérieur du pays. Le gouvernement prevoit également la construction de sept autres stations entre 2025 et 2030.

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