Le parquet de la République près le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger, a demandé aux parquets locaux de la République, de soumettre les affaires relatives à la spéculation sur les marchandises et à la hausse injustifiée des prix, en vue de leur traitement au niveau du Service central de lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational, a indiqué, jeudi, un communiqué du procureur de la République près le même tribunal.
« En application des dispositions de l’article 11 du Code de procédures pénales, le procureur de la République (Service central de lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational), porte à la connaissance de l’opinion publique que devant la recrudescence de la spéculation illicite des marchandises, notamment de certains produits de base de large consommation et devant la hausse injustifiée des prix qui affecte le pouvoir d’achat du citoyen, dans le contexte des efforts continus que déploie l’Etat, en vue de rendre disponibles ces produits, ces actes criminels visent à porter atteinte à l’économie nationale et s’inscrivent dans le cadre du crime organisé délibéré contre lequel il importe de lutter par la force et la rigueur de la loi », précise le communiqué repris par l’agence APS.
« Au regard de la gravité de ces faits commis durant la même période dans différentes régions à travers le pays, de l’existence de preuves irréfutables sur le sabotage et leur caractère attentatoire à l’économie nationale, ainsi que des circonstances dans lesquelles ces actes ont été commis par des groupes criminels organisés transnationaux, le parquet de la République susmentionné a demandé aux parquets locaux de la République de procéder au traitement judiciaire de ces affaires au niveau de ce service spécialisé ».
Selon la même source, « le Parquet requerra des peines durcies et sévères à l’encontre de tout individu impliqué conformément à la loi ».
Des groupes organisés à l’origine de la spéculation illicite
Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi a affirmé, jeudi soir, que des groupes organisés œuvrant à la déstabilisation de la société et des institutions de l’Etat, étaient à l’origine du phénomène de la spéculation illicite et de la pénurie de certains produits de large consommation.
« Il est incontestablement établi à tous que ces actes (inscrits dans le cadre de la spéculation illicite) sont devenus des crimes organisés commis par des groupes qui veulent déstabiliser la société et les institutions de l’Etat en alimentant le désespoir chez les citoyens et en frappant directement leur pouvoirs d’achat », a déclaré le garde des Sceaux à la Télévision algérienne.
Il a indiqué que la spéculation illicite « est passée actuellement à un autre stade qui dépasse la flambée des prix. C’est ce qui se confirme d’après les preuves qui établissent que cette spéculation est désormais un acte organisé visant la déstabilisation directe de l’Etat ».
Cet état de fait a conduit à l’annonce faite aujourd’hui sur la « classification des affaires ayant trait à la spéculation illicite dans la case des crimes qui sont traités au niveau du service de lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational », a-t-il souligné.
Le ministre de la Justice a rappelé, à ce titre, « l’interpellation récente de réseaux de spéculateurs qui s’adonnent à des actes de contrebande sur les frontières ouest et est ».
« Quid des produits qu’on trouve disponibles dans des pays voisins, voire même en France et non pas en Algérie, des produits pourtant subventionnés et protégés par des cadres juridiques réglementaires », s’est interrogé le ministre.
« Nous ne voulions pas en arriver à ce traitement strict, mais les actes de sabordage aux conséquences dangereuses sur le citoyen nous ont poussé à prendre cette mesure », a-t-il fait observer, relevant l’existence de « groupes organisés gênés par le processus adopté pour l’augmentation du pouvoir d’achat du citoyen et la réduction de la facture d’importation ( ), essayant avec tous les moyens de battre en brèche cette politique ».
Le ministre de la Justice a tenu à souligner que l’Etat « agira dans le cadre légal en garantissant toutes les conditions du procès équitable, mais aussi il frappera fort avec une main de fer contre quiconque tenterait de toucher aux vivres des Algériens ».