Le ministère du Tourisme et de l’Artisanat tend à élaborer une liste répertoriant les activités artisanales en voie de disparition en Algérie en vue de les relancer et d’assurer leur préservation, a déclaré, ce vendredi 12 novembre 2021, à l’agence officielle le Directeur général (DG) de l’Artisanat au ministère, Djamel Eddine Bouâme.
Il s’agit notamment de la dinanderie, la tapisserie, la maroquinerie, la joaillerie et la poterie, précisant que cette opération menée en coordination avec les différentes chambres de l’artisanat et des métiers, vient « renforcer le programme de réhabilitation de ces métiers qui constituent le patrimoine civilisationnel et historique du pays », selon le même responsable.
Afin de protéger ces métiers à l’ombre des mutations économiques, les artisans sont appelés à « moderniser leurs métiers et à faire preuve de créativité pour être au diapason des exigences du marché et du progrès technologique ».
Les autorités compétentes œuvrent à améliorer le niveau de formation des artisans et à mettre en place de nouveaux mécanismes pour une meilleure commercialisation des produits de terroir », à travers, de nouvelles conceptions respectant le goût des clients, et des campagnes de sensibilisation quant à l’impératif de préserver ces activités ancestrales.
Selon M. Bouâme, les artisans sont désormais accompagnés dans la création de leur propre micro-entreprise, la découverte des besoins du marché et des modes de promotion, par des sessions de formation, l’offre des matières premières et l’assistance aux dispositifs d’aide tels que l’Agence nationale du micro-crédit (ANMC), la Caisse nationale des Assurances chômage (CNAC) ou encore l’Agence nationale de développement de l’entrepreneuriat (ANDE- Ex Ansej).
Les couffins, dont la fabrication se limite aujourd’hui quasiment à Tipaza, sont pourtant à nouveau en vogue chez les familles algériennes, a-t-il fait remarquer, citant, dans le même sillage, les tapis sur lesquels sont apposés des symboles représentant diverses étapes historiques et culturelles de plusieurs régions du pays, pour ne citer que les 32 types reconnus à l’échelle nationale, tels que « Babar » de Khenchela, Ghardaïa, Relizane, Tizi Ouzou et Timimoune.
Un programme de formation riche a été mis en place pour la réhabilitation du métier de la tapisserie en conservant son cachet, a-t-il fait savoir, mettant en avant l’importance de préserver les métiers de dinandier (répandu à Constantine) et de potier (notamment de Bider à Tlemcen), pour lesquels un travail de labellisation a été lancé.
Environ 900 activités promotionnelles, entre expositions et salons, ont été organisées au profit des artisans dans les quatre coins du pays, outre la participation aux expositions internationales et régionales pour faire connaitre le produit artisanal et, accéder aux marchés étrangers, a rappelé le DG de l’Artisanat.
Une artisane, spécialisée en tapisserie à Relizane, dit s’être lancée dans la formation notamment des femmes au foyer, d’abord pour la préservation de ce métier, puis pour permettre aux apprenties de subvenir à leurs besoins, et enfin contribuer au développement local.
APS