Le Gouvernement a entendu une communication présentée par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux relative à l’avant-projet de loi modifiant et complétant l’ordonnance n 70-86 du 15/12/1970 portant code de la nationalité algérienne, a indiqué un communiqué des services du Premier ministre sanctionnant la réunion du Gouvernement tenue mercredi 3 mars 2021.
« Ce texte prévoit la mise en place d’une procédure de déchéance de la nationalité algérienne acquise ou d’origine qui sera applicable à tout algérien qui commet, en dehors du territoire national, des actes portant volontairement de graves préjudices aux intérêts de l’Etat ou qui portent atteinte à l’unité nationale », lit-on dans le communiqué.
La même source précise que « la mesure s’appliquerait aussi à celui qui active ou adhère à une organisation terroriste ainsi que celui qui la finance ou qui en fait l’apologie. Ce dispositif concerne également toute personne qui collabore avec un Etat ennemi. »
La réaction de Me Mokrane Ait Larbi
L’avocat Mokrane Ait Larbi a réagi ce jeudi à cet avant-projet de loi. Dans un texte publié sur sa page Facebook, Me Ait Larbi a expliqué : « Le retrait de la nationalité acquise à toute personne ayant commis certains crimes est applicable dans d’autres pays. »
« Quant au retrait de la nationalité algérienne d’origine, héritée de père en fils, est totalement inacceptable », a-t-il dit, en ajoutant que « les pères et grands-pères des Algériens sont eux qui sont morts pour la nationalité algérienne. »
« Quelle que soit la gravité des crimes commis par le titulaire de la nationalité d’origine, celle-ci ne peut lui être retirée, car l’Algérien authentique préférera être exécuté en raison des crimes qu’il a commis, mais il refusera qu’il soit déchu de la nationalité pour laquelle ses pères et grands-pères se sont sacrifiés », a-t-il indiqué.
« Quiconque tente de retirer la nationalité d’origine aux algériens et algériennes assumera sa responsabilité dans l’histoire de l’Algérie. Même les harkis n’ont pas été déchus de leur nationalité d’origine, alors là, le reste des Algériens », a ajouté Me Ait Larbi qui met en garde contre « la manipulation de la nationalité d’origine pour laquelle se sont sacrifiés un million et demi de martyrs. »