Le juge d’instruction près le tribunal de Cherchell (Tipasa) a ordonné la mise en détention provisoire de 20 accusés, et a mis 2 autres accusés sous contrôle judiciaire, et la délivrance prochaine de mandats d’arrêt contre six autres, en fuite, pour leur implication dans le déclenchement des incendies des forêts de Gouraya ayant causé la mort de deux personnes, a fait savoir, ce jeudi 19 novembre 2020, le procureur principal de la République auprès du tribunal de Cherchell, Kamel Chenoufi.
Les services de la gendarmerie nationale et de la sûreté de wilaya de Tipasa ont mené, suite à l’ouverture d’une instruction judiciaire, des « enquêtes et de larges investigations pour déterminer les causes du déclenchement simultané des incendies à travers plusieurs régions de la wilaya, causant la mort de deux personnes, en plus de dégâts considérables occasionnés aux biens des citoyens, entre habitations, ressources animale, agricole et forestière », a indiqué le procureur dont les déclarations ont été diffusées par l’ENTV.
Ces investigations ont permis l’arrestation d’une « bande de malfaiteurs soupçonnés d’être impliqués dans ces incendies suspects », a-t-il ajouté, précisant qu’il s’agit de « 22 individus entendus par le juge d’instruction près du même tribunal qui a ordonné la mise en détention provisoire de 20, et a mis 2 autres accusés sous contrôle judiciaire, et la délivrance d’un mandat d’arrêt international à l’encontre de quatre autres suspects se trouvant à l’étranger, en plus de deux autres sur le territoire national ».
Cette bande de malfaiteurs qui a été neutralisée se répartit en quatre groupes. Le premier compte trois éléments ayant « déclenché des feux de façon organisée et préméditée dans le but de déstabiliser le pays, créer l’anarchie et troubler la quiétude des citoyens, avec la complicité de parties adverses de l’intérieur et de l’extérieur du pays, en contrepartie de sommes en devises », est-il signalé.
Selon le procureur de la République, Kamel Chenoufi, les recherches réalisées sur les téléphones portables des mis en cause « ont confirmé le transfert de fonds via Western Union Bank », outre « la découverte de messages (sms) et photos prises pendant le déclenchement des incendies ».
Ce premier groupe de suspects a été poursuivi pour les chefs d’accusation d’ »actes de sabotage, atteinte à la sécurité de l’Etat et déclenchement de feux ayant conduit à la mort de deux personnes », en plus d’ »atteinte à des biens publics et privés » et « renseignement et complot contre la sécurité de l’Etat ».
Un mandat d’arrêt international a été, par ailleurs, délivré à l’encontre de quatre individus ayant traité avec le premier groupe à partir de l’étranger.
Le 2ème groupe compte huit éléments qui, sur incitation du premier groupe, ont « déclenché volontairement des incendies ayant conduit à la mort de deux personnes, outre la destruction de biens publics et privés », accusations retenues contre eux par le parquet de Cherchell.
Chenoufi a souligné, en outre, que la police judiciaire a pu confirmer, grâce aux enquêtes réalisées, « la complicité mutuelle de ces deux groupes ».
Quant au 3ème groupe mis en cause dans cette affaire, il est composé de cinq éléments impliqués dans le « déclenchement volontaire » de feux dans « leurs propres habitations », en vue de l’ »obtention d’aides de la part de l’Etat », a relevé Me Kamel Chenoufi, signalant que le parquet les a inculpé pour « actes de sabotage et déclenchement volontaire d’incendies ».
Le 4ème groupe arrêté, composé de trois individus, était occupé à inciter les citoyens à observer des rassemblements, en diffusant de fausses informations sur les réseaux sociaux, dans le but de « troubler l’ordre public et la tranquillité des citoyens ».
Ils ont été inculpés pour « incitation à des regroupements et appel des citoyens à créer l’anarchie devant les administrations publiques ».
Les enquêtes ont été réalisées avec la contribution des brigades de la gendarmerie nationale de Gouraya et de Cherchell, le service de la police judiciaire de la sûreté de wilaya de Tipasa et la brigade mobile de la police judiciaire de Gouraya, au moment ou les instructions judiciaires se poursuivent toujours, « dans le secret total, afin de préserver le secret de l’enquête », a indiqué Chenoufi.
A noter que les services de la gendarmerie nationale avaient arrêté, dans le cadre de deux affaires distinctes, trois individus suspectés d’être impliqués dans le déclenchement de feux de forêts à Menaceur et Sidi Amar dans la nuit du 9 au 10 novembre courant, avant leur présentation devant le parquet de Cherchell, qui a placé l’un d’eux en détention provisoire et deux autres sous contrôle judiciaire.
Pour rappel, des incendies de forêts avaient été déclarés dans la nuit du 6 au 7 novembre courant à Tipasa, au même titre que 10 autres wilayas du pays, causant la mort à deux personnes brûlées vives à Gouraya, en plus de dégâts occasionnés à 45 habitations, dont les familles sont devenues sinistrés, outre la perte de 500 ha de pin d’Alep et d’autres dégâts considérables dans le secteur agricole.
Cinq individus mis en détention préventive à Chlef
Le juge d’instruction près le tribunal de Ténès (Chlef) a ordonné mercredi soir la mise en détention préventive de 5 individus impliqués dans le déclenchement des feux de forêt de Oued Goussine dans la daira de Béni Haoua (Nord-est de la wilaya), a indiqué un communiqué émanant du tribunal repris par l’agence officielle APS.
« Afin d’éviter la propagation de fausses informations sur les feux de forêt qui se sont déclenchés dan la commune de Oued Goussine dans la daira de Béni Haoua et après un constat technique du lieu de la première étincelle, il s’avère qu’il s’agissait d’un acte criminel délibéré », a précisé le communiqué, ajoutant que les services de la Gendarmerie nationale ont diligenté une enquête préliminaire pour identifier les auteurs.
« L’enquête préliminaire menée par la Gendarmerie nationale a donné lieu à l’arrestation de 05 mis en cause âgés de 35 à 53 ans, impliqués dans la mise à feu des forêts de la commune de Oued Goussine », a fait savoir le tribunal de Ténès dans son communiqué, ajoutant que « les mis en cause ont été présentés mercredi devant le procureur pour incendie volontaire des forêts de l’Etat, incendie volontaire des biens d’autrui, incendie volontaire des champs et des récoltes en bottes d’autrui et atteinte à la propriété foncière d’autrui ».
A rappeler que plusieurs incendies s’étaient déclaré le 6 novembre courant dans les forêts de Oued Goussine ayant atteint le périmètre extérieur des forêts en arrivant aux habitations et aux fermes agricoles causant des pertes matérielles considérables et la destruction de 310 hectares de végétation.