Le Docteur Mohamed Bekat Berkani, membre de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) et membre du Comité scientifique chargé du suivi de la pandémie du coronavirus (Covid-19) en Algérie, a estimé, ce jeudi, que « ce n’est pas le moment de reprendre une vie normale ».
Amené à s’exprimer sur le rebond des cas de coronavirus en Algérie qui a enregistré selon le dernier bilan 320 nouvelles contaminations en 24 heures, Dr Bekkat Berkani a indiqué sur les ondes de la radio Chaîne III : « Il est clair que sur le plan de la situation nous sommes sur une tendance haussière. Après une certaine stabilisation, tous les jours, nous avons une augmentation des personnes diagnostiquées, parce qu’il y a des personnes qui passent à travers l’émaille du filet et il est clair que le RT-PCR n’est pas à la portée de tout le monde, c’est-à-dire, du diagnostic véritable du Covid-19 »
« On ne peut pas appeler cette tendance haussière, une deuxième vague »
Pour Dr Bekkat Berkani : « On ne peut pas appeler cette tendance haussière, une deuxième vague ». Selon lui : « on peut l’appeler une augmentation des cas. Une vague, c’est ce qui se passe dans les pays adjacents, dans les pays européens…etc. » « ça c’est un signe d’alarme lequel nous devrons prendre en compte. Il y a une relation de cause à effet par rapport à cette situation. Vous avez des algériens, confortés probablement par les chiffres baissiers des mois derniers, ont eu tendance à laisser tomber les gestes barrières », a déploré le membre du Comité scientifique qui a estimé que « c’est une erreur fondamentale ».
Dr Bekkat Berkani a appelé les citoyens à « reprendre sérieusement le port du masque, la distanciation physique ». « Nous avons parlé de cela à maintes reprises, et il est temps de revenir aux fondamentaux », a-t-il dit, en ajoutant : « ce genre de réflexes (gestes barrières), pourra nous épargner le statu quo ante que nous avons connu dans les confinements. »
« Le reconfinement, c’est quelque chose de très difficile économiquement, psychologiquement, socialement… Vous avez vu des pays européens qui sont en train de reconfiner parce qu’ils sont dans une situation catastrophique. Si nous voulons que notre pays, qui a pris des décisions courageuses depuis le début, à travers une bonne gouvernance des autorités, arrêter tout flux venant de l’étranger, nous avons vécu en autarcie, nous avons su maîtriser un petit peu l’épidémie. Il ne faut pas que nous gâchions cet acquis. Le reconfinement peut être, d’après les décisions du gouvernement récentes, de façon localisée, c’est-à-dire, il faut agir en fonction des clusters. S’il y a une région où il y a une augmentation exponentielle du nombre, à ce moment-là, les autorités locales ont cette responsabilité de reconfiner ».
« La responsabilité a été donnée aux walis de prendre des décisions locales », a rappelé Dr Bekkat Berkani, qui a précisé que « maintenant, le virus est devenu communautaire, ça veut dire qu’il est parmi nous ». « Il y a des régions où il y a une forte contagiosité et c’est connu. En particulier les régions du nord, les grandes villes. C’est aux walis de prendre des dispositions je dirai préventives et parmi elles, l’arme suprême qui est le confinement. Il faut absolument réagir », a-t-il encore expliqué.
« Les algériens ont soif de reprendre une vie normale. Ce n’est pas le moment », a déclaré, Dr Bekkat Berkani. « Parce que, les clusters sont familiaux. Toute forme d’infection c’est en allant voir le papa, le grand-père, la grande tante. En faisant ces repas, ce n’est pas le moment. Vous mettez en danger la vie de ces personnes et votre vie en danger », a indiqué le membre du Comité scientifique. « Nous devons nous astreindre à une certaine discipline qui a prévalu, sinon, l’arme suprême et c’est une épée de Damoclès. Nous avons mal vécu le confinement. Les algériens doivent apprendre à tempérer un petit peu leur soif de normalité et de revenir à une vie normale, parce que la situation est grave, elle d’ailleurs, mondialement grave », a-t-il prévenu.
Dr Bekkat Berkani a appelé les autorités et les services de sécurité à appliquer la loi contre ceux qu enfreignent les mesures d’interdiction des regroupements notamment l’organisation des mariages alors que les salles des fêtes sont fermées…etc.
Référendum : Le protocole sanitaire garantit véritablement la sécurité des électeurs
Dr Bekkat Berkani s’est, par ailleurs, exprimé sur le protocole sanitaire spécial, pour la tenue du rendez-vous référendaire sur le projet de révision de la Constitution prévu le premier novembre prochain.
Il a assuré que ce protocole « garantit véritablement la sécurité des électeurs et des membres d’encadrement de l’opération électorale pendant ».
Selon Dr Bekkat Berkani, ce protocole sanitaire a été étudié dans les moindres détails, en précisant qu’il est « complémentaire sur tous ses angles ».
« Il prévoit toutes les étapes des opérations du vote afin de garantir l’intégrité et la santé des votants et des personnes qui sont dans les bureaux de vote. Cela va de l’opération du scrutin jusqu’à l’opération du dépouillement. Bien entendu, c’est quelque chose d’exhaustif, ou ce qu’on appelle dans les bureaux de vote »une marche en avant de l’individu ». Il y a des détails qui sont très précis, concernant les opérations de désinfection, le port obligatoire du masque, la fourniture du masque, la désinfection des stylos…etc. C’est un projet qui est complet sous toutes ses formes et qui a été exposé à l’ensemble des représentants de l’ANIE au niveau des wilayas avec des simulations », a-t-il expliqué.
« Je peux me permettre de vous dire, nous avons complété et ne laissé aucune faille », a ajouté le membre de l’ANIE.
Il a indiqué que les pouvoirs publics veilleront à la stricte application de ses mesures , outre la désinfection des véhicules, des bureaux de vote itinérants et les urnes.
Pour lui, le « risque zéro n’existe pas », mais « nous ne sommes arrangé pour avoir le maximum d’assurance pour qu’il n y’ait pas de circulation du virus et que les bureaux de vote ne soient pas des clusters », a-t-il dit.
Selon Dr Bekkat Berkani, dans les bureaux de vote, le rideau de l’isoloir a été supprimé mais en tournant l’isoloir vers la paroi afin de garantir le secret de vote et éviter la manipulation du rideau par tout le monde. S’agissant des personnes qui traînaient dans les bureaux de vote, le membre de l’ANIE a indiqué que cela est absolument interdit lors du référendum du 1er novembre qui est organisé en cette crise sanitaire du coronavirus. « Un personne doit faire rapidement son devoir électoral et sortir tout de suite du bureau de vote », a-t-il dit.