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Achat des postes de députés : La légitimité de l’APN plus que jamais remise en cause

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La question de la dissolution de l’Assemblée populaire nationale (APN) est posée et sa légitimité est plus que jamais remise en cause, notamment après les révélations de l’ex-député FLN, Baha Eddine Tliba sur le commerce des candidatures à la députation lors des législatives de 2017.  Des révélations qui ont levé le voile sur la corruption politique. Plusieurs partis ont appelé à la dissolution de cette assemblée, alors que le le RND s’est prononcé contre la dissolution des Assemblées élues.

Baha Eddine Tliba et Skander, fils de l’ex-SG du FLN, Djamel Ould Abbes, lors du procès qui s’est ouvert mercredi 2 août avec la comparution de plusieurs autres prévenus, ont fait des aveux sur la corruption liée à la vente de postes de député à coups de milliards de centimes lors des législatives de 2017.

Parmi les révélations qui ont scandalisé et outré la classe politique et de la société civile, la vente de places dans les listes des dernières législatives à 7 milliards de centimes, a avoué devant le juge du tribunal de Sidi Mhamed Baha Eddine Tliba. Alors que Djamel Ould Abbés, appelé à la barre en tant que témoin, a révélé que les listes ont été élaborées par Abdelmalek Sellal, Noureddine Bedoui et Tayeb Louh.

FFS, RCD, PT, MSP et El Adala appellent à dissoudre l’APN

Après les révélations lors du procès de Tliba sur le traficotage électoral, plusieurs partis ont appelé à la dissolution de l’APN qu’ils qualifient de « chambre d’enregistrement » et issue d’une fraude généralisée et du mélange de l’argent sale avec le politique.

Ainsi, le membre de l’Instance Présidentielle du FFS, Hakim Belahcel a estimé que « ce qu’a révélé Tliba confirme et atteste fortement ce qu’a toujours dénoncé le FFS depuis des années, c’est-à-dire le caractère illégitime et factice de ces deux Chambres ».

De son côté, le porte-parole du RCD, Athmane Mazouz a indiqué : « Ceci n’est pas nouveau et nous l’avons dénoncé à maintes reprises. Ces pratiques ne peuvent avoir de solutions qu’à travers une justice indépendante et libre. Et ce n’est pas avec une justice soumise et aux ordres que nous pouvons espérer des enquêtes pour confirmer tout un système frauduleux sur lequel est construit tout l’édifice institutionnel du pays ».

Le Parti des Travailleurs (PT) a souligné que « les listes, le classement dans les listes électorales se monnayaient à coups de milliards sous le regard et la complicité de responsables à tous les niveaux. Du chef du gouvernement aux chefs de daïra, en passant par des ministres et des walis, mais aussi des magistrats… ». Mais qui peut nier que ce qui a été révélé lors de ce procès n’est que la partie émergée de l’iceberg ? Qui peut croire que la fraude électorale et l’usage de l’argent sale n’ont concerné que les législatives de 1997 ? s’interroge le PT, avant de répondre par la négation.

Soulignant que le procès Tliba pose plusieurs questions sur les pratiques du système, mais aussi sur le fait que toutes les institutions de l’Etat sont gangrenées par la corruption, le parti de Louisa Hanoune a indiqué : « Dans cette affaire, faut-il oublier le rôle joué par les magistrats et les walis, qui fabriquaient les résultats des différentes élections locales et nationales. En l’absence d’un changement véritable, de la démocratie, de la justice, de la liberté de presse… il n’y a aucune chance d’éviter que ce phénomène de décomposition politique, qui s’est installé depuis des décennies, se perpétue ».  Le PT s’est dit persuadé de l’impossibilité de toute réforme ou reconstruction démocratique dans le cadre du maintien du système.

Quant aux députés islamistes, ils estiment que la dissolution de l’APN s’impose, car cette institution fait partie de la crise et ne peut, donc, faire partie de la solution.

Cité par Le Soir d’Algérie, Said Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) a estimé que « la sortie de Tliba implique la dissolution de l’APN ». Il pense que cette question est déjà dans l’agenda du pouvoir, reste à savoir que le timing de son application.

Le RND s’oppose à la dissolution des Assemblées élues

Malgré les révélations sur la vente des postes de députés, le RND s’est prononcé contre la dissolution des Assemblées élues. « Nous sommes contre la dissolution des Assemblées, car cette option s’apparente à une période de transition déguisée », a déclaré le parti dirigé par Tayeb Zitouni, en estimant que cette période de transition n’est pas envisageable au moment où l’Algérie a élu démocratiquement son président.

« En plus, le Président n’a à aucun moment évoqué le dissolution des Assemblées », a ajouté Tayeb Zitouni. Selon lui, son parti adhère à l’organisation d’élections anticipées, au cours desquelles « le RND, qui gère plus de 400 APC et 12 APW et dispose de plus de 132 parlementaires, va créer la surprise ! »

 
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