L’ex-directeur général de la sûreté nationale (DGSN) Abdelghani Hamel a comparu mercredi en appel, devant la chambre pénale près la cour d’Alger, avec 18 autres prévenus et 13 sociétés, rapporte ce jeudi le journal El Watan qui précise qu’ils sont tous poursuivis « corruption, blanchiment d’argent, trafic d’influence, incitation d’agents publics pour l’obtention d’indus avantages, dilapidation de deniers publics et abus de fonction ».
Selon la même source, lors de ce procès en appel, Abdelghani Hamel a porté des accusations contre l’ancien commandant de la gendarmerie nationale, le général Beleksir. Selon ses propos, c’est Beleksir et ses éléments qui sont derrière ce qu’il a qualifié de « cabale » contre lui.
« M. le président (le juge, ndlr), avant que vous ne posiez les questions, je tiens à vous expliquer toute cette affaire. Lorsque l’enquête a démarré, ils ont fouiné dans les 48 wilayas pour m’impliquer, mais en vain. Ils ont embarqué mes enfants », a-t-il dit au juge.
« C’est Beleksir et ses éléments qui sont derrière cette cabale. Pourquoi ? Je vais vous dire ce que je n’ai pas osé dire…Parce que la Présidence m’a demandé de faire une enquête sur son fils qui devait se marier avec la fille du frère du Président. On lui a dit que la Présidence a ouvert une enquête sur ses enfants à Annaba, il l’a très mal pris », a soutenu Abdelghani Hamel.
Après s’être exprimé longuement sur a carrière au sein de l’armée et à la tête de la police, Hamel a indiqué : » (…) A mon époque, la Sûreté nationale était une référence en matière de lutte contre la cybercriminalité, de la criminalité et la corruption, mais aussi en gestion démocratique de la foule (…) ». Et d’ajouter : « (…) Ce que les terroristes n’ont pas pu faire, Beleksir et ses éléments l’ont fait. Je suis en train de périr en prison avec mes enfants. »
Au sujet des biens qu’il a acquis et les dossiers en lien avec le blanchiment d’argent, le juge a demandé à Hamel ce qu’il a à dire sur les griefs de blanchiment d’argent et de lui expliquer l’origine de tous ces fonds avec lesquels il a acquis des biens. Hamel fait mine de ne rien comprendre, mais précise qu’il n’a «aucun bien sans traçabilité». Le magistrat énonce les biens en question en commençant par un terrain de 111 m2, puis d’un F4 à Alger, Hydra (Alger) qui appartenait à la Sûreté nationale, ensuite, Puis un terrain à Staouéli, une villa à Douaouda, une maison à Bir El Djir (Oran), une autre à Sabra, un terrain à Birkhadem, un autre à Es Senia (Oran)…etc.
L’ex-DGSN en prison a, à chaque fois, il explique qu’il a acquis ces biens dans un cadre légal. Pour ce qui est l’appartement F4 à Hydra, Hamel a expliqué qu' »il ne faisait pas partie du parc de la DGSN. Il était affecté pour exploitation à la police ».
Pour rappel, Abdelghani Hamel a été condamné à de lourdes peines de prison ferme dans plusieurs affaires de corruptions. En avril dernier, le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a prononcé une peine de quinze (15) ans de prison ferme contre l’ancien DGSN et une amende de 8 millions de dinars, au terme de plusieurs jours de procès pour des accusations en lien avec des affaires de corruption, notamment « blanchiment d’argent, enrichissement illicite, trafic d’influence et obtention d’assiettes foncières par des moyens illicites ».
Début juin dernier, Abdelghani Hamel a été jugé au tribunal de Boumerdes dans l’affaire l’attribution, en 2016, d’une parcelle agricole de 14 445 m2 à Chafik Hamel, fils de l’ex-DGSN, Abdelghani Hamel, pour la construction d’une unité de production de médicaments à Magtaâ Kheira, wilaya de Tipasa. L’ex-DGSN) a été condamné à 12 ans de prison ferme et son fils Chafik à trois ans de prison ferme.
Fin juin, l’ex-DGSN, Abdelghani Hamel, et l’ancien chef de la sûreté d’Alger, Noureddine Berrachdi, ont été condamnés par le tribunal de Blida, à quatre (4) ans de prison ferme et à une amende de 100 000 dinars, rapportent plusieurs médias. Les deux mis en cause ont été poursuivis dans une affaire d' »abus de fonction ».