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Alger réagit au vote français sur l’accord de 1968

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L’Assemblée nationale française a voté, jeudi 30 octobre, un projet de résolution présenté par le Rassemblement national (RN), parti d’extrême droite, pour dénoncer l’accord franco-algérien de 1968 qui régit l’immigration algérienne en France. Le texte a été adopté à une voix près.

L’Algérie a réagi à ce sujet par la voix de son ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf. « Très sincèrement, j’ai beaucoup de respect pour l’Assemblée nationale française, mais lorsque j’ai vu ce vote, la première pensée qui m’est venue à l’esprit : c’est la course à l’échalote qui se poursuit », a-t-il déclaré dans entretien accordé ce dimanche 2 novembre à la chaîne AL24 News.

« Course à l’échalote »

Le chef de la diplomatie algérienne a dit ressentir une « tristesse » de voir un pays « aussi grand que la France » faire de l’histoire d’un autre pays, « indépendant et souverain, l’objet d’une compétition électorale anticipée en France ». Selon lui, il s’agit avant tout d’une question « franco-française, entre l’Assemblée nationale et le gouvernement français ». Il a souligné que « c’est une affaire intérieure qui ne nous concerne pas pour le moment ».

Ahmed Attaf a précisé que la position de l’Algérie pourrait évoluer si la question prenait une tournure officielle entre les deux gouvernements. « Elle pourrait nous concerner si ça devient une affaire de gouvernement à gouvernement parce que l’accord de 1968 est un accord intergouvernemental, un accord international », a-t-il expliqué. Il a ajouté que le gouvernement français « n’a rien dit à l’Algérie sur ce sujet ». « Donc, sur le fond, nous ne réagissons pas (…) Au plan gouvernemental, nous n’avons rien vu venir, et nous espérons ne rien voir venir », a-t-il indiqué.

« Connaissance très biaisée »

Le ministre a également tenu à clarifier certains propos entendus en France. D’après lui, plusieurs responsables et médias ont une « connaissance très biaisée » de l’accord de 1968. « Cet accord n’a jamais été libéral pour favoriser l’immigration algérienne, bien au contraire. Il est venu établir des restrictions par rapport au régime établi par les Accords d’Évian », a-t-il rappelé, qualifiant ce texte d’« accord historique restrictif ».

Ahmed Attaf a enfin réagi à un rapport de deux députés français affirmant que cet accord coûterait deux milliards d’euros par an à la France. « On attribue beaucoup de choses. J’ai entendu récemment qu’il coûtait à la France deux milliards d’euros, ce qui m’a rappelé l’aide au développement, ce qui n’a rien à voir avec la réalité. C’est totalement infondé. Ce sont des chiffres fantaisistes », a-t-il dit.

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