L’Office national des statistiques (ONS) a publié son rapport intitulé « Comptes nationaux trimestriels – 1er trimestre 2025 ». Il y dresse un bilan de la conjoncture économique en Algérie durant les trois premiers mois de l’année.
Le document met en avant une croissance économique de 4,5 %, soutenue par la demande intérieure et plusieurs secteurs hors-hydrocarbures. En parallèle, le secteur des hydrocarbures a enregistré une baisse de 2,8%, accompagnée d’une diminution des exportations de 3,8% et d’une forte hausse des importations de 24%.
« La forte accélération des importations au premier trimestre 2025 (+24,0%) résulte essentiellement de la hausse des importations de biens (+26,3%). À titre de comparaison, ces dernières avaient progressé de 14,0% un an plus tôt. Les importations de services ont également augmenté, mais de manière plus modérée, avec une croissance de 5,0% contre 4,1% au premier trimestre 2024 », note l’ONS.
Et d’ajouter : « Le commerce extérieur a été marqué par une contraction globale des exportations de biens et services (–3,8%), un recul nettement plus prononcé que celui du premier trimestre 2024 (–0,8 %) ». L’Office explique que « la baisse s’explique notamment par le repli des exportations d’hydrocarbures (–2,9%) et la forte baisse des exportations des autres biens (-13,4%) », tout en précisant que « seules les exportations de services affichent une performance positive, avec une hausse de 2,8%, inversant la tendance négative de 2024 (-3,8%). »
La croissance économique a atteint 4,5%
L’économie nationale a progressé de 4,5 % entre janvier et mars 2025. Selon l’ONS, « au premier trimestre 2025, la croissance économique a atteint 4,5%, contre 4,2% à la même période en 2024. Cette hausse reflète une amélioration sensible de la performance de l’économie algérienne par rapport à l’année précédente. Le PIB hors hydrocarbures affiche une croissance de 5,7% au premier trimestre 2025, en nette accélération par rapport au 4,3% enregistré un an auparavant. Cette évolution traduit une diversification progressive de l’économie algérienne, au-delà du secteur des hydrocarbures ».
Certains secteurs ont contribué à cette évolution. « La dynamique de croissance observée s’explique en grande partie par les performances soutenues de certains secteurs clés : l’agriculture (+6,1%), les industries alimentaires et du tabac (+5,6%), les industries du cuir et de la chaussure (+15,4%), le commerce (+8,9%) et les transports et communications (+8,3%) », détaille l’ONS.
La demande intérieure a aussi été un facteur important. « La demande intérieure a affiché une hausse significative de 10,4% au premier trimestre 2025, contre 7,5% à la même période de l’année précédente. Cette évolution traduit un renforcement marqué des composantes principales de la demande, en particulier la consommation finale et l’investissement. Cette hausse est largement imputable à la progression de la formation brute de capital fixe, qui a augmenté de 13,9%, ainsi qu’à l’amélioration de la consommation finale des ménages, qui s’est établie à 4,7%, contre 4,2% un an auparavant », indique l’ONS.
Le PIB en valeur nominale s’est élevé à « 10 047,4 milliards de dinars au premier trimestre 2025 (77 milliards de dollars de change de 130 dinars pour un dollar, ndlr), en hausse de 8,0% par rapport aux 9 303,8 milliards de dinars enregistrés durant le même trimestre de 2024″. Cette évolution s’accompagne d’une « augmentation du niveau général des prix de 3,3%, en recul par rapport au taux de 4,3% observé l’année précédente. »
Le secteur des hydrocarbures en baisse de 2,8%
Le rapport précise que « la valeur ajoutée du secteur agricole a progressé de 6,1% au premier trimestre 2025, traduisant une amélioration sensible par rapport à la hausse de 3,1% enregistrée à la même période en 2024. Cette dynamique positive résulte, en grande partie, de la bonne campagne céréalière et de la consolidation des filières agricoles à forte valeur ajoutée. »
En revanche, « le secteur des hydrocarbures a connu une baisse de 2,8%, contrastant avec la hausse modérée de 0,2% enregistrée l’année précédente ». L’ONS ajoute : « la valeur ajoutée issue de l’extraction des hydrocarbures a enregistré une diminution de 1,5%, poursuivant la tendance baissière (-1,1% en 2024). Les activités de raffinage et de cokéfaction ont également contribué négativement à cette évolution, avec une baisse de 5,5% après avoir connu une hausse notable de 4,4% au premier trimestre 2024 ». En valeur nominale, « la valeur du secteur s’est établie à 1429,7 milliards de DA (10,99 milliards de dollars) au premier trimestre 2025, contre 1465,0 milliards de DA (11,26 milliards de dollars) à la même période de l’année précédente, soit un recul de 2,4%. »
Dans l’industrie, la valeur ajoutée a progressé de 5,5 %, portée par plusieurs branches. L’ONS explique : « Parmi les secteurs les plus performants figurent l’industrie alimentaire et du tabac (+5,6%), l’industrie du cuir et de la chaussure (+15,4%), l’industrie des produits minéraux non métalliques (+9,9%), l’industrie textile, de l’habillement et des fourrures (+5,9%), ainsi que les autres industries manufacturières, qui ont connu une hausse notable de 14,4% ». Cependant, certains segments ont reculé, notamment « la fabrication de machines de bureau et de matériel informatique », en baisse de 0,6 %.
Le secteur de l’électricité et du gaz a connu « une progression de 4,3% au premier trimestre 2025, contre une croissance de 5,4% une année auparavant ». Celui de la construction affiche également une progression, avec « une hausse de 3,1% au premier trimestre 2025, légèrement en deçà de la croissance de 3,3% observée à la même période en 2024. » La valeur nominale dans ce secteur est passée de 1 182,0 à 1 290,3 milliards de dinars, soit une augmentation de 9,2 %.
Enfin, « le secteur des services a enregistré une croissance de 5,3%, en nette amélioration par rapport à la progression de 4,0% enregistrée à la même période en 2024 ». Les hausses les plus marquées ont concerné « le commerce (+8,9%), les transports et communications (+8,3%) ainsi que dans les hôtels et restaurants (+7,1%). »
La demande intérieure a enregistré une croissance de 10,4%
« La demande intérieure a enregistré une croissance de 10,4% au premier trimestre 2025, contre 7,5% à la même période en 2024 », indique l’ONS, qui précise que « la dépense de consommation finale totale a augmenté de 3,6% au premier trimestre 2025, légèrement en retrait par rapport à la croissance de 3,8% affichée au premier trimestre 2024. » « La consommation finale des ménages a progressé de 4,7%, marquant une légère amélioration par rapport à la hausse de 4,2% enregistrée à la même période de l’année précédente », alors que « la consommation finale des administrations publiques, en revanche, a connu un ralentissement, avec une hausse de 0,8%, contre 3,0% au premier trimestre 2024. »
La formation brute de capital fixe (FBCF) a connu une hausse significative. En volume, elle a augmenté de « 13,9% en volume au premier trimestre 2025, contre 10,9% au cours de la même période en 2024. » En valeur nominale, la FBCF a atteint « 3 915,4 milliards de dinars, contre 3 316,0 milliards de dinars une année auparavant, soit une augmentation significative de 18,1 % », conclut l’ONS.
