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Dialogue national, économie, mémoire : les déclarations du président Tebboune lors de son discours devant le Parlement

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Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a prononcé, ce dimanche 29 décembre 2024, un discours à la nation devant les deux chambres du Parlement au Palais des Nations (Club des Pins, Alger).

A cette occasion, Le président Tebboune a affirmé qu’il s’honorait de s’adresser au peuple algérien et à l’opinion publique nationale à travers ses représentants dans les deux chambres du Parlement, soulignant que cet engagement traduisait la volonté politique sur laquelle repose une nouvelle approche de gestion de la chose publique pour la consécration des principes de la bonne gouvernance.

Selon lui, ce discours se veut « un engagement qui traduit la volonté politique sur laquelle repose une nouvelle approche de gestion de la chose publique pour la consécration des principes de la bonne gouvernance ». « Cette tradition institutionnelle ravive et renforce le fait d’être au service de l’opinion publique, des citoyens et de la patrie et illustre la place du pouvoir législatif ainsi que le rôle des parlementaires qui portent les espoirs et les préoccupations des citoyennes et des citoyens », a-t-il ajouté.

Le dialogue national sera à la hauteur des enjeux internes

Le président Tebboune a également abordé le dialogue national prévu conformément à ses engagements sera à la hauteur des enjeux internes et renforcera les droits fondamentaux. A ce propos, il a précisé que « la prochaine étape verra le lancement du dialogue politique auquel je me suis engagé, et qui sera à la hauteur des enjeux internes ».

Il a souhaité que ce dialogue national soit « profond et inclusif et non purement discursif », soulignant qu’il « renforcera les droits fondamentaux à travers les lois consacrées par la Constitution et la loi organique relative aux partis politiques et aux associations ». « J’ai promis à la classe politique d’ouvrir un dialogue pour renforcer le front intérieur et cela se fera de manière organisée », a-t-il dit.

Le chef de l’Etat a indiqué que l’Etat ne cessera de lutter de toutes ses forces contre la corruption. « Nous ne cesserons de lutter de toutes nos forces contre la corruption », a-t-il déclaré, et d’ajouter : « Nous avons opéré des changements dans le domaine de la justice afin de rétablir la confiance des citoyens en l’Etat, de consacrer le principe de séparation entre argent et politique et de lutter contre la corruption ». Il a également annoncé « la révision prochaine des lois sur les collectivités locales pour rebâtir l’Etat de droit et la démocratie véritable ».

Le président Tebboune a également réaffirmé sa détermination à poursuivre la consolidation des acquis réalisés pour préserver la dignité des citoyens et améliorer leur cadre de vie. « Je suis très heureux de me retrouver aujourd’hui parmi vous en cette auguste assemblée parlementaire pour m’adresser au peuple algérien et à l’opinion publique nationale à travers ses représentants dans les deux chambres du Parlement, partant de la volonté politique sur laquelle repose notre nouvelle approche de gestion de la chose publique », a-t-il dit, et d’ajouter : « Cette tradition institutionnelle illustre la place du pouvoir législatif et le rôle du Parlement », dont les membres « vivent la situation de près dans les wilayas et portent les espoirs et les préoccupations des citoyennes et des citoyens ».

Après avoir rappelé que cette rencontre intervient au cours des premiers mois de son second mandat présidentiel, le président Tebboune a réaffirmé sa détermination à « poursuivre la consolidation des acquis réalisés pour préserver la dignité des citoyens et améliorer leur cadre de vie » et à « mettre en œuvre les programmes destinés au développement socioéconomique durable ». « Ce mandat verra également le lancement du dialogue politique auquel je me suis engagé lors de mon discours d’investiture (prestation de serment) le 17 septembre dernier », a-t-il poursuivi. « L’Algérie d’aujourd’hui continue d’avancer à pas sûrs », « l’Algérie d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier », a-t-il soutenu.

Le chef de l’Etat a invité la communauté algérienne établie à l’étranger à investir dans le pays vu les facilitations qu’offre la nouvelle loi sur l’investissement qui a consacré, pour la première fois, la stabilité législative dans ce domaine. « J’invite les Algériens établis à l’étranger à investir dans leur pays », a-t-il dit. « Investissez dans votre pays et combattez ceux qui le combattent, la loi sur l’investissement ne changera pas avant dix ans », a-t-il ajouté.

« Tous les indicateurs économiques et financiers de l’Algérie sont au vert »

Au volet économique, il a indiqué que « tous les indicateurs économiques et financiers de l’Algérie sont au vert comme le reconnaissent les institutions internationales », soutenant que ces indicateurs « montrent que nous sommes en bonne voie pour rejoindre, d’ici quelques mois, les pays émergents ». Il a expliqué que le nouveau modèle économique adopté par l’Algérie « commence à porter ses fruits », tel qu’il ressort des rapports positifs de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et des autres institutions internationales.

Il a précisé que « le nouveau modèle économique commence à porter ses fruits selon les statistiques positives de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et des autres institutions internationales », soulignant que « le développement économique se réalise à travers un nouveau modèle de développement fondé sur la diversification de l’économie et la libération de l’initiative ». Et d’ajouter que cette performance économique positive enregistrée par l’Algérie « repose sur les petites et moyennes entreprises et les start-up ».

« Nous avons lancé des mégaprojets et nous sommes en phase d’exploiter pleinement nos richesses, pour la première fois depuis l’indépendance », a-t-il poursuivi. Après avoir rappelé l’existence de mines ayant vocation à être exploitées pour générer de la richesse et des emplois, il a indiqué que « la ligne ferroviaire qui ira jusqu’à la wilaya de Tamanrasset nous aidera à exploiter des ressources minières très importantes », faisant savoir que le Port d’Oran « recevra les premières cargaisons de fer de Gara Djebilet en 2026 ».

S’agissant du dossier énergétique, il a fait observer que « l’Algérie a réalisé l’autosuffisance en électricité et dispose d’un excédent de 12.000 mégawatts pour l’exportation », rappelant que « l’Algérie importait de l’essence jusqu’en 2021, mais aujourd’hui elle la produit sous toutes ses formes avec une main d’œuvre algérienne ».

Pour ce qui concerne l’agriculture, il a indiqué que « notre agriculture a atteint une production de 37 milliards de dollars », expliquant qu’« après le blé dur, notre objectif est d’atteindre l’autosuffisance en blé tendre ».

« Rassurez-vous, nous avons mis le doigt sur la plaie en matière d’industrie, après une déshérence industrielle qui a relégué le secteur au taux de 3% du PIB », a-t-il dit concernant le volet industriel. Il a rappelé avoir enjoint aux walis de créer des zones d’activités au profit des artisans dans les régions enclavées, car « il s’agit d’un droit qu’il nous incombe de satisfaire au profit des jeunes de ces régions ».

Au volet social, le président Tebboune est revenu sur la question de la distribution de logements, qu’il a considérée comme « une question de dignité pour le citoyen, et non un gaspillage d’argent comme le prétendent certains détracteurs », soulignant que « le logement n’est plus un fardeau pour l’Etat, car les projets sont construits avec des matériaux purement algériens, contrairement au passé où nous devions les importer ».

Et d’ajouter : « Ils ont prédit une explosion en Algérie en raison de notre politique du logement puis à cause de la baisse des réserves des barrages, face à quoi l’Algérie a répondu par la consolidation de ladite politique, ainsi que par des projets d’envergure en matière de dessalement de l’eau de mer ». « Ils espéraient notre chute devant le Fonds monétaire international lorsque nous avons recruté des enseignants et exonéré d’impôts les petits salaires. Pourtant, l’Algérie se porte toujours bien », a-t-il lancé. S’agissant du pouvoir d’achat, il a indiqué qu’il sera augmenté de 53% au cours de ce mandat, d’autant que « nous prévoyons une hausse des revenus de l’Algérie grâce à l’accélération de la dynamique de production ».

Le président Tebboune évoque pour la première fois l’affaire Boualem Sansal

Le président Tebboune a également évoqué pour la première fois l’affaire de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal sans le citer. Ce dernier est emprisonné en Algérie depuis un mois et demi. Arrêté à la mi-novembre à l’aéroport d’Alger, Boualem Sansal a été inculpé d’atteinte à la sûreté de l’État et à l’intégrité du territoire national. Lors de son discours, Tebboune a qualifié Sansal d’« imposteur ».

En abordant les questions de mémoire et les relations avec la France, le chef de l’État a déclaré : « Vous envoyez un imposteur qui ne connaît pas son identité, ne connaît pas son père et vient dire que la moitié de l’Algérie appartient à un autre État ». Il s’agit de la première réaction à ce sujet au niveau le plus élevé de l’État. Jusqu’ici, seule la réaction du président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, avait été enregistrée.

En octobre dernier, Boualem Sansal avait affirmé dans un média français d’extrême-droite que l’ouest algérien appartenait historiquement au Maroc. Ces propos ont conduit à son arrestation à son retour en Algérie, le 16 novembre. Le 11 décembre, la chambre d’accusation de la Cour d’Alger a rejeté une demande de remise en liberté provisoire introduite par la défense de Boualem Sansal. Selon son avocat français, François Zimeray, l’écrivain, âgé de 75 ans et détenu à la prison de Koléa, a été transféré au pavillon carcéral de l’hôpital Mustapha-Bacha d’Alger en raison de son état de santé.

L’affaire Sansal a contribué à la détérioration des relations entre Alger et Paris, déjà tendues depuis la divulgation, le 31 juillet dernier, d’une lettre du président français Emmanuel Macron au roi du Maroc, Mohammed VI. Dans cette lettre, Macron reconnaissait la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Le jour même, l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris, Said Moussi, et n’a pas encore nommé de remplaçant. Depuis, les relations entre les deux pays restent au plus bas niveau.

S’adressant à ceux qui prétendent avoir laissé l’Algérie comme un paradis après leur départ, il a rappelé qu’« au lendemain de l’indépendance, 90% du peuple algérien était analphabète » et que « le général Bugeaud a exterminé les Algériens ». « La colonisation a laissé la désolation en Algérie », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Nous sommes les légitimes titulaires d’un droit imprescriptible et ils doivent reconnaître les tueries et les massacres perpétrés contre les Algériens ». « Ils se prétendent porteurs de civilisation tout en se vantant d’avoir pillé les crânes, les considérant comme des trophées », a-t-il poursuivi, leur demandant de nettoyer les sites qu’ils ont contaminés avec leurs essais nucléaires dans le sud algérien.

« La valeur de nos martyrs est bien plus précieuse que des milliards de dollars »

Dans son discours, le président Tebboune a longuement évoqué « l’histoire honorable de notre pays et la Mémoire nationale de la Nation algérienne ». « Je me considère comme fils de Chahid, le fils de Boubaghla, de Cheikh Amoud, du colonel Amirouche, de Mostefa Ben Boulaïd, du colonel Lotfi et de tous les Chouhada de l’Algérie. Nous ne renoncerons jamais à notre dignité et à celle de nos aïeux, Chouhada et Moudjahidine, et nous la préserverons ».

« Nous préservons notre Mémoire nationale et nous y attachons une grande importance », a-t-il poursuivi, rappelant que « lorsque le colonisateur a foulé le sol de l’Algérie, le peuple algérien était instruit et l’Algérie était un grenier de blé, mais la colonisation a commis massacre après massacre à travers tout le territoire de notre pays, n’apportant que destruction, ruine et extermination du peuple ».

Evoquant « le génocide commis contre le peuple algérien durant la période coloniale dans plusieurs régions telles que Zaatcha et Laghouat, les 45.000 martyrs des manifestations du 8 mai 1945, les autres massacres perpétrés, les enfumades, ainsi que les 500 crânes détenus par la France dont nous n’avons récupéré que 24 », il a affirmé que « la valeur de nos martyrs tombés durant la résistance et la glorieuse Révolution de libération est bien plus précieuse que des milliards de dollars. Je ne demande pas à l’ancien colonisateur de réparations matérielles mais bien la reconnaissance de ses crimes ».

Et d’ajouter que « l’ancien colonisateur est devenu par la suite une puissance nucléaire, mais il a laissé en Algérie des maladies résultant de ses essais nucléaires dont souffrent encore aujourd’hui nos compatriotes dans le Sud ». S’adressant à l’ancien colonisateur, le président Tebboune a déclaré : « Ne nous donnez pas d’argent, mais venez nettoyer les sites que vous avez contaminés ». Il a souligné, dans ce sens, que « le différend avec le colonisateur d’hier autour de la mémoire est sans arrière-pensée ». « Les Algériens ont un droit imprescriptible et ils exigent la reconnaissance des massacres commis par le colonisateur », a-t-il insisté. « Nous ne pouvons faire confiance à ceux qui renient le message des Chouhada et des Moudjahidine », a-t-il affirmé.

Il a, à cette occasion, tenu à exprimer sa reconnaissance à tous les responsables qui ont dirigé l’Algérie au lendemain de l’indépendance pour leur fidélité au message des Chouhada et aux principes de la Révolution du 1er Novembre 1954, notamment à travers l’instauration des fondements de l’Etat social. Il a réaffirmé, dans ce contexte, sa forte volonté de poursuivre les efforts d’édification et de consolidation des acquis réalisés, grâce à la confiance des Algériennes et des Algériens et à leur constante mobilisation au service de leur patrie.

Poursuite du soutien de l’Algérie aux causes palestinienne et sahraouie

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé, dimanche à Alger, la poursuite du soutien de l’Algérie aux causes justes dans le monde, notamment les causes palestinienne et sahraouie. « Nous continuerons à soutenir le peuple palestinien dans sa lutte pour le recouvrement de ses droits légitimes », a-t-il déclaré.

« Nous sommes avec la Palestine et avec tous les peuples opprimés dans le monde », a-t-il ajouté. « Depuis le début de son mandat en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, l’Algérie mène une bataille pour la cause palestinienne », a souligné le président de la République, assurant que « l’Algérie demeurera aux côtés de la Palestine jusqu’à l’établissement de son Etat indépendant avec El-Qods pour capitale ».

Le président de la République a également réaffirmé la position constante de l’Algérie à l’égard de la question du Sahara occidental, soulignant que cette position « ne changera pas tant que le peuple sahraoui n’aura pas exercé son droit à l’autodétermination ». Cette position « ne revêt aucune animosité envers une quelconque partie ou un Etat », a-t-il dit. Et de rappeler que la question du Sahara occidental est inscrite au niveau de l’ONU « en tant que question de décolonisation » et que « son dossier est soumis à la Commission onusienne de décolonisation ».

« L’idée d’autonomie est une idée française et non marocaine. Nous le savons depuis des décennies », a soutenu le président de la République. Et d’ajouter que les options de règlement qu’ils proposent sont « des choix entre le mal et le pire alors qu’il s’agit d’une question de décolonisation et d’autodétermination », réaffirmant le respect par l’Algérie de la légalité internationale et du droit international.

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