La portabilité téléphonique, qui permet aux utilisateurs de changer d’opérateur tout en conservant leur numéro de téléphone, est en voie de finalisation en Algérie.
Le président de l’Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques (ARCE), Mohamed El Hadi Hannachi, a abordé la question, lors de son passage à l’émission L’Invité du jour sur la chaîne 3, ce mardi 3 décembre.
A ce propos, M. Hannachi a indiqué que « toutes les étapes ont été franchies et les opérateurs se sont constitués en groupements et la plateforme a été mis en place. Il ne reste que certaine détails pour que l’opération soit menée à terme. Ce sera, peut-être dans quelques mois ».
Il a souligné que la portabilité incite les opérateurs à améliorer leurs services pour ne pas perdre de clients, car « il faudra 18 mois pour un opérateur pour qu’il puisse récupérer un client perdu ».
Pour rappel, le décret exécutif fixant les conditions et les modalités de la mise en œuvre de la portabilité des numéros de téléphone mobile a été publié au Journal officiel n° 38 daté du 20 mai 2021.
Le texte stipule que « les opérateurs de téléphonie mobile sont tenus de mettre en place la portabilité des numéros et de la garantir de façon permanente à l’ensemble de leurs abonnés prépayés et post-payés dans des conditions transparentes, objectives et non discriminatoires ». La même qualité de service doit être réservé pour les appels vers un numéro porté et les appels vers un numéro non porté.
Par ailleurs, le président de l’ARCE a annoncé que la portabilité sur les numéros d’urgence sera bientôt effective. « Désormais, un client pourra émettre un appel d’urgence à partir de n’importe quel lieu qui n’est pas couvert par son opérateur », a-t-il précisé.
Revenant sur les sanctions infligées aux trois opérateurs de téléphonie mobile (Djezzy, Mobilis et Ooredoo) en Algérie, M. Hannachi a expliqué que ces sanctions, qui s’élèvent à plus d’un milliard de dinars, concernent des manquements dans la qualité des services 3G et 4G, constatés à la suite d’une opération de contrôle menée entre 2022 et 2024.
Il a indiqué que « cette opération vise à assurer une meilleure qualité de service à travers le respect de leurs obligations contractuelles ». L’objectif principal, selon lui, est de protéger les droits des consommateurs tout en encourageant les opérateurs à améliorer leurs prestations.
Les sanctions, a-t-il précisé, ne concernent pas la 2G, mais uniquement la 3G et la 4G, sur la base des indicateurs définis dans le cahier des charges.
« Ces sanctions ne sont pas une finalité pour l’ARCE. L’objectif est d’amener les trois opérateurs à être au rendez-vous en termes de respect de engagements vis-à-vis de leurs clients », a-t-il affirmé, ajoutant que les opérateurs ont un délai de 30 jours pour se conformer en cas de manquement.
Concernant la liste des équipements sensibles, définie par l’arrêté interministériel du 13 octobre 2024, M. Hannachi a expliqué que « cette liste vient expurger les équipements qui ne font plus partie des équipements sensibles », facilitant ainsi leur acquisition et exploitation.
Il a également évoqué un programme visant à améliorer la couverture télécom dans 1 400 localités classées zones d’ombre. Ce projet, réparti entre deux opérateurs et s’étalant sur trois ans, est en bonne voie.
Enfin, sur la question de la protection des enfants, M. Hannachi a rappelé que « l’ARCE a rôle majeur dans le contrôle parental. C’est un cadre général prévu par la loi 18-04, car il s’agit de la protection des enfants avant tout ». La réglementation impose aux opérateurs d’intégrer cette préoccupation dans leurs cahiers des charges.