Le député de la communauté algérienne à l’étranger, Abdelouahab Yagoubi, a récemment attiré l’attention du gouvernement sur une pratique alarmante qui prend de l’ampleur en Algérie : la vente de rendez-vous pour le dépôt des demandes de visas.
Cette démarche a pris la forme d’une question adressée au Premier ministre, appelant à une réponse urgente et à des mesures concrètes pour enrayer ce phénomène qui, selon le député, touche des citoyens algériens vulnérables. Le député a publie sa question et la réponse du gouvernement sur sa page Facebook le 13 septembre en cours.
Dans sa question, Yagoubi a dénoncé les activités illégales orchestrées par des intermédiaires, agences de tourisme ou individus inconnus, qui profitent de la pénurie de rendez-vous dans les centres de traitement des visas.
Ces réseaux, parfois actifs sur les réseaux sociaux, extorquent des sommes considérables à des citoyens pressés d’obtenir un visa pour des raisons variées telles que des soins médicaux, des voyages d’affaires ou des études à l’étranger.
Les prix peuvent atteindre jusqu’à 100 000 dinars
Les prix pour un simple rendez-vous peuvent atteindre jusqu’à 100 000 dinars, un montant exorbitant pour nombre de citoyens, selon le député Yagoubi, qui a également mis en lumière les conditions d’attente déplorables devant les locaux de ces sociétés de services, où certains citoyens, désespérés, sont poussés à payer pour un service VIP.
Dans sa lettre, Yagoubi appelle le gouvernement à prendre des mesures immédiates. Il recommande une action commune entre plusieurs ministères clés, notamment celui des Affaires étrangères, celui de la Justice, et celui du Commerce, afin d’enquêter sur ces pratiques et de garantir la transparence dans la gestion des sociétés de services qui facilitent les demandes de visas.
Le député a posé une question directe au Premier ministre : « Quelles mesures urgentes votre gouvernement va-t-il prendre pour mettre fin à ce fléau afin d’assurer un traitement qui préserve la dignité de nos concitoyens et protège leur argent ? »
La réponse du ministère des Affaires étrangères
Le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a répondu à cette question en reconnaissant l’importance du problème soulevé par le député. Dans une lettre adressée à Yagoubi, le ministre Ahmed Attaf a assuré que la lutte contre ces pratiques honteuses est une priorité.
Le ministère a pris des mesures en alertant régulièrement les ambassades et consulats étrangers, tout en les exhortant à respecter la législation algérienne et à faciliter le traitement des demandes de visas.
Le ministre a également souligné que certains consulats étrangers ont déjà pris des initiatives concrètes, comme la mise en place de plateformes en ligne pour simplifier la procédure de dépôt des demandes de visas, sans recours à des intermédiaires. En outre, il a été mentionné que des poursuites judiciaires ont été engagées contre des individus impliqués dans des affaires d’extorsion.
Le ministère a réaffirmé son engagement à poursuivre la sensibilisation auprès des ambassades étrangères accréditées en Algérie pour les encourager à respecter les lois du pays et les règles du droit international, notamment la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques.
En coordination avec d’autres organismes nationaux compétents, le ministère des Affaires étrangères continuera à œuvrer pour protéger la dignité et les droits des citoyens algériens face à ce phénomène.
Le député Yagoubi n’est pas satisfait par réponse
Dans un nouveau post sur sa page Facebook ce lundi 16 septembre, le député Yagoubi a exprime sa non satisfaction de la réponse du gouvernement, par le biais du ministère des Affaires étrangères.
Il a souligné le fait qu’il a adressé la question au Premier ministre et qu’il a eu une réponse du ministre des Affaires étrangères. Le député a qualifié la réponse de « dissertation littéraire dépourvue de toute action pratique ».
« J’ai adressé une question au gouvernement, concernant l’humiliation et l’extorsion de nos concitoyens demandeurs de visa, incluant une proposition de solutions impliquant trois ministères (Justice/Commerce/Affaires étrangères) », a-t-il écris.
Et d’ajouter : « C’est pour cela que j’ai fait exprès de l’adresser à M. le Premier ministre car la solution exige une action multisectorielle coordonnée. »
« Malheureusement, la question a été transférée au ministère des Affaires étrangères, et la réponse est venue sous la forme d’une dissertation littéraire dépourvue de toute action pratique, comme d’habitude », a-t-il indiqué.
Le député de la communauté algérienne à l’étranger, Abdelouahab Yagoubi, a également déploré le fait que certains medias ont présenté la réponse du gouvernement comme une mesure officielle.