Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a fait savoir, ce lundi, que l’Etat a consacré plus de 900 milliards de dinars (plus de 6,4 milliards de dollars) pour l’importation de céréales en 2021 et 2022 et ce, pour renforcer le stock national dans un contexte international marqué par la hausse des prix des matières premières et des produits alimentaires, la rupture des chaînes d’approvisionnement, la hausse des coûts du fret…
Présentant la Déclaration de la politique générale du Gouvernement devant l’Assemblée populaire nationale (APN), le Premier ministre a rappelé les répercussions de la pandémie du Covid-19 et la Guerre en Ukraine sur l’économie mondiale. Cette situation a conduit les institutions internationales à revoir à la baisse leurs prévisions de croissances à 2,9% en 2022, contre 5,7% en 2021.
« Les crises qu’a connues le monde, durant les deux dernières années, ont eu un impact sur le taux d’inflation mondiale qui est passé de 7,8% en avril 2022 à 10% en septembre de la même année en Europe, et c’est le plus haut taux depuis 2008 », a souligné M. Benabderrahmane.
« Ces niveaux élevés d’inflation sont le résultat de la flambée des prix des matières premières et des produits alimentaires, la perturbation des chaînes d’approvisionnement et l’augmentation des coût du fret, des facteurs ayant accru la concurrence féroce sur ces produits, d’autant que cette situation a eu un impact sur la sécurité alimentaire et sanitaire des pays », a expliqué le Premier ministre. », a-t-il expliqué.
Le Premier ministre a rappelé que le prix de la tonne de blé tendre a augmenté à plus de 500 dollars en mars 2022, soit une hausse de plus de 80% par rapport à la même période de 2021, où le prix était de 280 dollars la tonnes.
« Pour faire face à cette situation, et en application des instructions du président de la République, sur la nécessité de garantir un stock stratégique de denrées alimentaires, notamment de blé. Le Gouvernement a veillé, avec une vision prospective, au renforcement du stock national de céréales, en apportant un appui financier important à l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OIAC), estimé à plus de 900 milliards DA en 2021 et 2022 », a indiqué M. Benabderrahmane.
« Ces conditions difficiles n’ont également pas réussi à ébranler la détermination de l’Etat à préserver son caractère social qualifié par le Président de la République, de doctrine ancrée », a-t-il soutenu, citant, à cet égard, les mesures prises « visant la relance de l’activité économique, l’allègement des charges sur les entreprises impactées et le soutien du pouvoir d’achat du citoyen ».
Le budget annuel affecté aux transferts sociaux a dépassé les 5.000 milliards DA
A ce propos, le Premier ministre a indiqué que le budget annuel affecté aux transferts sociaux a dépassé les 5.000 milliards DA. Selon lui, ce montant englobait les transferts sociaux directs et indirects.
La dépense fiscale a atteint ces deux dernières années une moyenne annuelle de 440 milliards de dinars, ce qui dénote « la détermination de l’Etat à préserver son caractère social », a-t-il précisé.
A cet effet, le Premier ministre a rappelé la mesure prise par le Gouvernement en application d’une instruction du président de la République relative à l’exonération des salaires inférieurs à 30.000 DA de l’Impôt sur le revenu global (IRG) par souci d’augmenter le pouvoir d’achat du citoyen.
La mesure en question a concerné plus de 5 millions de personnes, dont 2,6 millions de retraités, représentant une dépense fiscale de plus de 84 milliards DA/an, selon les chiffres avancés par M. Benabderrahmane.
Le Gouvernement a œuvré au titre de la Loi de finances 2022, à la réduction des taux de l’impôt sur le revenu global (IRG), une mesure qui a profité à plus de 9 millions de citoyens pour une dépense fiscale de plus de 195 milliards DA, a-t-il ajouté.
Indicateurs de l’économie nationale
Concernant les indicateurs de l’économie nationale, le Premier ministre a indiqué que « l’Algérie a œuvré, en 2021, à la reprise de l’activité économique après une baisse significative enregistrée en 2020 du fait de la pandémie de la Covid-19 », a-t-il fait remarqué, relevant que « l’économie algérienne a ainsi connu, en 2021, un effet de rattrapage caractérisé par une croissance économique de +4,7% ».
Il a fait observer, dans le même cadre, que l’indice des prix à la consommation (IPC) « a enregistre une hausse de +7,2% à fin 2021, contre +2,4% à fin 2020 », expliquant que « cette inflation est principalement tirée par les produits alimentaires (+10,1%) et les produits manufacturés (+6,3%) ». Il a ajouté que le taux d’inflation à atteint 9,5% sur un an durant le mois d’août 2022.
Abordant la situation financière, le Premier ministre a affirmé que le Gouvernement « a axé ses efforts en 2021 sur le maintien de la stabilité des principaux indicateurs macro-économiques, et la réduction des déséquilibres internes et externes ».
A ce propos, les recettes budgétaires au titre de l’exercice 2021 ont enregistré une hausse de +15,5%, et les dépenses budgétaires de + 7,6%, a-t-il indiqué.
« A fin août 2022, la balance commerciale a enregistré un excédent de près de 14 Mds USD, contre un déficit de 862 millions Usd durant la même période de 2021 », a fait savoir le Premier ministre, rappelant que ce déficit avait atteint 10,6 Mds Usd en 2020 .
La balance des paiements a enregistré, elle aussi, un excédent de l’ordre de 9,1 Mds Usd, contre un déficit de 4,4 Mds Usd durant la même période en 2021, selon le Premier ministre.
« Les exportations hors hydrocarbures ont enregistré une hausse sensible de 42%, passant de 2,61 Mds USD fin août 2021, à près de 4 Mds USD fin août 2022 », a précisé M. Benabderrahmane.