Le directeur général de l’Ecole supérieure de la Magistrature (ESM), Abdelkrim Djadi, s’est exprimé, ce mardi, sur la récupération des fonds et des biens mal-acquis se trouvant à l’étranger.
Intervenant sur les ondes de la radio chaîne 3, le DG de l’Ecole supérieure de la Magistrature a souligné que « l’instruction dans ce genre de dossiers est complexe et elle prend un peu de temps ».
« Toutes ces procédures deviennent complexes quand on traite avec des partenaires étrangers », a-t-il soutenu, selon l’agence APS. Il a expliqué qu’il y a des pays qui facilitent l’entraide, d’autres vont plus lentement alors qu’il y a d’autres aussi qui, « ne nous facilitent pas la tâche ».
M. Djadi a ajouté que le traitement de ces dossiers se fait au cas par cas et la justice algérienne « essaie justement d’avancer surement dans chaque dossier ».
Il faut arriver, selon l’invité de la Radio nationale, à « déterminer les biens mal-acquis, leur endroits et leur régime juridique pour pouvoir engager des procédures », lesquelles, a-t-il estimé, « prennent le temps qu’il faut en fonction du régime de chaque dossier ».
Lutte contre la corruption : quelque 150 commissions rogatoires sont en cours
Selon M Djadi, quelque 150 commissions rogatoires ont été lancées par la justice algérienne en matière de la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux. « Nous avons actuellement quelque 150 commissions rogatoires en matière de lutte contre la corruption et le blanchement des capitaux qui sont en cours », a-t-il déclaré
Evoquant la réforme du secteur de la justice, le directeur de l’Ecole supérieure de la Magistrature a estimé qu’elle doit « aller étape par étape », et il faut « savoir classer les priorités ». « Nous avons beaucoup de chantiers ouverts concernant la révision de certaines règles qui régissent la comparution immédiate pour la rendre plus efficace, les règles qui régissent le tribunal criminel afin de le rendre moins couteux et plus efficace, ainsi que celles relatives à l’organisation judiciaire, dans l’ordre ordinaire ou l’ordre administratif ainsi que la classification des juridictions », a-t-il relevé.
M. Djadi a affirmé que « l’idée derrière toutes ces réformes, c’est d’avoir une stabilité juridique: une stabilité dans les textes et dans les pratiques ». Il a, également, mis l’accent sur la formation des magistrats qui doivent « d’abord avoir des valeurs de l’équité, de l’honnêteté, du savoir et du savoir-faire », ajoutant que le juge « doit être bien formé pour être à la hauteur de la mission qui lui incombe à savoir, rendre justice et la perception de cette justice chez le citoyen c’est l’équité « .
Par ailleurs, M. Djadi a tenu à souligner que la Constitution de 2020 « a consolidé et a consacré les grands principes de l’indépendance de la justice, les valeurs de la démocratie et de l’égalité, l’Etat de droit et le respect des droits de l’Homme ».