Le tribunal de Sidi Mhamed à Alger a placé, ce jeudi 8 avril 2021, cinq (5) activistes du Hirak arrêtés dans le cadre de l’affaire du mineur de 15 ans, S.C, qui a accusé des policiers de lui fait subir des sévices après son interpellation lors d’une tentative de marche samedi dernier à Alger.
Il s’agit de Mohamed Tadjadit, surnommé le poète du Hirak et plusieurs fois détenu, Malik Riahi, également ancien détenu, Tarik Debachi, Soheib Debaghi et Noureddine Khimoud. Les cinq activistes ont été arrêtés dimanche et lundi dernier après l’éclatement de l’affaire du mineur S.C.
Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), Mohamed Tadjadit et Malik Riahi ont été arrêtés dans la soirée de Dimanche 4 Avril 2021, dans un appartement à Ain Beniane après perquisition de la police. Ils ont été placés en garde à vue au commissariat Trolard (près du tunnel Audin). Soheib Debaghi Noureddine Khimoud et Tarik Debaghi ont été arrêtés à Barika (Batna) lundi matin, le 5 Avril, à bord d’un véhicule et transférés vers Alger (Cavaignac) dans la soirée.
Ils ont été présentés aujourd’hui devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger, qui a qui a envoyé leur dossier devant le juge d’instruction près le même tribunal. Ce dernier a décidé de les placer sous mandat de dépôt.
Me Allili Yamina, citée par la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), a précisé les chefs d’accusation retenus contre les cinq activistes. Selon elle, ils sont accusés de : « association de malfaiteurs », « diffusion de fausses informations de nature à troubler l’ordre public », « atteinte à la vie privée d’un enfant et son exploitation à des fins contraires à la morale », « incitation à la débauche » et « détention de stupéfiants ».
De son coté, Me Madjid Hachour a parlé d’accusations « assez lourdes ». « On se permet de dévoiler les accusations du moment qu’il y a des journaux qui sont apparemment introduits dans les dédales de la justice », a-t-il dit. L’avocat a dénoncé la diffusion des chefs d’accusation dans la presse avant même l’instruction. Selon lui, cela « risque de créer un climat d’instabilité ».
Pour ce qui est de ce que risquent les cinq activistes, Me Hachour a indiqué qu’il y a une instruction « en mode criminel et le risque c’est que le juge d’instruction confirme la qualification du procureur et criminalise l’affaire. L’avocat dit être confiant et ne pas perdre espoir de voir l’affaire au moins classée en correctionnelle et même d’obtenir la libération de cinq. « Ce ne son pas des criminels, ce ne sont pas des voyous », a-t-il dit.
Pour rappel, l’adolescent S.C a été interpellé avec d’autres personnes samedi lors d’une tentative de marche à Alger. A sa sortie du commissariat où il était en garde à vue, le jeune garçon a été filmé sous le choc et en pleurant. Il a accusé des policiers d' »agression sexuelle ». Dans cette vidéo en question apparaissait Mohamed Tadjadit et d’autres personnes.
La Sûreté de la wilaya d’Alger a réagi dimanche dernier en annonçant l’ouverture d’une enquête. Lors d’une conférence de presse tenue lundi soir, le Procureur général près la Cour d’Alger, Sid Ahmed Mourad, citant le rapport du médecin légiste, a indiqué que le jeune garçon n’avait pas subit d’acte contre nature.
Arrêtés lors de la tentative de marche samedi dernier à Alger, 24 manifestants ont été placés sous mandat de dépôt lundi dernier.