L’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) a confirmé, jeudi soir, la détection de deux cas du variant britannique du Covid-19 en Algérie. L’IPA a précisé que « ces deux souches mutantes ont été détectées chez un membre du personnel de santé de l’EHS de Psychiatrie de Chéraga (Alger, ndlr) (Isolé actuellement) et chez un immigré retournant de France pour l’enterrement de son père ».
Intervenant ce vendredi 26 février 2021 sur les ondes de Radio Sétif, Dr Mohammed Bekkat Berkani, membre du Comité scientifique de suivi de la pandémie du Coronavirus en Algérie, a indiqué : « Nous nous attendions à l’apparition de ce variant dans notre pays », estimant que l’Institut Pasteur a fait preuve de « transparence » en annonçant la détection des deux cas.
La dangerosité du variant britannique réside dans sa vitesse de propagation
Soulignant que ce variant présente les mêmes symptômes que le virus d’origine, Dr Bekkat Berkani a expliqué que sa dangerosité réside dans la vitesse de sa propagation qui peut être multipliée par 8.
Le membre du Comité scientifique a estimé qu’il est maintenant nécessaire de lancer les enquêtes épidémiologiques afin d’isoler les cas suspects et de contenir la propagation de ce variant.
Pour Dr Bekkat Berkani, la suspension du trafic aérien est très important et nécessaires dans les conditions actuelles et ce, dans le but de préserver la situation épidémiologie actuelle.
Selon lui, actuellement, aucune mesure de renforcement du confinement n’est prévue car, la situation est « maîtrisée » et « stable », a-t-il dit, en ajoutant qu’il faut attendre une ou deux semaines pour voir l’évolution de la situation épidémiologique avec ce variant.
En outre, Dr Bekkat Berkani a observé a un relâchement de la part des citoyens concernant le respect des mesures barrières. Pour lui, la solution pour éliminer ce virus réside dans l’augmentation de la cadence de vaccination, fermer l’espace aérien, le port du masque et la distanciation sociale.
Sur un autre plan, il a souhaité que le Confédération africaine de football (CAF) reporte les matches de l’ES Sétif et du CR Belouizdad avec les équipes sud-africaines et ce, afin de ne pas ‘aventurer », sachant que l’Afrique du Sud est l’un des pays où a été détecté une mutation du Covid-19 appelée « la variant sud-africain ».
Il faut redoubler de vigilance pour ne pas retourner à la case départ
Pour sa part, le chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital de Boufarik (Blida), Dr Mohamed Yousfi, dans une déclaration aujourd’hui à la même radio (Radio Sétif), a estimé, au sujet des deux cas du variant britannique détecté en Algérie, qu’il faut redoubler de vigilance pour ne pas retourner à la case départ.
« C’est vrai que les frontières du pays sont fermées (depuis mars 2020, ndlr), mais les opérations de rapatriement des ressortissants algériens bloqués à l’étrangers se sont poursuivies », a-t-il noté, en recommandant d’appliquer des mesures plus strictes pour les personnes rapatriées de l’étranger.
Dr Yousfi a indiqué qu’il était impossible de rouvrir les frontières du pays dans les conditions actuelles, car, a-t-il ajouté, « le danger se situe en dehors de nos frontières ».
« Les vaccins adoptés en Algérie ont prouvé leur efficacité et d’autres vaccins mondiaux seront acquis comme le vaccin américain Johnson & Johnson », a-t-il dit, en appelant les citoyens à mettre de côté leurs craintes car les vaccins sont sûrs et ne représentent aucun danger pour leur santé.
Tout en assurant que la situation épidémiologique est « stable » et que la vigilance est de mise, le chef de services des maladies infectieuses de l’hôpital de Boufarik a estimé que la vaccination et le respect des mesures barrières sont les seules solutions pour dépasser cette crise.
En outre, Dr Yousfi a fait savoir que, depuis le début de la pandémie en Algérie, le personnel de santé a enregistré 160 décès pour cause de Covid-19 et 12 933 autres contaminés par le virus.