La consommation énergétique nationale a augmenté de 59% entre 2010 et 2019, selon une évaluation réalisée par le Commissariat aux énergies renouvelables et à l’Efficacité énergétique (CEREFE).
« L’évaluation presque à mi-parcours (2010-2019) de l’impact du programme national de l’efficacité énergétique sur la réduction de la facture énergétique nationale, montre que la consommation finale d’énergie continue de suivre une tendance haussière avec une moyenne annuelle de 5% et que l’évolution de la consommation finale d’énergie sur la même période (2010-2019) a enregistré une forte hausse de 59% », précise la même source.
Selon le CEREFE, la consommation finale d’énergie est passée de 31,6 millions tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2010 à 50,4 millions TEP en 2019, soit une augmentation de 18,7 millions TEP par rapport à 2010.
Le Commissariat rappelle, dans ce cadre, que le programme national de l’efficacité énergétique adopté par le gouvernement en 2011 puis actualisé en 2015 visait globalement la réduction de la consommation énergétique de 9% à l’horizon 2030, en agissant sur l’ensemble des secteurs de consommation ayant un impact significatif sur la demande d’énergie, notamment le transport, le bâtiment et l’industrie.
410 millions TEP consommés au cours des dix dernières années
Cependant, « l’examen des bilans énergétiques nationaux réalisés par le ministère de l’Energie entre 2010 et 2019 quant à la consommation finale d’énergie, fait ressortir qu’un total de 410 millions TEP ont été consommés au cours des dix dernières années, dont 90 millions TEP dans l’industrie et
BTP (Bâtiment et Travaux publics), soit 22% de la consommation globale, 142 millions TEP dans les transports, soit 35% et 177 millions TEP dans le résidentiel et le tertiaire, soit 43% », a fait remarquer le Commissariat.
Cette consommation, explique-t-il, est tirée essentiellement par le secteur résidentiel et tertiaire dont la consommation a presque doublé en enregistrant une augmentation de 11,1 millions TEP (soit +89,5%), suivi par le secteur des transports dont la consommation a augmenté de 4,2 millions
TEP (soit +37,4%) et le secteur de l’industrie et BTP avec une augmentation de 3,2 millions TEP (soit +40,2%).
Quant à la structure de la consommation nationale d’énergie par produit durant la dernière décennie (2010-2019), le rapport d’évaluation du CEREFE indique qu’elle comprend 148 millions TEP en produits liquides (essentiellement des produits pétroliers), soit 36%, 144 millions TEP en produits gazeux, sous forme de gaz naturel et GPL, soit 35% et enfin 116 millions TEP consommés pour produire de l’électricité, soit 29%.
La consommation directe de gaz naturel a plus que doublé (+112%)
S’agissant de l’évolution de la consommation finale d’énergie pour les produits liquides (produits pétroliers), elle est passée de 12,3 millions TEP en 2010 à 16,2 millions TEP en 2019, soit une croissance de 32%.
La consommation sous forme d’électricité est passée, quant à elle, de 8,6 millions TEP en 2010 à 14,3 millions TEP en 2019, soit une augmentation de 66%.
Convertie en térawattheure, la consommation d’électricité est passée de 33,5 térawattheure en 2010 à 62,2 térawattheure en 2019, avec une consommation cumulée de 478 térawattheure au cours de la dernière décennie, avance la même source.
Pour ce qui est des produits gazeux, la consommation a « presque doublé » avec un total de 144 millions TEP, soit une croissance de 90% entre 2010 et 2019.
Sur ce point, le Commissariat note que la consommation directe de gaz naturel a plus que doublé (112%), en passant de 8 millions TEP en 2010 à 17 millions TEP en 2019, avec un total de 120 millions TEP, alors que la consommation de GPL a passée de 2,3 millions TEP en 2010 à 2,8 millions TEP en 2019, avec un total décennal de 24 millions TEP.
« La consommation de GPL a connu une forte croissance depuis 2017, avec 5,2% en 2017, 10,8% en 2018 et 9,7% en 2019 en raison de l’augmentation des prix des carburants liquides, essence et gasoil, et des mesures d’encouragements accordées à l’installation des kits GPL », soutient la même source.
D’après le rapport du Commissariat, la croissance annuelle de la consommation finale d’énergie de 2010 à 2019 montre que l’année 2018 a enregistré le taux d’accroissement « le plus élevé » avec +7,8%.
Le secteur résidentiel et tertiaire vient en tête en matière de consommation finale d’énergie
Par secteur, il est indiqué que le secteur résidentiel et tertiaire a atteint 13,2%, suivi par l’industrie et le BTP avec 8,4%, puis les transports, qui a enregistré son taux de croissance le plus élevé en 2011, soit 10,3%.
Le Commissariat a relevé également que la consommation nationale d’énergie « n’a pas cessé d’augmenter durant la dernière décennie (2010-2019) avec une croissance moyenne annuelle de 5% ».
Elle est répartie entre 7% pour le gaz naturel, 4% pour les produits pétroliers (sans compter le gasoil destiné aux centrales électriques, les lubrifiants et bitumes et les carburants AVM (Avion/Marine) pour le soutage) et 2% pour le GPL.
L’évaluation du CEREFE, fait ressortir aussi que le secteur résidentiel et tertiaire vient en tête en matière de consommation finale nationale d’énergie (un total de 177 millions TEP entre 2010 et 2019, soit 43% de la consommation globale), ajoutant que « la consommation par tête d’habitant (en prenant en considération la consommation finale dans le secteur ménages et autres, selon la classification contenue dans les bilans énergétiques du ministère de l’Energie) a évolué de 0,35 TEP/habitant en 2010 à 0,54 TEP/habitant en 2019 ».
Le Commissariat souligne aussi que la consommation finale par tête d’habitant a augmenté de 55% entre 2010 et 2019 alors que la croissance démographique était de 22% pendant la même période ».
Cet accroissement est tiré essentiellement par l’usage « excessif » des climatiseurs engendrant des pointes de consommations électriques durant la période des grandes chaleurs, selon les explications du CEREFE.
APS