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Meziane Meriane : « Il n’est pas possible d’isoler l’école des autres éléments de transmission de la Covid-19 »

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Le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, a indiqué qu' »il n’est pas possible d’isoler l’école des autres éléments de transmission du Covid-19″.

« Il y a la rue : nous n’avons pas d’élèves internes. Si c’était le cas, on aurait mis en place un protocole et on l’aurait respecté mais les élèves à 4 heures, ils sortent dans la rue, ils prennent le bus pour rentrer chez eux. J’ai vu de mes propres yeux, des élèves entassés comme des sardines dans des bus scolaires », a-t-il expliqué dans un entretien accordé au quotidien Le Soir d’Algérie de ce lundi 23 novembre 2020.

Pour Meziane Meriane : « Quels que soient les moyens que vous allez mettre en œuvre à l’intérieur de l’établissement, à 16 heures tout revient à zéro. La problématique actuelle, ce n’est pas l’école. Si demain l’école fermait, le problème viendrait de la rue et là c’est l’anarchie. Il y a encore des personnes qui ne croient pas à l’existence du virus. »

« La distanciation n’est pas respectée dans les couloirs et les cours des écoles »

Amené à donner son évaluation du protocole sanitaire au niveau des établissements scolaires, le coordinateur du Snapest a expliqué qu’au début « les moyens n’étaient pas du tout mis en place lorsqu’on avait annoncé la date de la rentrée pour le primaire, il y avait un intervalle de plus de 20 jours entre l’annonce et la rentrée effective. Pour le collège et le lycée, l’intervalle était d’un mois. On s’attendait à ce que ce temps soit mis à profit pour se préparer à faire face à la situation exceptionnelle. »

« Dans certains établissements, ce sont les professeurs eux-mêmes qui ont dû cotiser pour acheter le thermomètre servant à prendre la température des élèves à l’entrée. Même s’il n’y a pas d’argent, le responsable doit innover. Il peut acheter à crédit en attendant que le budget arrive. Eh bien, il n’en est rien ! La situation est restée statique dans beaucoup d’établissements. Certains d’entre eux n’ont pas le minimum requis dans le protocole sanitaire », a relevé Meziane Meriane qui a noté l’existence d’autres problèmes dans l’application du protocole sanitaire dans les écoles.

Tout en relevant que « les élèves ont été divisés en groupes mais comme dans certains établissements scolaires le problème de disponibilité des salles ne se pose pas, tous les élèves se retrouvent au sein de l’établissement en même temps », le syndicaliste a indiqué que « la distanciation est respectée dans les salles mais dans les couloirs et les cours, elle ne l’est pas. »

« On nous annonce des foyers un peu partout en l’absence de coordination entre les secteurs sanitaires et les établissements », a-t-il dit, en ajoutant avoir proposé au ministère de l’Éducation à ce que « la répartition des élèves se fasse sur la base de leurs lieux de résidence pour permettre de les isoler lorsque c’est nécessaire. » « J’avais proposé la cartographie sanitaire de la wilaya mais, malheureusement, nous avançons sans visibilité », a-t-il déploré.

« Les cours se font de la même manière qu’en temps normal »

« Il est navrant de constater que les cours se font de la même manière qu’en temps normal alors qu’on avait suggéré un changement de méthode pour passer de celle purement académique, expositive, dans laquelle le cours magistral est donné et l’enfant l’écrit à une autre méthode interrogative basée sur des résumés qui seront transmis aux apprenants. Malheureusement, ce n’est pas ce qui se passe », a regretté Meziane Meriane.

Qui a ajouté : « Les élèves ont commencé le programme comme si on était en situation normale alors que le volume horaire est divisé par deux. On ne peut achever le programme que si on modifie la méthode. Il faut innover et avoir recours à des techniques qui sont connues et ne pas rester statiques. D’éminents inspecteurs sont à la retraite et peuvent apporter beaucoup pour sauver l’année scolaire. Il faut faire contribuer les compétences à la réflexion. »

Djerad : la fermeture des écoles « n’est pas à l’ordre du jour »

Samedi dernier, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad a déclaré depuis Tipasa que la fermeture des écoles en raison de la recrudescence de la pandémie du coronavirus (Covid-19) n’était pas à l’ordre du jour actuellement.

« Dans l’éventualité où des cas positifs sont enregistrés dans les écoles, chaque cas sera traité séparément. Toutefois, la fermeture des écoles n’est pas à l’ordre du jour actuellement », a précisé M. Djerad dans une déclaration à la presse, lors du coup d’envoi, à partir du barrage Boukerdane (Tipasa), de la campagne nationale de reboisement à l’occasion de la journée nationale de l’arbre, soulignant que « l’Etat s’acquitte de ses devoirs et continuera à le faire envers ses citoyens ».

Toutes les décisions prises précédemment dans le cadre de la gestion de la crise de la Covid-19 interviennent « après  consultation du Comité scientifique, des spécialistes et des scientifiques algériens qui œuvrent selon une approche pratique, précise et objective, tant en Algérie qu’à l’étranger », a poursuivi le Premier ministre, affirmant que « les décisions et les mesures sont prises graduellement et au moment opportun ».

Il a appelé, en outre, à l’impératif « de respecter les avis des scientifiques, des médecins et des spécialistes, loin de tout débat byzantin », en évitant « toute précipitation dans la prise de décisions ». « Y’a-t-il des systèmes dans le monde qui ont fermé leurs écoles », s’est-il interrogé. Les statistiques « ne sont pas alarmantes pour aller jusqu’à la fermeture des écoles », a-t-il soutenu, réitérant son appel à la famille éducative, aux parents d’élèves et aux syndicats à l’impérative mobilisation pour le strict respect des mesures de prévention contre la Covid-19.

Et d’ajouter: « à l’instar des autres pays du monde, nous sommes en pleine guerre et le respect strict du protocole de prévention est l’unique solution à même de faire face à la Covid-19 et de juguler sa propagation ».

Recrudescence de la pandémie du coronavirus depuis plusieurs jours

La pandémie du coronavirus en Algérie connaît depuis plusieurs une recrudescence inquiétante. La barre des 1000 nouveaux cas quotidien a été franchie depuis une semaine.

Le dernier bilan communiqué par le Comité scientifique de suivi de la pandémie du coronavirus en Algérie a fait état de 1088 nouveaux cas, 611 guérisons et 17 décès enregistrés durant les dernières 24 heures.

Le total des cas confirmés s’élève ainsi à 74 862, celui des décès à 2275 cas, alors que le nombre de patients guéris est passé à 48.794.

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