Le Parquet de la République près le pôle pénal national spécialisé dans la lutte contre le crime économique et financier relevant de la Cour d’Alger s’est exprimé, lundi, sur l’affaire de l’ancienne ministre de la Culture Khalida Toumi, après que les avocats de cette dernière ont rendu publique une lettre adressée au président de la République et dans laquelle ils ont dénoncé la « détention illégale » de leur cliente.
Le parquet spécialisé près la Cour d’Alger a précisé, dans un communiqué diffusé via l’agence officielle APS, que Khalida Toumi ne se trouvait pas en « situation de détention arbitraire » et que l’instruction dans cette affaire suivait son cours dans « le strict respect de la loi et des procédures ».
« Suite aux informations relayées par certains journaux sur l’affaire de Mme Khalida Toumi, et en vertu des dispositions de l’article 11 du Code de procédure pénale, le parquet de la République près le pôle pénal national spécialisé dans la lutte contre le crime économique et financier, soucieux d’éclaircir l’opinion publique, dément les informations publiées selon lesquelles le dossier de l’affaire aurait fait l’objet de violations des procédures et que la concernée serait en situation de détention arbitraire », a indiqué la même source.
Le Parquet de la République a rappelé que « Mme Khalida Toumi a été placée en détention provisoire le 04 novembre 2019 par le juge d’instruction saisi de l’affaire, et ce sur la base des charges retenues contre elle ».
« La détention provisoire a été reconduite à deux reprises, la première, par le même juge d’instruction en date du 27/02/2020, et la deuxième par la chambre d’accusation le 08/06/2020 en application de l’article 125 bis du Code de procédure pénale qui autorise la prolongation de la détention provisoire en matière délictuelle en cas d’existence d’expertises judiciaires en cours d’élaboration, de collecte de preuves ou encore de recueil de témoignages en dehors du territoire national », a ajouté le Parquet
« L’enquête dans cette affaire suit son cours devant le juge d’instruction près le pôle pénal national spécialisé dans la lutte contre le crime économique et financier dans le strict respect de la loi et des procédures », a conclu le communiqué.
Pour rappel, la lettre publiée lundi dans la presse nationale a été signée par quatre avocats de Khalida Toumi : Me Boudjemaa Ghechir, Me Fatiha Chellouch, Me Miloud Brahimi et Me Anouar Tassabasset. La lettre en question est datée du 29 août dernier.
Dans leur missive, les avocats de Khalida Toumi ont fait état de « violations d’une extrême gravité », d’une « détention illégale » qui dépasse largement le délai de huit mois prévu par l’article 125 du code de procédure pénale. Ils ont exhorté le chef de l’Etat en « tant que premier magistrat du pays, garant du respect des lois » de permettre à leur cliente de retrouver son « droit à la liberté ».
Les avocats de Khalida Toumi ont expliqué dans leur lettre que l’intervention du président de la République « ne saurait en aucun cas être interprétée comme une interférence dans le fonctionnement de la justice », parce qu’elle ne « touche ni le fond de l’instruction ni les accusations » mais » concerne uniquement le respect de la loi et la concrétisation de la crédibilité des actes de l’administration de la justice ».