La réouverture des frontières du pays, fermées depuis sept mois à cause de la pandémie du coronavirus (Covid-19), n’est pas à l’ordre du jour, ont indiqué des membres du Comité scientifique de l’évaluation et du suivi de la pandémie de la Covid-19 en Algérie.
Interrogés par le journal El Watan qui ne cite pas de noms, ces membres du Comité scientifique ont expliqué que la décision du maintien de la fermeture ou de l’ouverture des frontières du pays « ne relève pas des prérogatives » du Comité scientifique qui est « un conseil consultatif ».
« Notre rôle se limite à valider les protocoles sanitaires des différents secteurs qui présentent leurs plans à notre instance au niveau du ministère de la Santé pour accompagner le déconfinement et permettre la reprise des activités. Comme c’était le cas pour plusieurs secteurs, notamment l’éducation nationale, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, les activités sportives, etc. », ont-ils relevé.
Ils sont unanimes à dire que « la question de l’ouverture des frontières du pays est une décision politique qui émane du gouvernement. » « Pour le moment, aucun protocole sanitaire n’est présenté au conseil scientifique pour organiser cette réouverture aux niveaux national et international », ont fait savoir ces membres du Comité scientifique.
« La réponse sera scientifique et non politique »
Lors d’une entrevue avec des responsables de médias nationaux diffusée le 20 septembre sur l’ENTV, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune avait déclaré que « la réponse à cette question sera scientifique et non politique. »
« Elle sera étudiée avec nos experts et spécialistes de la santé (…). Certains pays, d’Europe notamment, qui ont pris cette décision de procéder à l’ouverture de leurs frontières suivant un programme qu’ils ont établi, ont été obligés de reconfiner à nouveau certains secteurs. Et il faut savoir qu’un retour au confinement est très dangereux, pas uniquement pour l’économie, mais aussi sur l’état d’esprit des citoyens », avait-il expliqué.
De son côté, le ministre de la Santé et président du Comité scientifique, le Professeur Abderrahmane Benbouzid avait indiqué le 18 septembre sur le plateau de la chaîne Canal Algérie que la décision de la réouverture des frontières était une mesure souveraine.
« C’est une décision à l’échelle du pays et on ne peut pas la réduire à un avis du Comité scientifique », avait précisé le ministre, en poursuivant : « La décision de maintenir les frontières fermées est une décision sage, c’est ce qui nous a préservé et nous a permis de maintenir cette situation ».
« Pour le moment, aucune date ne peut être fixée »
« Pour le moment, aucune date ne peut être fixée. L’État a le devoir d’assurer à sa population la santé et la sécurité. Et c’est dans cette optique que l’État veille à l’évolution de la situation sanitaire dans le pays et dans le monde et écoute le comité scientifique », avait-t-il expliqué, en ajoutant : « Nous ne voulons pas prendre des décisions hâtives, dont les conséquences entacheront la crédibilité de l’État ».
« Cette décision a plusieurs aspects et elle n’est pas uniquement liée au secteur de la santé (…). Si nous allons permettre dès maintenant la circulation des avions et des personnes, nous ne pourrions pas tout contrôler », avait argumenté Benbouzid, en précisant que « ce n’est qu’après l’amélioration de la situation sanitaire dans le monde et pas uniquement chez nous, que nous allons étudier cette question, puisque le rôle du comité scientifique n’intervient qu’après la décision des pouvoirs politiques, qui nous demanderons un avis scientifique sur cette question (…). »