Le FLN s’oppose catégoriquement à la dissolution des assemblées élues, notamment, après la multiplication des appels à dissoudre l’Assemblée populaire nationale (APN) éclaboussée par les révélations de l’ex-député Baha Eddine Tliba lors de son procès de mercredi dernier au tribunal de Sidi Mhamed d’Alger où il a levé le voile sur le commerce des candidatures à la députation lors des législatives de 2017.
En effet, Mohammed Amari, chef de cabinet du SG du FLN, Abou El Fadhel Baâdji, a indiqué, dans une déclaration au journal Le Soir d’Algérie, que l’opposition du parti à la dissolution des assemblées élues s’explique par le fait que le président de la République ne l’a jamais évoqué « ni dans son programme électoral lors de l’élection présidentielle du 12 décembre dernier ni une fois installé dans ses nouvelles fonctions ».
« La dissolution de l’Assemblée populaire nationale signifie la tenue d’élections législatives anticipées dans les trois mois qui suivent cette décision, qui suppose la vacance des sièges parlementaires », a soutenu Mohammed Amari, pour qui de nouvelles élections législatives, qu’elles soient anticipées ou calendaires, « ne pouvaient se tenir sous la coupe de la loi portant régime électoral en vigueur, voire même celle portant création et fonctionnement des partis ». Selon lui, se sont là, Deux lois qui se doivent d’être revues au préalable, ce qui ne pourrait se faire que par voie parlementaire.
Ainsi, le FLN et son frère ennemi le RND accordent leurs violons pour s’opposer à la dissolution des assemblées élues, particulièrement l’APN où les deux formations détiennent la majorité parlementaire.
« Nous sommes contre la dissolution des Assemblées, car cette option s’apparente à une période de transition déguisée », a déclaré le SG du RND, Tayeb Zitouni, en estimant que cette période de transition n’est pas envisageable au moment où l’Algérie a élu démocratiquement son président.
« En plus, le Président n’a à aucun moment évoqué la dissolution des Assemblées », a ajouté Tayeb Zitouni. Selon lui, son parti adhère à l’organisation d’élections anticipées, au cours desquelles « le RND, qui gère plus de 400 APC et 12 APW et dispose de plus de 132 parlementaires, va créer la surprise ! »
Cette opposition des deux partis intervient alors que la légitimité de la chambre basse du Parlement est plus que jamais remise en cause, notamment, après les révélations faites par l’ex-député FLN, Baha Eddine Tliba lors de son procès qui s’est déroulé mercredi dernier au tribunal de Sidi Mhamed à Alger, sur le commerce des candidatures à la députation lors des législatives de 2017.
Parmi les révélations qui ont scandalisé et outré la classe politique et la société civile, la vente de places dans les listes des dernières législatives à 7 milliards de centimes, a avoué devant le juge du tribunal de Sidi Mhamed Baha Eddine Tliba. Alors que Djamel Ould Abbés, appelé à la barre en tant que témoin, a révélé que les listes ont été élaborées par Abdelmalek Sellal, Noureddine Bedoui et Tayeb Louh.
Plusieurs voix dont des partis politiques et des organisations de la société civiles se sont élevées en appelant à dissoudre l’APN qualifiée de « chambre d’enregistrement » et issue d’une fraude généralisée et du mélange de l’argent sale avec le politique.