Les gouvernements européens ont jusqu’à mardi midi pour décider d’ouvrir ou non les frontières de l’UE dès le 1er juillet aux voyageurs d’une quinzaine de pays tiers dont la situation épidémiologique est jugée satisfaisante, ce qui exclut par conséquent notamment les Etats-Unis.
Les pays de l’UE doivent voter à la majorité qualifiée sur cette liste, élaborée par les ambassadeurs vendredi soir, a-t-on appris lundi de sources diplomatiques. Dans la liste des visiteurs admis dans l’UE et l’espace Schengen figurent l’Algérie, l’Australie, le Canada, la Géorgie, le Japon, le Monténégro, le Maroc, la Nouvelle-Zélande, le Rwanda, la Serbie, la Corée du Sud, la Thaïlande, la Tunisie et l’Uruguay. La Chine en fait aussi partie sous condition de réciprocité, c’est-à-dire si elle accueille sur son sol les voyageurs venant de l’UE.
Sont en revanche exclus de cette liste, qui a vocation à être actualisée toutes les deux semaines, les Etats-Unis, pays le plus touché au monde par la pandémie de Covid-19 avec 125.709 morts et 2,53 millions de cas répertoriés. N’y figurent pas non plus le Brésil, la Russie, l’Inde, la Turquie et Israël notamment.
Le vote sur cette recommandation n’est pas contraignant et les pays de l’UE sont souverains sur le contrôle de leurs frontières. Mais ils ont convenu de la nécessité de se coordonner en raison de la liberté de circulation au sein de l’espace Schengen, où les restrictions décidées pour lutter contre la pandémie ont été peu à peu levées. Pour que cette liste soit officiellement entérinée il faudra qu’elle soit votée par 55% des États membres, représentant au moins 65% de la population totale de l’UE.
Les voyages non essentiels vers l’UE sont interdits depuis la mi-mars. Cette mesure doit être levée progressivement à partir du 1er juillet, en privilégiant les visiteurs venus de pays dont la situation épidémiologique est semblable à celle de l’UE, où la pandémie a reflué, voire meilleure.
L’élaboration de cette liste a été une entreprise délicate, en raison de ses implications, notamment économiques. Les touristes américains viennent en nombre chaque année dans l’UE : en France, ils étaient 5 millions en 2019. Et pour l’économie italienne, touchée de plein fouet par la pandémie, leur absence cet été se traduirait par une perte de 1,8 milliard d’euros, selon le principal syndicat agricole, la Coldiretti.
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait dit le 24 juin espérer une solution « dans les prochaines semaines » pour autoriser à nouveau les voyages entre son pays et l’Europe, estimant qu’il était « important pour les Etats-Unis que les Européens puissent revenir », et inversement. Donald Trump a interdit depuis le 13 mars l’entrée dans son pays aux voyageurs venant de la plupart des Etats européens pour tenter de stopper la propagation de la pandémie de Covid-19, comme il l’a également fait avec la Chine, l’Iran, le Brésil, le Mexique et le Canada.
AFP