La consommation du pain en Algérie a reculé de 30% depuis le début de la propagation de la Covid-19, a fait savoir dimanche le président de la Fédération nationale des boulangers (FNB),Youcef Kalafat qui s’est félicité de la baisse du gaspillage de cette denrée vitale durant le confinement.
S’exprimant en marge d’une conférence regroupant les professionnels du domaine au siège de l’Union générale des commerçants et artisans (UGCA), M. Kalafat a indiqué dans une déclaration à l’APS, que la production du pain a baissé, passant de 50 millions de baguettes/jour avant le début du confinement sanitaire, à 33 millions de baguettes/jour actuellement, soit une baisse de 30%.
Ce taux s’est établi à 70% depuis mars jusqu’à fin Ramadhan, avant de rebondir récemment.
Pour M. Kalafat, la fermeture des restaurants privés et des cantines des sociétés, établissements publics, privés, écoles et des universités impacte toujours le niveau de la demande sur le pain, en dépit d’un retour à la normale de la demande chez les familles.
« Un recul du niveau de gaspillage » depuis le début du confinement sanitaire a été, en outre, relevé par le représentant des boulangers qui y voit « un bon comportement » des familles.
Démentant l’existence d’une quelconque « pénurie de la farine sur la marché », M. Khalafat a appelé les boulangers à s’approvisionner directement auprès des minoteries.
« Les boulangers doivent s’adresser, pour les besoins d’acquisition de la farine, directement aux minoteries, munis de leur registres de commerce, pour y obtenir les quantités dont ils ont besoin », a-t-il précisé.
Les minoteries octroient des sacs de 25 kg seulement aux vendeurs de gros, mais assurent en quantités considérables, des sacs de 50 kg, pour les boulangeries, a-t-il rappelé.
Il a fustigé la « bureaucratie de l’administration des minoteries » qui exigent, a-t-il dit, un dossier volumineux comprenant des copies du registre du commerce et de la carte fiscale, le certificat de résidence, l’extrait de naissance, deux (2) photos et d’autres documents, alors que le registre de commerce du boulanger est amplement suffisant.
Concernant le transport de la farine, M. Kalafat a appelé la tutelle à « obliger les minoteries à appliquer la loi en faisant parvenir la farine jusqu’aux boulangeries ».
Il a en outre signalé la problématique de « la suspension du soutien au transport de cette matière vers les wilayas de l’extrême sud » où les boulangers sont contraints de parcourir plus de 450 km pour se la procurer auprès des minoteries.
Il a aussi déploré le fait que le groupe AGRODIV, qui accordait un soutien aux boulangers et aux grossistes d’une valeur de 6 millions de centimes en compensation des coûts de transport de la matière première, a cessé de le faire pour les boulangers.
Quant à l’impact de la hausse des prix du carburant sur les boulangers des zones d’ombre et des régions non raccordées au réseau de gaz naturel, il a fait savoir qu’un nombre important de boulangeries fonctionnaient encore au mazout, d’où la nécessité, a-t-il dit, de les aider avec les charges (électricité, impôts, transport de la farine, etc.).
Le président de la Fédération nationale des boulangers a tenu a assurer que « les boulangers ne comptent pas augmenter le prix du pain afin de préserver le pouvoir d’achat du simple citoyen ».
Concernant le remplacement des sacs en plastique par des sacs en papier, l’intervenant a appelé le ministère du Commerce à identifier les raisons de l’arrêt de la distribution des sacs en papier aux boulangeries.
Précisant que seulement 60 boulangeries en avaient bénéficié depuis son lancement le 6 janvier dernier, il a jugé impératif de relancer l’opération pour préserver l’environnement et la santé des citoyens.
APS