La société algérienne des foires et expositions (SAFEX) n’a réalisé que 20 % de son chiffre d’affaires prévisionnel depuis le début de l’année, en raison du report ou l’annulation de plusieurs salons, foires et événements suite à la propagation du Coronavirus (COVID-19), a indiqué lundi son directeur général, Tayeb Zitouni.
« Dès le début de la crise sanitaire liée à la pandémie du COVID-19, à la mi-mars, la Safex s’est trouvée dans l’obligation de différer ou annuler toutes les manifestations prévues durant les mois de mars et avril au palais des expositions (Pins maritimes-Alger) », a-t-il déclaré à l’APS.
Ainsi, sur les 25 opérations (salons et foires) prévues à l’échelle nationale, la Société n’a organisé que sept (07), avant le début de la crise sanitaire, a souligné le responsable, ajoutant qu’au niveau international, une dizaine de manifestations ont été également annulées ou reportées pour les mêmes raisons, hormis trois événements auxquels la Safex a pris part.
Et face à la persistance de la pandémie, tant au niveau national qu’à l’international, d’autres événements, prévus pour les deux prochains mois (mai et juin), connaîtront également le même sort, car « même avec un recul de la pandémie, le secteur de l’événementiel, de par sa nature, aura de la peine à retrouver sa vitesse de croisière », a-t-il prédit.
Les pertes de la Safex sont estimées à 80%
Par conséquent, les pertes de la Safex qui n’a jusque là réalisé que 20% de son chiffre d’affaires prévu pour le premier semestre 2020 sont estimées à 80%.
De ce fait, après des pertes avoisinant les 60% en 2019, suite à l’annulation de plusieurs événements, foires et salons, en raison de la situation politique qu’a connu l’Algérie, l’année 2020 s’annonce également « très difficile » pour l’événementiel en général et pour la Safex en particulier, surtout « en l’absence de visibilité sur les perspectives du deuxième semestre » a fait savoir M. Zitouni.
De grands événements et foires, comme celui de Barcelone, Paris ou Dubaï, ont été annulés, a-t-il rappelé, soulignant que « le maintien ou le report d’un événement pour le deuxième semestre dépend aussi du trafic aérien et maritime mondial qui est suspendu jusqu’à nouvel ordre, ce qui chamboule les prévisions ».
La préparation d’une édition d’un salon ou d’une foire déjà connu nécessite six (6) mois de préparation, tandis que le lancement d’un nouveau salon prend jusqu’à 18 mois, a-t-il estimé, expliquant qu’avec la situation actuelle « il n y’a pas une visibilité claire sur la reprise de cette activité à travers le monde entier y compris chez les grands organisateurs d’événements ».
Une cinquantaine d’entreprises d’événementiel affectées par la crise sanitaire
Par ailleurs, M. Zitouni a fait remarquer que la Safex n’est pas la seule à être affectée par la crise sanitaire du Coronavirus et par ses conséquences économiques, car « une cinquantaine d’entreprises qui gravitent autour de son entreprise, dans le même domaine, font face à la même situation à l’échelle nationale ».
Cependant, la baisse du chiffre d’affaires n’est pas l’unique problème des sociétés de l’événementiel, mais également les charges de la masse salariale des employés, ceux de la sécurité social, ainsi que les impôts, a-t-il ajouté.
A cet effet, M. Zitouni souhaite « une amélioration de la situation sanitaire d’ici le mois de mai », ce qui permettrait de se projeter sur le deuxième semestre et se rattraper avec la tenue des conférences et de « certains événements » comme le Batimatec ou Djazagro déjà reportés ou encore de la foire internationale prévue en mois de juin.
Mais, poursuit-il, même si la Safex décide d’organiser des événements en cas de recul de la pandémie, la venue de participants étrangers « n’est pas évidente » car le monde mettra du temps pour reprendre son souffle après cette crise, explique-t-il.
Interrogé sur le sort du salon de l’automobile, très prisé par les algériens, M. Zitouni a rappelé que ce sont les concessionnaires qui avaient demandé le report de l’édition de 2019, et que, pour 2020, « ce sera difficile de parler d’un salon en l’absence d’importation et de montage de véhicules », a-t-il souligné.
S’agissant du remboursement des sommes versées par les exposants suite à l’annulation des salons et foires, M. Zitouni a indiqué que la loi stipule que la Safex « ne rembourse pas si l’annulation ne vient pas de son gré ».
Or, précise-t-il, puisqu’il s’agit d’un cas de force majeure, « les négociations permettront de trouver un terrain d’entente sur tous les événements et salons annulés en raison de la pandémie du Coronavirus.
APS