Le directeur général de l’Administration pénitentiaire, Fayçal Bourbala, a fait état jeudi de la mobilisation de 30 établissements pénitentiaires, à travers le territoire national pour la production de 200.000 masques de protection et autres fournitures médicales « en vue d’endiguer la propagation du nouveau coronavirus dans le pays ».
Dans le cadre de sa contribution aux efforts nationaux visant à lutter contre la propagation du nouveau coronavirus, l’administration pénitentiaire a lancé une initiative consistant «à ouvrir des ateliers de couture pour la confection de 200.000 masques par les prisonniers de 30 établissements pénitentiaires, à travers le pays en vue de répondre à leurs propres besoins et à ceux des tribunaux, en attendant l’élargissement de l’opération au secteur de la santé», a déclaré M. Bourbala à l’agence officielle.
Il a affirmé, en outre, qu’ »une deuxième opération sera lancée dès la finalisation de la première, englobant la confection de tenues et combinaisons de protection en faveur du personnel médical, avant de procéder à la fabrication de cabines de désinfection, prévue au niveau de trois établissements ».
Outre l’association de ces établissements pénitentiaires à l’élan de solidarité et aux efforts de l’Etat et de la société civile dans la lutte contre le nouveau coronavirus (COVID-19), le ministère de la Justice a pris des mesures anticipées pour empêcher la propagation de la pandémie en milieu carcéral et ce dès l’apparition des premiers cas dans le pays, ce qui explique l’absence de cas parmi les détenus.
Parmi les mesures prises, la suspension provisoire des visites des familles des prisonniers, la mise en quarantaine des nouveaux détenus pendant 14 jours dans des salles isolées et la garantie d’un suivi médical.
Il s’agit également d’interdire la sortie des détenus des établissements pénitentiaires, à la demande de juges d’instruction, sauf dans les cas d’extrême urgence, de même que l’interdiction de tout contact direct des détenus avec leurs avocats.
Tous les produits d’hygiène et de désinfection ont également été mis à la disposition des prisonniers et des fonctionnaires de l’administration pénitentiaire.
Parmi les mesures préventives prises aussi, avant tout contact avec les détenus, l’obligation pour les fonctionnaires des prisons de porter des moyens de protection, en leur interdisant de sortir en dehors de l’établissement pénitentiaire sauf pour un motif valable.
Des campagnes de sensibilisation à la pandémie de Covid-19 sont également menées par des médecins généralistes, en faveur des détenus et des fonctionnaires et ce à travers le nettoyage et la désinfection, au quotidien, des structures relevant des établissements pénitentiaires par les services communaux et sanitaires compétents et l’acquisition des moyens de protection auprès de la Pharmacie centrale des hôpitaux.
Dans le but de renforcer ces mesures et d’assurer leur continuité, le ministère a fait part de la mise en place d’une cellule de crise au niveau de chaque Cour de justice, présidée par le procureur général compétent, regroupant les directeurs des établissements pénitentiaires et des médecins généralistes, qui se réunit périodiquement pour évaluer la situation, en coordination avec les services sanitaires compétents.