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Censure : Les deux médias électroniques Maghreb Émergent et Radio M bloqués

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La censure vient de frapper à nouveau la presse électronique en Algérie. Cette fois, ce sont les deux médias en ligne « Maghreb Émergent » et la « Radio M », qui ont été bloqués par les autorités, a fait savoir ce vendredi 10 avril 2020 l’agence éditrice « Interface Médias ».

« Les vérifications d’usage avec l’hébergeur et les tests locaux sont convergents. Il s’agit d’une censure politique comme celle qu’ont subi nos confrères de TSA en 2017 et en 2019 et 2020 », explique Interface Médias dans son communiqué diffusé sur Facebook.

La même source rappelle que « Maghreb Émergent, lancé en 2010, est le leader de l’information économique en Algérie. Le site d’information de Radio M est lié à la première web radio du pays lancée en 2013. Il s’agit de deux médias au professionnalisme reconnu. Aucune plainte en diffamation en 17 ans d’existence cumulés ».

« Leur blocage aujourd’hui correspond à la pire séquence de répression de la liberté de la presse qu’aura connue l’Algérie depuis les assassinats de journalistes dans les années 90. Elle combine arrestation de journalistes indépendants (Khaled Drareni directeur de Casbah Tribune, présentateur du CPP de Radio M, et reporter dans le Hirak ), condamnation à des peines de prison ferme de professionnels (Sofiane Merakchi), garde à vue (Said Boudour) et mise sous contrôle judiciaire d’autres (Mustapha Bendjama, rédaction de Assawt Al Akhar) et aggravation de la cyber-censure des journaux électroniques sur l’espace internet national », lit-on dans le même communiqué.

« Maghreb Emergent et Radio M font cohabiter plus d’une vingtaine de professionnels, co-propriétaires pour une partie d’entre eux de leurs médias. Ces deux titres l’un spécialisé, l’autre généraliste, sont des piliers du nouveau paysage médiatique autour de la presse digitale dont le développement a été combattu (non reconnaissance de statut, interdiction de carte de presse et de publicité, répression) durant les années Bouteflika. Ils le resteront dans « l’Algérie nouvelle » », ajoute le communiqué.

« La tentative de les réduire au silence est vaine. Nous continuerons à pratiquer notre métier : informer en toute indépendance. Nous continuerons à le faire en particulier dans ce contexte de lutte contre la pandémie du Covid 19 ou nous avons déployé des efforts supplémentaires pour rendre plus lisible et plus intelligible l’évolution de la crise sanitaire. Radio M est déjà au cœur d’un réseau de solidarité citoyenne et participe à sa coordination par l’ouverture de son antenne aux auditeurs et acteurs civiques de notre pays. La censure n’aura pas raison de notre engagement professionnel et citoyen par ce temps de doute », affirme-t-on.

« Une autre voie que celle, anachronique, de combattre les médias électroniques doit s’ouvrir rapidement. Nous exhortons le gouvernement algérien à l’examiner. Le ministre de la communication s’est publiquement félicité, il y a quelques semaines du sens de la raison d’un éditorialiste reconnu de Radiom.info appelant à la suspension du Hirak pour cause d’urgence sanitaire. Ce sens de la raison est exactement le même qui appelle aujourd’hui à suspendre l’offensive répressive contre le journalisme indépendant, la presse et les médias électroniques en particulier. Maghreb Émergent et Radio M co-fondateurs d’un syndicat de la presse électronique en 2017 (SAEPE) ont toujours participé à l’élaboration des solutions pour le développement d’une industrie des médias de qualité, créatrice d’emplois à valeur ajoutée. Ce sont des partenaires sérieux à des gouvernances sérieuses. La décision aventureuse de les bloquer ne peut rien enfanter de bon pour personne. Nous serons là demain et après demain pour en témoigner », conclut le communiqué d’Interface Médias.

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