Le président américain Donald Trump a invoqué vendredi une loi datant de la guerre de Corée pour contraindre General Motors à produire des respirateurs artificiels, indispensables dans la lutte contre le coronavirus.
« GM perdait du temps », a écrit M. Trump dans un bref communiqué traduisant son exaspération vis-à-vis du constructeur américain avec lequel les négociations trainaient selon lui en longueur. Cette mesure exceptionnelle s’appuie sur le « Defense Production Act » qui permet au gouvernement fédéral de mobiliser le secteur industriel privé pour les besoins de la sécurité du pays.
Nombre d’élus démocrates appelaient depuis plusieurs jours le président américain à franchir le pas pour permettre aux Etats-Unis à faire face à cette crise sanitaire sans précédent.
Les besoins en appareils de ventilation respiratoire sont, aux Etats-Unis, comme ailleurs, énormes. Ces derniers permettent de sauver des personnes en difficultés respiratoires, l’un des graves symptômes du coronavirus.
Le gouverneur de l’Etat de New York, Andrew Cuomo, appelle depuis plusieurs jours la Maison Blanche à lui en fournir de toute urgence pour faire face au pic de l’épidémie, qui doit intervenir selon lui dans trois semaines. « Aujourd’hui, j’ai signé un décret ordonnant au ministre de la Santé d’utiliser le Defense Production Act pour exiger de General Motors qu’ils acceptent, mènent à bien et fassent passer en priorité les contrats fédéraux pour des respirateurs », a écrit le locataire de la Maison Blanche. « Cette décision permettra d’assurer une production rapide de respirateurs artificiels qui sauveront des vies américaines », a-t-il ajouté. Plus tôt dans la journée, il avait exprimé sans détour son exaspération vis-à-vis du groupe automobile. « General Motors DOIT immédiatement ouvrir son usine bêtement abandonnée de Lordstown dans l’Ohio, ou une autre usine et commencer produire des respirateurs maintenant!!!!!! », avait-il tweeté. Dans un autre tweet, il s’en était pris avec plus de virulence encore au célèbre groupe automobile. « Comme toujours avec ce General Motors, rien ne semble fonctionner », avait-il lancé, assurant que le groupe avait promis de fournir 40.000 respirateurs « très rapidement » et qu’il n’évoquait désormais plus que 6.000 unités pour fin avril, à un coût élevé.
Les tweets impatients de Donald Trump contrastaient avec ses déclarations de jeudi soir sur Fox News où il avait minimisé le besoin de respirateurs artificiels. « Je ne crois pas qu’il y ait un besoin de 40.000 ou 30.000 respirateurs », avait-il affirmé.
De leur côté, GM et Ventec Life Systems, un fabricant d’appareils médicaux, ont annoncé vendredi un accord pour fabriquer des respirateurs artificiels, sans cependant donner la moindre indication sur les volumes prévus.
Les premiers exemplaires, approuvés par l’agence fédérale du médicament (FDA), seront livrés dès le mois d’avril, ont indiqué les deux entreprises dans un communiqué commun.
Ces respirateurs vont être fabriqués dans l’usine General Motors de Kokomo, dans l’Indiana, a précisé le constructeur automobile, qui va également produire des masques pour médecins dans son usine de Warren (Michigan).
Pour tenter de faire taire toute polémique, le constructeur automobile a assuré qu’il ne ferait pas de bénéfices sur cette production et qu’il se contenterait du remboursement de ses coûts.
Environ un millier de salariés de GM vont travailler sur la fabrication de ces respirateurs artificiels, a-t-on précisé de même source.
Afp