Le tribunal de M’sila a condamné, dimanche, l’ex-directeur de la culture de cette wilaya, Rabah Drif, à 6 mois de prison ferme et à une amende de 200 000 DA pour « outrage » à la mémoire de Abane Ramdane, rapporte lundi le quotidien El Watan.
La même source rappelle que le 15 mars, le procureur de la République près le tribunal de M’sila a requis une peine de deux ans de détention et une amende de 200 000 DA à l’encontre de Rabah Drif qui a demandé l’acquittement et nié lors de son procès les accusations en considérant ses déclarations comme relevant de la liberté d’expression.
D’après l’ex-directeur de la culture de la wilaya de M’sila, il n’avait pas l’intention de toucher à l’image de Abane Ramdane et, lors du procès, il a cité des ouvrages et des personnalités qui l’ont critiqué, comme Ali Kafi, Bentobbal, qu' »il faut d’abord accuser », rapporte El Watan citant l’avocate Me Yamina Allili.
Selon Me Allili : « L’accusé était poursuivi pour ‘‘atteinte à l’unité nationale’’, suivant l’article 79 et ‘affichage des articles ou publication ayant pour objectif de toucher l’intérêt général’ conformément aux articles 52 et 66 de la loi du moudjahid et martyr. Il a été condamné pour ce second chef d’inculpation. Nous aussi nous allons faire appel, car il a bénéficié d’un acquittement dans l’accusation atteinte à l’unité nationale. »
Pour rappel, Rabah Drif a été placé, le 14 janvier dernier, en détention provisoire après avoir traité, dans un message posté sur sa page Facebook, Abane Ramdane de « traître ».
« Je vous ai combattu et je vous combattrai. Ce n’est pas parce que vous êtes Bachir Derraïs, mais pour une seule et unique raison, c’est que vous êtes le prolongement du plus grand traître et agent de la Révolution bénie qui est ‘‘Abane Ramdane », avait écrit Rabah Drif sur sa page Facebook en réponse au réalisateur Bachir Derrais avec qui il échangeait des commentaires.
Au lendemain des ses déclarations sur le Martyr de la guerre d’Algérie, Rabah Drif a été limogé de son poste de directeur de la culture de la wilaya de M’sila. Le ministère des Moudjahidine, l’association Abane Ramdane et sa famille l’ont poursuivi en justice.