L’avocat et militant des droits de l’Homme, Me Mokrane Ait Larbi, a répondu lundi au démenti apporté par le parquet général de la Cour d’Alger à sa déclaration selon laquelle le juge d’instruction de la première chambre du tribunal de Dar El-Beïda a refusé de lui délivrer un permis de communiquer avec un détenu politique pour lequel il s’est constitué.
« Après avoir annoncé dans une déclaration que le juge d’instruction de la première chambre du tribunal de Dar El Beida a refusé de me livrer le permis de contact avec un prisonnier politique, le parquet général de la Cour d’Alger a publié une déclaration selon laquelle, il n’y a pas de prisonniers politiques dans les prisons d’Algérie et que, l’avocat Me Mokrane Ait Larbi ne s’est pas présenté devant le juge d’instruction et il a envoyé une personne qui n’a rien à voir avec le dossier et que le juge d’instruction lui a demandé de restituer la copie d’un autre dossier dont il avait été dessaisi par son client », rappelle Me Ait Larbi.
Il affirme en effet que sa réponse au communiqué du parquet général ne sortira de l’éthique de sa profession d’avocat. À propos de l’affirmation du parquet général de l’inexistence de détenus politiques dans ses juridictions, il a expliqué qu’il est chargé « de la défense de l’activiste Fodil Boumala, incarcéré pour ses opinions à la prison El Harrach. « Les détenus politiques dont j’assure la défense avec des collègues et, indépendamment des chefs d’accusation, n’ont pas commis de crimes de droit commun, ce sont donc des prisonniers politiques », a expliqué Me Ait Larbi.
Une violation de la loi
« À propos de ma non présentation en personne. Je rappelle au parquet général que j’ai demandé à un avocat agréé de déposer la lettre de constitution et de recevoir le permis de communiquer en mon nom, et ce conformément à la loi », a précisé Me Ait Larbi, affirmant que, l’avocat en qu’il a chargé est également constitué dans la même affaire, et qu’il n’est pas un inconnu du dossier. « Par conséquent, le refus de remettre le permis à un avocat au nom de son collègue est une violation de la loi », dit-il.
« La fin de la procuration entre un avocat et son mandant est régie par la loi réglementant la profession d’avocat et son règlement intérieur. Dans l’histoire des magistrats, il n’a jamais été demandé à un avocat de rendre le dossier au juge d’instruction ou à une autre autorité judiciaire à la fin de la procuration. L’avocat s’abstient de toute action après la fin de la procuration et le dossier est dans les archives de son bureau », explique Me Ait Larbi.
« Quel rapport avec l’affaire dans laquelle un autre détenu a demandé au juge d’instruction de changer d’avocat et l’affaire de Fodil Boumala? » se demande Me Ait Larbi qui estime qu' »il s’agit en soi d’une atteinte aux droits de la défense reconnus par la constitution. »