L’euro baissait face au dollar lundi, dans un marché des changes globalement peu affecté par la flambée des cours du pétrole suite à une attaque de drones sur des installations saoudiennes. Vers 14h 00 Gmt l’euro perdait 0,54% face au billet vert, à 1,1014 dollar, après avoir démarré la séance stable.
La monnaie unique revenait ainsi à son niveau de mercredi dernier, avant l’annonce par la Banque centrale européenne de nouvelles mesures accommodantes, mais moins ambitieuses que prévu par les analystes.
En début d’échanges américains, les prix de l’or noir s’envolaient d’environ 10% lundi à la suite d’une attaque contre des installations pétrolières en Arabie saoudite qui a entraîné une réduction de moitié de la production du premier exportateur mondial. « Les répercussions sur le marché des changes ont été modestes jusqu’ici », a souligné Lee Hardman, analyste pour MUFG. Selon Ulrich Leuchtmann, analyste pour Commerzbank, cette réaction « limitée à juste titre » s’explique par le fait que l’envolée pourrait être temporaire « du moins si la production reprend rapidement ». Pour l’instant, l’incertitude demeure sur le délai avant un retour total à la normale.
Si l’impact sur le marché des changes a été limité, il n’a pas non plus été inexistant. « Les devises des pays producteurs de pétrole (le dollar canadien, le rouble, et la couronne norvégienne) se sont appréciées, en plus d’une légère aversion au risque qui a bénéficié au yen et au franc suisse », a commenté M. Leuchtmann. « Des chocs comme cela sur les prix du pétrole sont une mauvaise nouvelle pour la croissance », a renchéri Neil Wilson, analyste pour Markets.com.
En période d’incertitudes économiques ou politiques, les valeurs refuges, comme le yen, le franc suisse ou bien l’or, ont tendance à s’apprécier. Plus largement cette semaine, l’évolution du dollar sera surtout influencée par les négociations commerciales sino-américaines et par la réunion de la Réserve fédérale américaine, qui doit annoncer mercredi sa décision concernant ses taux d’intérêt directeurs, ont affirmé Irene Cheung et Dhiraj Nim, analyste pour Australia and New Zealand Banking Group.
Afp