«L’Algérie a encore une marge de manœuvre» dans la gestion des réserves de changes, a estimé, ce lundi 14 janvier 2019, le directeur général de la prévision au ministère des Finances Sidi Mohamed Ferhane, qui a situé le niveau de ces réserves actuellement à environ 82 milliards de dollars.
Il a estimé que, jusqu’à 2023, l’Algérie a encore la possibilité de «remonter la pente» grâce, selon lui, aux réformes structurelles mises en œuvre au niveau du budget et du commerce extérieur, en particulier.
Les tensions sur les équilibres extérieurs et, par contre coup sur la balance des paiements, sont induits, dit-il, à 80%, c’est presque deux rubriques : celles des salaires des fonctionnaires et des transferts sociaux qui représentent à eux seuls environ 3500 milliards de Dinars. Et également, par les importations de marchandises et de services, ces derniers consommant à eux seuls, entre 10 à 11 milliards de dollars annuellement. «Elles sont constituées principalement par le transport maritime, à peu près 3 milliards de dollars, et toutes les études qui concernent le secteur du BTP qui ont représenté 3.5 milliards en 2017», a-t-il indiqué.
«Ce sont des niveaux énormes, ce qu’on appelle des déficits structurels auxquels il faudrait vraiment donner de l’importance», a estimé le directeur, en précisant que «pour le maritime, on est en train de renouveler la flotte car la plupart de nos marchandises sont importées et sont affrétées par des compagnies étrangères».
Le directeur général de la prévision au ministère des Finances Sidi Mohamed Ferhane a justifié l’actuel déficit financier, d’environ 11 milliards de dollars, par la baisse de la fiscalité pétrolière, et les tensions très importantes exercées sur la trésorerie de l’Etat, ainsi que,
«Tous les instruments et les réformes étaient connus et pouvaient être mis en place et mises en œuvres, mais, on est tombé dans une situation très difficile, avec la complication de la baisse de la recette, essentiellement, sur la fiscalité pétrolière compte tenu du prix, et sur la balance des paiements compte tenu des recettes des exportations des hydrocarbures», a-t-il indiqué, en rappelant que, durant les premiers mois de 2017 « il y avait une tension très importante sur la trésorerie de l’État, à tel point qu’au niveau de ministère des Finances il y avait, et il y a encore, un comité qui se réunissait chaque semaine pour suivre les dépenses et les recettes ».
«En plus, il y a certains ordonnateurs qui ont accéléré un petit peu leurs dépenses, sachant bien, qu’on était en train d’aller vers le plafonnement», a-t-il indiqué sur les ondes de la radio chaîne 3, en imputant la faute à ces ordonnateurs qui ont mis selon lui, «les pouvoirs publics devant les faits accomplis, en lançant des projets censés être gelés», a précisé M. Ferhane.
M. Ferhane a expliqué que, des suites des instructions du Premier ministre, ces dépenses, occasionnées par ailleurs par d’importantes surévaluations de projets, de l’ordre de 1.200 milliards de dinars, ont commencé à être plus strictement régulées. Le même responsable a affirmé qu’il y a désormais une «certaine maîtrise» dans les évaluations de projets.