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Allongement des délais de paiement au profit des entreprises africaines : l’Algérie gagnerait 5 milliards de Dollars

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Un prolongement des délais de paiement au profit des entreprises algériennes par les fournisseurs étrangers, permettrait à l’Algérie de gagner près de 5 milliards de Dollars de BFR (besoin de fond de roulement) en 2018, prévoit une étude du leader mondial de l’assurance-crédit «Euler Hermes», publiée le 31 juillet dernier.

Dans son étude intitulée «Let Africa enter its belle époque» (laissons l’Afrique entrer dans sa belle époque), Euler Hermes a plaidé pour un allongement des délais de paiement en Afrique au profit  des entreprises africaines, ce qui boosterait la croissance économique du continent.

«Le potentiel économique de l’Afrique en tant que marché est incontestable et présente un avenir encore plus attrayant. Il y a un besoin de financement qui est élevé, en particulier dans le domaine des infrastructures. Mais le développement est jusqu’ici plutôt lent», relève-t-on dans l’étude.

A cet effet, l’Assureur-crédit a indiqué que «de nouveaux instruments de financement supplémentaires pourraient considérablement développer le potentiel économique». Ainsi, il est  proposé aux fournisseurs des pays africains de prolonger d’un mois les délais de paiement, au lieu d’exiger les paiements à comptant ou à l’avance, ce qui permettrait la libération de 33.5 milliards de Dollars de BFR.

«Si les fournisseurs étrangers de biens et services accordaient un délai de paiement de 30 jours aux entreprises africaines, plutôt que de leur demander un paiement au comptant ou en avance… cela libérerait 33,5 Mds USD de BFR additionnel pour les entreprises du continent africain en 2018. Un excédent qui pourrait par exemple être utilisé à des fins d’accroissement de productivité», estime Euler Hermes dans son étude.

64% des importations africaines sont payées à l’avance

En 2015, le leader mondial de l’assurance-crédit estimait que l’octroi d’un délai de paiement de 30 jours par les fournisseurs étrangers aux entreprises africaines libérerait 40 Mds USD de BFR. Depuis, la donne a changé : «un choc de matières premières a touché les pays africains riches en ressources, affectant leurs revenus liés aux exportations et réduisant leur capacité à financer leurs importations. Une situation qui a conduit à une réduction de -22% des importations africaines en valeur, de 800 Mds USD en 2014 à 623 Mds USD en 2016», rappelle Euler Hermes.

«En prenant en compte cette nouvelle situation commerciale, notre estimation passe à 33,5 Mds USD de BFR additionnel généré pour les entreprises africaines. Cette révision à la baisse résulte d’une réduction des importations africaines et d’une contraction des délais de paiement accordés par les fournisseurs étrangers (64% des importations africaines sont payées en avance) », explique Ludovic Subran, Chef économiste d’Euler Hermes, cité dans le docuement.

Pour les années à venir, Euler Hermes prévoit une croissance annuelle moyenne des importations africaines de +8%. «Si un délai de paiement de 30 jours était accordé aux entreprises africaines sur leurs importations, le BFR additionnel généré serait alors de 45 Mds USD en 2020. Le développement parallèle du financement commercial, facteur clé de confiance entre les agents économiques, est essentiel pour que le continent africain saisisse cette opportunité», lit-on dans l’étude.

Selon la même source, les montants qui seraient potentiellement libérés en cas de meilleures conditions de paiement octroyées aux entreprises africaines sont non-négligeables, et plus particulièrement pour certains pays. «Pour les pays exportateurs de pétrole (Algérie, Nigéria, Angola, Libye), un allongement des délais de paiement de 30 jours libérerait 14 Mds USD de BFR supplémentaire en 2018. L’Algérie gagnerait 5 Mds USD de BFR, soit 3% de son PIB, et la République du Congo 0,9 Mds USD, soit 11% de son PIB», précise le même document.

La moyenne mondiale de délai de paiement est de 66 jours

L’étude souligne que, la moyenne mondiale de délai de paiement est de 66 jours. «Appliqué, moins de la moitié pour l’Afrique serait suffisant pour provoquer un boom.», estime l’assureur-crédit.

Il souligne également que «les grandes firmes sont celles qui font le plus de retard pour payer leurs factures, alors que les entreprises africaines sont pressées de payer avant même de recevoir la marchandise. Plusieurs cas sont cités sur les délais de paiement sont très longs. En Chine 92 jours, en Grèce 89 jours, en Turquie et en Italie 83 jours chacun.  «Les grands acteurs utilisent souvent leur position sur le marché et sont généralement des payeurs en retard, les petits n’ont parfois aucune autre option pour différer les paiements», note l’étude.

La même étude relève qu’en Afrique, si les entreprises étatiques peuvent différer leurs paiements, d’autres n’ont d’autre choix que de payer en espèces.

Elle estime que «les instruments traditionnels de financement, tels que le financement de la dette, le crédit ou l’investissement direct étranger, continueront à être une partie essentielle du financement en Afrique. Le paiement mobile via le Smartphone est également un pilier important du financement, mais pour les entreprises, les conditions de paiement prolongées, en particulier, offrent un énorme potentiel de croissance».

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